L’Afrique a connu une croissance importante de sa classe moyenne au cours des 14 dernières années, souligne une étude réalisée par Standard Bank.
Le rapport, intitulé : « Comprendre la classe moyenne de l’Afrique », a révélé qu’il y a 15 millions de ménages de la classe moyenne dans 11 des plus grandes économies de l’Afrique au sud du Sahara cette année, contre 4,6 millions en 2000 et 2,4 millions en 1990 – soit une augmentation de 230% sur 14 années.
Seul bémol, le rapport de la banque sud-africaine n’a pas pris en compte la situation de la RDC, alors que le pays s’est engagé depuis quelques années dans un vaste programme économique qui se remarque par une forte stabilité de son cadre macro-économique. Ce qui n’exclut pas cependant l’extrapolation de ses conclusions au regard de la dynamique de l’économie congolaise et de la volonté du gouvernement Matata de travailler pour l’émergence d’une véritable classe moyenne en RDC.
Cependant, du nombre total de ménages à travers ces économies focaux, 86% d’entre eux restent dans la bande large à «faible revenu», insistant sur la maturation naissante de nombreux marchés du continent.
Le rapport a également constaté que le Produit intérieur brut (PIB) combiné des 11 pays évalués a décuplé depuis 2000. L’étude utilise une méthodologie éprouvée largement utilisée en Afrique du Sud. Le rapport, basé sur la mesure des niveaux de vie (MNV), donne aux investisseurs en Afrique des données sur lesquelles fonder leurs décisions d’investissement.
Dans le passé, la sagesse conventionnelle a été que pas moins de 300 millions d’Africains sont classés comme « classe moyenne ». Le rapport souligne que les investisseurs utilisant une hypothèse non quantifiable pourraient trouver que des personnes qu’ils avaient pensé de la classe moyenne étaient en fait très vulnérables de perdre ce statut dans un choc économique.
Le rapport suggère qu’alors que la classe moyenne peut être plus petite qu’on ne le pensait auparavant, deux facteurs devraient donner aux investisseurs un plus grand confort: par toute méthode, la classe moyenne de l’Afrique est en forte croissance; et l’accumulation de revenus de l’Afrique a une base beaucoup plus large que ce qui avait été pensé.
« le rapport prévoit en effet l’accélération dans l’accumulation des ménages de la classe moyenne en Afrique »
L’économiste principal de Standard Bank, Simon Freemantle, auteur du rapport, affirme que le nouveau rapport est un motif d’optimisme chez les investisseurs, car il suggère une plus grande portée pour la croissance future et le rapport prévoit en effet l’accélération dans l’accumulation des ménages de la classe moyenne en Afrique.
Commentant le nombre total plus faible que prévu des ménages de la classe moyenne, Freemantle déclare que toute vue « concernant l’amélioration continue incontestable de la performance économique de l’Afrique doit être tempérée par le fait que le niveau de cette croissance et la taille nominale de la classe moyenne du continent n’avaient pas jusqu’à présent été mesurée de façon adéquate ».
Il fait valoir que le chiffre précédent de 300 millions d’Africains de la «classe moyenne» a été considéré comme une meilleure estimation qui a maintenant été confirmée comme une tendance sinon comme l’ensemble total.
Le rapport cite l’étude influente de 2011 de la Banque africaine de développement (Bad), «Le milieu de la pyramide: la dynamique de la classe moyenne en Afrique», qui, par sa méthodologie, fixe le statut de classe moyenne pour les personnes qui gagnent juste 4 à 20 dollars américains par jour et même une «classe flottante» des personnes gagnant de 2 à 4 dollars américains par jour, ainsi catégorisant un bon tiers de la population de l’Afrique (plus de 300 millions d’entre eux) comme «classe moyenne».
Le rapport couvre 11 pays d’Afrique au sud du Sahara sélectionnés qui, ensemble, représentent la moitié du Pib total de l’Afrique (75% à l’exclusion de l’Afrique du Sud) et la moitié de sa population. La méthodologie identifié les Mnv 5 et plus comme la classe moyenne et classe les revenus des ménages en quatre tranches de revenus distincts: faible revenu; classe moyenne inférieure; classe moyenne et classe moyenne supérieure.
Les 11 économies en étude sont celle de l’Angola, de l’Ethiopie, du Ghana, du Kenya, du Mozambique, du Nigeria, du Soudan du Sud, du Soudan, de la Tanzanie, de l’Ouganda et de la Zambie.
Cette méthodologie a constaté qu’il y avait un gonflement indéniable de la classe moyenne de l’Afrique quelle que soit la méthodologie qui a été utilisée.
« A l’avenir, une plus grande élévation de la croissance des revenus est prévu dans les 15 prochaines années; entre 2014 et 2030, nous nous attendons à ce que 14 millions de foyers de la classe moyenne de plus seront ajoutés à travers les 11 pays cibles – triplant le nombre actuel. Y compris les ménages des classes moyennes inférieures, le nombre total sera gonflé à plus de 40 millions de foyers d’ici à 2030, venant d’environ 15 millions aujourd’hui », indique le rapport.
Comme un avertissement, le rapport indique : « Bien qu’il y ait eu une ascendance individuelle significative des revenus, il est clair que la grande majorité des personnes dans la plupart des pays que nous avons examiné, vivent encore sur ou au-dessous du seuil de pauvreté (mesurée comme ceux qui ont un revenu par jour de 2 dollars ou moins) ». Les écarts de revenu sont vastes parmi les 11 économies, avec près de 86% des 110 millions de ménages dans le groupe focal relevant du groupe à faible revenu. Cela devrait tomber à environ 75% d’ici à 2030.