Kinshasa – Brazzaville : Un pont pour relier les deux capitales les plus proches du monde

Nouvelle avancée pour l’intégration des pays de la Communauté économique des  États de l’Afrique centrale, avec le choix du site où sera localisé le  pont-route-rail entre le Congo-Brazzaville et la RD Congo.

 

Le choix des sites où seront localisés le pont et la voie ferrée du projet  pont-route-rail entre le Congo-Brazzaville et la RD Congo a été annoncé le  1er décembre dernier à Brazzaville et validé par les ministres Jean-Jacques  Bouya du Congo et Fridolin Kasweshi de la RD Congo. C’est le site de Maluku qui  a été retenu pour abriter le pont qui reliera Brazzaville, capitale du Congo, et  Kinshasa, sa consoeur de RD Congo.

Situé à une soixantaine de kilomètres en  amont de Brazzaville et de Kinshasa, ce site aurait plusieurs atouts. Primo,  chaque rive du fleuve Congo possède son Maluku où seront implantées des zones  économiques spéciales (ZES). Secundo, sa région correspond aux zones d’extension  futures de chacune des capitales. Tertio, par sa position géographique, Maluku  est bien adapté au développement du transport multimodal.

Situé à une soixantaine de kilomètres en amont de  Brazzaville et de Kinshasa, le site de Maluku a plusieurs atouts.

Côté Kinshasa, Maluku, qui abrite la compagnie forestière Siforco  du  Groupe Blattner Elwyn et le complexe sidérurgique de Maluku, cédé à l’américain  Global ITCM, a, en effet, été élu pour accueillir une ZES pilote. Pas encore de  chantiers engagés, mais la future zone a été dotée d’une concession de 885  hectares. Plus avancée est la ZES de Maloukou-Tréchot, côté brazzavillois, où  déjà des plateformes industrielles sont en construction. Outre un port sec,  Maloukou sera connectée au port de Pointe-Noire via une bretelle de la RN 1  reliant le port à la capitale, qui contournera Brazzaville par le nord.

Prolongement du chemin de fer

Pour le prolongement du chemin de fer Kinshasa-Ilebo, c’est le tracé sud,  passant par Kenge, Masi-Manimba, Kikwit et Tshikapa et longeant grosso modo la  route nationale 1, qui a été préféré au tracé nord, qui devait transiter   par Bandundu, le chef lieu de la province éponyme, plus cher et techniquement  plus complexe à réaliser.

Quel que soit le tracé, ce projet sera bénéfique pour les deux Kasaï, très  enclavés, notamment pour le Kasaï occidental, où se trouve Ilebo, à la fois port  fluvial sur la rivière Kasaï et terminus nord du réseau interconnecté de la  Société nationale des chemins de fer du Congo. Sans oublier les miniers du  Katanga, qui pourront ainsi évacuer leurs productions vers la côte atlantique et  non vers les ports d’Afrique australe ou de l’Est….

En revanche, tout porte à croire que la province du Bas-Congo aurait préféré  le site Gombé, en aval des rapides du fleuve Congo et des deux capitales, à  celui de Maluku, très éloigné de son territoire. Mais, plus que la localisation  du pont, le Bas-Congo craint que le projet dans son ensemble, ne porte atteinte  à son port de Matadi, au profit de celui de Pointe-Noire. Du coup, la  construction d’un port maritime en eau profonde à Banana et la réhabilitation du  chemin de fer Kinshasa-Matadi deviennent de plus en plus cruciales.

Reste la non-objection de la Banque africaine de développement, partie  prenant du projet, auquel elle a accordé un financement de 6 millions de dollars  pour la phase d’études. La prochaine étape sera la réalisation des avant-projets  détaillés et des dossiers d’appel d’offres, pour passer ensuite à la phase des  travaux.

Thierry B
Avec JeuneAfrique.com

 

Thierry BARBAUT
Thierry Barbaut - Consultant international - Spécialiste en nouvelles technologies, numérique et intelligence artificielle. Montage de programmes et de projets à impact ou les technologies et l'innovation agissent en levier : santé, éducation, agriculture, énergie, eau, entrepreneuriat, villes durables et protection de l'environnement.