C’est Jane Goodall, spécialiste mondiale des primates et grands singes qui avertit le monde
Dans quelques dizaines d’années les primates auront complètement disparu de la surface de la terre. Il est impératif d’agir immédiatement pour tenter d’endiguer la disparition de l’espèce la plus proche de l’homme
« Si nous ne prenons pas de mesures, les grands singes vont disparaître, en raison à la fois de la destruction de leur habitat et du trafic », Jane Goodall
La spécialiste s’est exprimée à Nairobi lors d’une conférence mondiale fin Juillet
En cinquante ans, le nombre de chimpanzés est passé de deux millions à 300.000 au plus, répartis dans 21 pays, selon la primatologue britannique, âgée de 80 ans, qui étudie depuis maintenant cinquante ans ces singes dans le Parc National de Gombe, en Tanzanie.
« Si nous ne faisons rien, ils vont certainement disparaître, ou il ne leur restera que de petites poches où ils échapperont difficilement à la consanguinité », à tenté de convaincre Jane Goodall.
Il est à noter que Mme Goodall est la première scientifique à avoir observé que les grands singes, exactement de la même façon que les hommes, utilisaient des outils.
« A un rythme effréné, le développement humain aura d’ici 2030 touché 90% de l’habitat des primates en Afrique et 99% en Asie. »
Ce sont les estimations des experts dans un rapport publié fin juin par une ONG de défense des grands singes, soutenue par l’ONU. Le développement des infrastructures et l’exploitation des ressources naturelles dont le bois, le minerais, le pétrole et le gaz, ont dévasté l’habitat des grands singes et poussé les chimpanzés, gorilles, bonobos, orang-outan au bord de l’extinction, affirment les spécialistes.
Pour Jane Goodall, la destruction de cet habitat fait partie d’une agression plus large de notre propre espèce et contre la nature: « Si nous ne faisons rien pour protéger l’environnement, que nous avons déjà partiellement détruit, je ne voudrais pas être un enfant né d’ici 50 ans. Ne leur devons nous pas cela? » « Nous sommes schizophrènes: nous avons cette intelligence incroyable, mais il semble que nous ayons perdu le pouvoir de travailler en harmonie avec la nature« , a-t-elle ajouté.
Jane Goodall estime que si nous perdons les grands singes c’est que nous auront perdu les forêts qui les abritent. Et les conséquences seront terribles pour l’écosystème naturel et la survie de l’homme. D’après Mme Goodall, ce sont les pouvoirs politiques qui doivent immédiatement s’accorder sur une politique de protection globale des grands singes et de la nature dans le monde.
Thierry Barbaut