La Présidente de la Commission de l’Union africaine (UA), Dr. Nkosazana Dlamini-Zuma, réitère la profonde préoccupation de l’Union Africaine face à la situation qui prévaut au Burundi.
Elle note, à partir d’Addis-Abeba, le 4 novembre 2015 , la poursuite des actes de violence, ainsi que la multiplication de déclarations de nature à aggraver davantage la tension actuelle et à créer les conditions d’une instabilité encore plus grande, aux conséquences dévastatrices tant pour le Burundi que pour l’ensemble de la région.
Elle exprime la ferme condamnation par l’Union Africaine des actes de violence et des violations des droits de l’homme, ainsi que de toutes les déclarations susceptibles d’enflammer la situation.
Il ya quelques jours seulement, l’Union africaine (UA) a annoncé le lancement d’une enquête sur les violations des droits de l’homme au Burundi et a appelé à la mise en place de sanctions ciblées contre ceux qui contribuent à la montée continue de la violence. De leur côté, les Etats-Unis réclament la reprise de la médiation ougandaise et vont réexaminer leur coopération avec le gouvernement burundais. Ils n’excluent pas des sanctions ciblées et dénoncent, par ailleurs, les violations des droits de l’homme, les restrictions du droit d’expression mais aussi le trafic d’êtres humains.
Jusqu’ici, l’Union africaine était restée discrète sur la crise au Burundi. Le Conseil paix et sécurité a maintenant décidé de s’attaquer à ceux qui, dit-il, contribuent à la persistance de la violence. L’Union Africaine ne cite personne. Cela sera déterminé par une enquête sur les exactions contre les civils. Les conclusions seront rendues avant le mois de décembre.
L’Union Africaine veut que les responsables des violences soient frappés de sanctions : interdiction de voyager et gel des avoirs. Une mission africaine doit également être prête à se déployer au Burundi pour éviter des violences généralisées. L’Union africaine durcit donc le ton et accélère la cadence car il y a urgence, estime Smaïl Chergui, commissaire paix et sécurité de l’Union Africaine.
« C’est un discours d’abord de réalisme et de responsabilité. Je pense que la communauté internationale et la communauté africaine en particulier, a trop attendu pour que ce dialogue commence. Et qui nous semble la seule issue possible pour sortir de cette crise au Burundi », insiste Smaïl Chergui.
Ce dialogue devra se tenir hors du Burundi pour permettre à tous les acteurs, y compris ceux qui sont à l’extérieur du pays, de participer, estime le Conseil, qui réclame une relance urgente de la médiation ougandaise.
Un message de fermeté alors que l’organisation panafricaine s’alarme de la multiplication des assassinats et des exécutions au Burundi et rappelle que l’origine de la crise tient selon elle à la tenue d’élections « non inclusives et non consensuelles » remportées par Pierre Nkurunziza.
Gaspard Maheburwa