Nous sommes tous concernés car nous sommes tous… Car utilisateurs de téléphones mobiles !
Oui ce sont ces téléphones, et particulièrement certains composants dont le Coltan ou le Tantale qui provoquent les conflits économiques qui ravagent la région du Kivu en République Démocratique du Congo. Les dommages collatéraux sont l’utilisation massive du viol comme arme de guerre.
- Comment comprendre ce phénomène terrible qui ravage une région plus grande que la France ?
- Comment expliquer de tels actes ?
- Quelles sont les solutions ?
- Qui doit agir ?
Info Afrique recommande le livre
« Le viol, une arme de terreur – Dans le sillage du combat du docteur Mukwege
La situation est aujourd’hui si terrible que le tristement fameux chirurgien Denis Mukwege voit dans sa clinique venir les filles violés qui sont les enfants des mères elles-mêmes victimes de viol que le chirurgien avait déjà soigné…
« Les mamans, les jeunes femmes, les filles et les bébés de parfois quelques mois à peine, sont violés et victimes de sévices sexuels par les milices du Kivu qui exploitent le Coltan et le Tantale » indique Denis Mukwege
Denis Mukwege indique également qu’aujourd’hui, et même depuis longtemps, le problème est connu et les rapports attestent sans ambiguïtés des causes du drame et des sévices vécus. Par exemple le « Mapping Report » du haut commissaire aux droits humains atteste des faits.
Mais la volonté politique manque et rien n’est fait pour stopper une situation terrible et qui semble aujourd’hui devenir un véritable fléau.
Le viol démocratisé, comme si l’horreur pouvait l’être…
Le célèbre chirurgien affirme être heureux de recevoir de grandes distinctions comme le prix Sakharov, mais revient toujours au Kivu, au bord du lac du même nom ou se trouve sa clinique, et les journées recommencent systématiquement avec ces femmes victimes de viols. Le viol est entré dans les terribles mœurs des milices qui l’utilisent parfois même plus que les balles des AK47.
Avec le livre « Le viol une arme de terreur, nous sommes tous concernés » le lecteur pourra comprendre l’histoire de cette stratégie de guerre, mais aussi les enjeux économiques énormes concernés, les stratégies des grands groupes pour masquer la réalité et bien sur les terribles témoignages des femmes victimes directes de ces viols.
J’en évoquais les terribles conditions dans mon article Congo, une histoire, le livre coup de cœur de l’été 2015 d’Info Afrique.
Mais c’est aussi comprendre les conditions sociales et le bouleversement culturel qu’implique ce fléau. Comment les femmes déjà victimes de viols sont ensuite rejeté par leurs villages, leurs familles et comment ces vies brisés peuvent ou non se reconstruire.
Denis Mukwege évoque quand même un espoir, celui que le minerai de sang se transforme et développement économique pour la RDC, le potentiel est gigantesque car les chiffres indiquent que la RDC dispose de 80% des réserves mondiale.
Les causes sont aussi expliqués au travers de l’histoire et de la culture au Congo mais aussi dans l’époque de la colonisation ou la femme n’était jamais représentée dans la société coloniale. Les boys, comme les cuisiniers ou autres étaient systématiquement des hommes, les femmes systématiquement laissés pour compte…
La destruction systématique de la femme
Colette Braeckman, une experte de la RDC et auteur de nombreux ouvrages comme « Le Dinosaure » retraçant l’implacable parcours de Mobutu, détaille elle aussi le machiavélique processus de destruction de la femme en RDC.
A Panzi ou le docteur Mukwege opère, les femmes ont la démarche lourde, avec des allures de vaincues, leurs vêtements sont froissés. Les autres patients de l’hôpital se détournent d’elles, les enfants sont loin, acceuilli dans une petite crèche ou on leur apprend à jouer.
Ces femmes sentent mauvais…
Lorsqu’on les croise, une odeur lourde se dégage de leur jupe sous laquelle elles dissimulent une sorte de poche qui receuille, plus ou moins, tous les liquides, les matières fécales, l’urine, les flux menstruels…
« Leur vagin a été détruit. Et aussi les cloisons intra-utérines qui séparaient le vagin de l’anus, de l’urètre… Il n’y a plus qu’un cloaque. Un trou dans lequel tout se mélange. » explique Denis MUKWEGE
La malédiction des minerais de sang
Le Kivu est devenu dans les années 2000 la région la plus convoité du continent Africain. Aux séquelles venues du Rwanda est venue s’ajouter la découverte, qui au lieu de devenir une opportunité, s’est transformée en malédiction… Les minerais de sang !
En effet le sol du Kivu, connu pour ses vertus en terme d’agriculture, est apparu comme extrêmement riche en minerais spécifiquement utilisés pour les téléphones mobile, les ordinateurs et tablettes, un marché mondial en plein essor…
Ces minerais sont disponible en quantités hallucinantes sans même parfois nécessiter qu’une main d’œuvre locale pour l’extraire. La cassiérite, le niobium, le tungstène, le colombo-tantalite plus connu sous le nom de coltan, allaient devenir le fléau de la population en RDC.
C’est donc dans une guerre économique et géostratégique que le sort des femmes du Congo est aujourd’hui dépendant. Des solutions existent et le livre « Le viol une arme de terreur » vous permettra de les comprendre.
Je recommande donc cet ouvrage documenté, clair et lisible par tous, permettant à nous, citoyens du monde de comprendre pourquoi nous sommes tous responsables du viol comme arme de guerre.
Commander le livre « Le viol, une arme de terreur » 15 euros frais de port compris
Thierry Barbaut