Les chrétiens ont fait preuve qu’ils ont besoin de la paix en participant massivement à la cérémonie, ce 20 septembre 2015.
L’Eglise Catholique était représentée par le poids lourd de l’Archidiocèse de Bujumbura.
Le gouvernement y a participé par le biais du premier Vice-président de la République, Gaston Sindimwo. Une délégation du système des Nations-Unies était aussi signalée.
Il est 8h35, des centaines de personnes se rassemblent autour des prêtres et sœurs tout près de « La Tulipe Hotel ». Sous les commandes d’un jeune homme, la foule interprète des chants de louange du Seigneur.
Début de la marche pour la paix tout près de « La Tulipe Hotel » non loin de l’Hôpital Militaire de Kamenge
A 9h03, la marche commence. Au premier rang, des religieux, le premier Vice-président, le Maire de la ville de Bujumbura et les diplomates des agences des Nations-Unies accréditées à Bujumbura. Tous font la marche vers Mont Sion sous le rythme des chansons religieuses.
A 9h20, la marche se profile à la porte du Sanctuaire Marial du Mont Sion. L’Archevêque de Bujumbura, Evariste Ngoyagoye réserve un accueil chaleureux à une marée de fidèles. A 9h30, la cloche sonne. C’est juste pour marquer le début de la messe. La journée internationale de la paix se célèbre normalement le 21 septembre. Mais comme l’Eglise Catholique s’implique dans la recherche de la paix et qu’elle était le point central de son organisation, elle a choisi une occasion dominicale pour encadrer les chrétiens dans une ambiance de recherche de la paix.
Au juste début de la messe, pendant l’accueil des participants, l’Archevêque Evariste Ngoyagoye annonce que la paix est possible au Burundi. Il part des relations diplomatiques entre les Etats-Unis d’Amérique et le Cuba rompues pendant 50 ans mais qui viennent d’être rétablies. Il rappelle la contribution du Souverain Pontife dans le rétablissement de ces relations .A lui d’ajouter qu’il peut aussi aider pour le cas burundais.
Les passages bibliques, l’un tiré du Livre de la Sagesse, Chapitre 2 à partir du verset 12, l’autre tiré de l‘Epitre de Jacques, Chapitre 3, sont les principales références à cette occasion. « La vie est courte sur cette terre. Personne ne peut se croire plus important que les autres. Celui qui prétend l’être oublie la force et la miséricorde de Dieu », fait remarquer l’Archevêque de Bujumbura.
En même temps, il remercie les Pères du Mont Sion qui « ont répondu favorablement à l’appel des Nations-Unies en faveur de la paix ». Le thème étant : « Ensemble pour la paix », il en profite pour demander aux Burundais de militer pour la paix, d’éviter de s’entre-déchirer afin de traduire dans la réalité le thème de cette année qui est : « Partenariats pour la paix-Dignité pour tous ».
L’Archevêque de Bujumbura serre la main du premier Vice-président de la République
Le journalisme citoyen parle de lui-même au Burundi et l’éthique et la déontologie sont totalement absentes. Ainsi, les messages sur les réseaux sociaux n’ont pas oublié l’Archevêque Ngoyagoye ces derniers jours.
En réalité, des rumeurs disaient qu’il était en fuite à cause de la situation politique qui prévaut au Burundi. Mais qu’on ne s’y trompe pas, le démenti de ce dignitaire religieux est clair et vibrant : « Je voudrais démentir les rumeurs qui tournaient ces derniers jours autour de ma personnalité. En janvier, je totalise 50 ans de sacerdoce. J’avais pris un très long congé pour aller saluer les missionnaires en Europe. J’en ai profité pour me faire soigner. Il fallait aussi profiter de l’occasion pour aller saluer l’Evêque de Bubanza, Jean Ntarwarara, hospitalisé en Italie depuis 4 ans. Je me suis également rendu en Espagne pour saluer un prêtre œuvrant là-bas. Puis, me suis-je rendu à Lourdes pour une retraite. Laissez donc les gens parler mais quand on monte des affirmations gratuites, sachez que c’est la première étape du mensonge »
Les différents intervenants dans les discours, les exposés, la danse, la poésie, les sketches, les jeux,… sont tous revenus sur l’importance de la paix dans le pays et dans le monde entier.
Dans son allocution, le premier Vice-président, Gaston Sindimwo, est direct sur la position du gouvernement burundais à propos de la crise politique agite le pays : « Nous sommes prêts pour le dialogue et la participation politique inclusive mais nous ne pouvons pas accepter des gens ou des organisations qui nous dictent la manière dont cela doit se faire ». Ce message est clair pour celui qui veut entendre. Cependant, l’organisation de cette journée avait pour but de contribuer à redonner espoir à la population et de montrer qu’il est possible de vivre en paix. Cette journée, en plus de donner l’espoir, devrait être le point de départ d’un projet de formation à la culture de la paix.
La journée était tellement importante que les participants ont suivi les cérémonies jusqu’à la fin, tard dans l’après-midi.
Gaspard Maheburwa, pour Info Afrique en direct du Burundi