Scandale sur les marchés Africains ou les « mamans » en viennent à vendre du périmé…
Bienvenue au marché du pourri, des restes, des invendus, de la contrefaçon… à ciel ouvert.
Ils fleurissent en Afrique (et en Asie), ils sont à peine cachés voire tabou mais se comptent par milliers, les marchés du pourri, du périmé, business de la honte en Afrique.
Les marhés du pourri sont présents presque partout en Afrique, certaines capitales les voient se développer comme Bangui, Yaoundé, Conakry ou Dakar. Mais l’Afrique australe et l’océan Indien n’est pas épargné par ce fléau d’un nouveau genre…
Parlons de celui dont je présente les photos, celui-ci qui est à côté du marché principal de Majunga sur la côte Ouest de Madagascar à 250 kilomètres de la capitale Antananarivo. Le bâtiment à été offert par le président Français Jacques Chirac lors de son premier mandat. Ici le « marché des denrées périmés » est intégré au marché, rendant la présence de produits avariés plus diffuse que d’autres villes d’Afrique. Ce sont des stands plus pauvres, moins bien installés avec souvent aucun présentoir ou au mieux une planche de bois et parfois avec chance quelques pièces de carrelages.
J’y suis acceuilli avec le sourire par les vendeuses qui en majorité ne cachent pas leurs affaires florissantes, oui le « vieux »… se vend bien, voire très bien !
Quels produits sont vendus pourris ?
Tous… Poissons, viandes, légumes, médicaments avariés même des crabes et crevettes sont proposés. Cela dépend de la région et bien sur de la saison. Ces marchés sont des succursales des marchés « officiels » et donc « bénéficient » des restes et invendus.
Les vendeuses ne sont pas avares de conseils en cuisson: « faire bien bouillir ou griller, laver à l’eau de javel » parfois des conseils incroyables sont même indiqués comme « laisser la viande au soleil deux heures afin d’enlever les vers et microbes ».
Quels prix pour le périmé ?
les prix sont en moyenne 3 fois moins chers que le marché officiel, la aussi tout dépend du niveau de putréfaction… A un certain stade les denrées périmées sont invendables et abandonnées.
Mais pas les médicaments, car eux ne pourrissent pas et seront donc recyclés à l’infini, reconditionnés et remis en vente systématiquement. Les plaquettes sont otés des boites présentants des dates, et les géllules finissent même par quitter les plaquettes pour êtres vendues en « sachets » afin d’êtres libérés de leurs encombrantes dates de péremptions…
« Consommer des denrées sur les marchés du pourri provoque entre 60 à 90% de chances supplémentaires de développer une maladie grave » Laurent Barbaut, Madagascar
La monnaie à Madagascar pose toujours aussi de nombreuses difficultés avec les prix, exemple:
la viande hachée kilo 35 000 franc Malgache
les morceaux de gras de cochon (tas) 2500 franc Malgache
le kilo de cochon avec os 40 000 franc Malgache
les petites crevettes séchées (la conserve vide ) 2500 franc Malgache
Mais ce qui surprend le plus les non-initiés c’est que deux monnaies sont « en cours » le Franc Malgache et la monnaie officielle l’Ariary, et il faut savoir jouer de la conversions systématique de cette monnaie, gare aux non habitués car ce sera à leur désavantage !
Comble de l’ironie les billets affichent les deux monnaies !
Les dangers sanitaires présents en masses
Vecteurs de différentes maladies les denrées pourries présentent tout le potentiel pour vous faire tomber malade, citons ici quelques cas possible dont la terrible liste n’est hélas pas exhaustive…
les cancers digestifs, les maladies inflammatoires intestinales (maladie de Crohn par exemple), la diverticulose colique, création d’agents chimiques cancérogènes tels que les nitrosamines, la constipation violente, Salmonella et le Campylobacter, et la recrudescence de certaines affections comme le Staphylococcus Aureus et l’E. Coli…
Notons que ces maladies sont courantes chez les consommateurs de viandes mais ici démultipliées par le fait du début de pourrissement des denrées proposées ! Cela va de 60 à 90% de possibilités de développement de la maladie supplémentaire à une denrée fraiche.
La putréfaction résulte de la dégradation progressive du muscle par des bactéries et certaines levures qui s’attaquent aux protéines musculaires. Les composés issus du développement bactérien sont responsables de l’aspect et de l’odeur des viandes altérées…
La transformation de la viande saine en bombe sanitaire
Les premières manifestations de ce phénomène sont discrètes : odeur dite de relent et modification de l’aspect de la viande qui devient poisseuse. Par la suite, lorsque le phénomène s’intensifie, des modifications plus importantes se développent : odeur putride, noircissement et ramollissement des produits en superficie.
Ces phénomènes entraînent le retrait de ces produits de la consommation humaine c’est parce que toutes les protéines que la viande possède sont toutes dégradées; cela entraîne la formation des amines biogènes .
le signe de putréfaction s’installe dans les masses musculaires internes des carcasses maintenues à température élevée, l’altération des viandes en profondeur est ici liée au développement rapide des germes anaérobies putréfiant dont principalement Clostridium perfringens.
Que pensent les autorités du marché « pourri » ?
Bien sur ces marchés sont inexistants aux yeux des autorités, et ils combattent à la fois la contrefaçon et les marchés frauduleux.
Pourtant en discutant avec les vendeuses il s’avèrent que celles-ci expliquent comment elles doivent payer pour vendre une part à certaine autorités. Là aussi un double jeu de corruption et oeuillère permet de faire en sorte que le marché soit prospère et que rien ne s’ebruite…
Laurent Barbaut de Madagacar pour Info Afrique