Deux axes majeurs vont permettre le règne de l’Afrique, le numérique et la jeunesse
C’est une évidence, le monde entier se tourne enfin vers l’Afrique, avec l’espoir pour les financiers, les entreprises, les organisations et les états d’être acteurs de cette incroyable croissance.
L’Afrique dispose d’une force considérable et inestimable:
la jeunesse de la population.
Bientôt deux milliards d’habitants dont 60% de jeunes sur un continent qui affiche déjà la plus grande croissance mondiale
Avec une moyenne de croissance du PIB de 4,3 sur 54 pays et certains affichant fièrement 12, nous sommes bien en 2017 sur le continent qui affiche la plus grande croissance au monde. L’Asie peine à se structurer et doit aller chercher ailleurs (en Afrique en partie) ses matières premières, la Chine est freinée dans son développement et met le cap sur l’Ethiope, l’Amérique du sud est en crise…
500 millions de francophones !
1 milliard de cartes SIM actives, plus de 800 millions de téléphones en services en Afrique, plus qu’en Europe ou aux USA et avec des usagers très jeunes.
Trois facteurs clefs, la jeunesse, les nouvelles technologies et les indispensables matières premières…
Une nouvelle Afrique s’affirme.
Les médias comme les politiques commencent vraiment à s’y intéresser !
Les réserves de matières premières en Afrique représentent 1/3 des besoins de la planète.
Les côtes sont les plus poissonneuses du monde et les terres cultivables les plus riches. L’agriculture représentera à elle seule un des marchés le plus important au monde avec une industrialisation massive inévitable. Les mégapoles comme Lagos avec ses 28 millions d’habitants seront capables de consommer l’équivalent de 15 fois plus que Paris.
Lagos 22 millions d’habitants en 2016
Si nous y ajoutons le fait que 50% de la population à moins de 30 ans nous avons un continent qui comptera en 2050 plus de 2 milliards d’habitants avec des pays comme le Nigeria qui en comptent déjà 200 millions en 2016, ce sera 400 millions en 2050. Quel potentiel !
Le nouveau Bill Gates sera Africain et probablement très jeune
Avec l’incroyable effervescence de l’innovation dans les nouvelles technologies le numérique et le digital se posent comme les nouveaux outils permettant de développer localement les services les plus adaptés aux besoins, il faut développer local et en synergie avec la culture. Le prochain Bill Gates sera certainement en Afrique.
L’incroyable potentiel de la francophonie
Dans les conseils que je donne aux entreprises j’entends régulièrement le fait que l’Afrique de l’Est est bien plus mure économiquement que le reste des 5 régions. C’est effectivement le cas et le contraste est saisissant. Les problèmes endémiques comme la corruption, la mauvaise gestion de l’administration ou des biens publics sont quasiment systématiquement présents en Afrique francophone, ce qui est clairement moins le cas dans les modèles anglo-saxon… Il reste néanmoins en Afrique francophone un potentiel de 500 millions d’habitants soit la plus grande présence de la francophonie dans le monde.
C’est aujourd’hui d’ailleurs la Côte d’Ivoire qui se place judicieusement sur l’échiquier francophone comme le pays en croissance et à suivre en Afrique de l’Ouest.
Dans les secteurs les plus porteurs : l’agriculture, l’éducation, le bâtiment, les nouvelles technologies et les énergies renouvelables
Le secteur du BTP avec la construction, l’immobilier, les infrastructures, l’architecture est en plein boom. Il faut construire des centaines de millions de logement comme en Éthiopie ou d’avion je voyais il y a quelques mois de villes sortir de terre !
Kigali, toujours le Rwanda, construit son « masterplan » et les buildings se développent rapidement mais avec des habitats éco-responsables, des parcs, une urbanisation maitrisée et surtout une circulation régulée et incroyablement efficace: pas un seul bouchon dans la capitale rwandaise même aux heures de pointe !
Alors quelle différence avec tous ces plans de « ré-urbanisation » qui fleurissent partout dans le monde et bien sur en Afrique, comment le Rwanda se parvient ‘il à se distinguer ?
Ce matserplan, cette ré urbanisation, l’aide au développement ? Et bien l’état l’organise, le finance (du moins en grande partie), communique et le réalise avec un planning maitrisé. C’est un fait que personne ne peut nier. Un exemple de développement pour les autres pays.
Le matserplan de Kigali
Construire, loger, fournir l’énergie mais aussi bien sur nourrir l’Afrique
L’Agriculture va devoir s’industrialiser pour nourrir deux milliards d’habitants. L’éducation bien sur est la clef permettant la synergie entre les différents secteurs : entrepreneuriat, développement du savoir, le made in Africa, la jeunesse qui est la force vive du continent et enfin le liant de tous ces axes de développement la technologie Internet qui véhicule le savoir.
Des villes sortent de terre en Ethiopie (photos que j’ai prise dans l’avion à 20 kilomètres d’Addis-Abeba)
800 millions de mobiles en Afrique, plus qu’en Europe ou aux USA
Les nouvelles technologies en Afrique représentent le plus gros marché au monde selon de nombreux experts financiers. Il y aurait actuellement 800 millions de téléphones mobile en Afrique, c’est plus qu’en Europe ou aux USA. Sachant que 80% de ces mobiles sont d’ancienne génération imaginons l’impact sur les applications et l’échange d’information quand ils seront renouvelés par des Smartphones.
L’émission sur #écoles de #codeurs : https://t.co/vvwVw5SqPu @RFI avec @JohannaN_ @simplonco @TBarbaut @kadediha @camilleagon @wethinkcode
— 7milliards voisins (@7milliardsRFI) 27 mai 2016
Les nouveaux leaders de l’économie numérique ne sont pas uniquement Google, Facebook, SAP, Atos, mais aussi désormais Jumia, MTN, Orange… Des groupes qui définissent de nouveaux paradigmes « agiles » des entreprises participatives, collaboratives… du web 3.0 ?
Intervention sur RFI au sujet des écoles de codeurs en Afrique
La crise du pétrole va booster le secteur déjà porteur des énergies renouvelables
Les marchés francophones très ouverts aux partenariats et aux investissements
Les pays francophones sont extrêmement dynamiques et judicieusement placés dans un cap de transition. Les énergies par exemple prennent globalement et logiquement le pas du renouvelables avec le solaire, la géothermie, l’hydraulique, l’hydroélectrique, le biogaz et la biomasse.
Ces énergies sont maintenant rentables et permettent de déployer des projets importants et touchant directement l’aide au développement et en réalisant des investissements profitables.
le complexe Noor-Ouarzazate fournit plus de 500 mégawatts de puissance, ce qui alimente 1.1 million de Marocains en électricité. De plus, on estime que le complexe solaire permettra de réduire la dépendance énergétique du Royaume d’environ 2,5 millions de tonnes de pétrole, tout en réduisant les émissions de carbone de 760.000 tonnes par an
Le potentiel énergies renouvelables en relais avec l’emploi
Avec l’agriculture, le bâtiment et les nouvelles technologies il est certain que les énergies renouvelables en Afrique avec le déploiement des programmes comme Noor au Maroc ou le barrage hydroélectrique en Ethiopie seront ce que nous appellerons en 2100 « la révolution verte en Afrique des années 2020 » !
Il faut aussi compter sur les millions d’emplois que les énergies renouvelables vont générer d’ici 2050. Le secteur devrait être la aussi un des plus porteur au monde. La COP22 sera justement en Novembre 2016 en Afrique, au Maroc.
La part actuelle des énergies renouvelables dans la consommation d’énergie est de 10%
Ces 10% représentent plus d’emplois que toutes les autres solutions énergétiques réunies… (Jeremy Rifkin)
Pourquoi un règne économique en Afrique
La Chine installe depuis 5 ans ses usines de production en Afrique de l’Est, dans le textile dans les énergies, dans le technopoles (Huawei)… Le coût de la main d’œuvre est le plus compétitif au monde avec la possibilité de travailler les ressources localement, une aubaine unique au monde.
Les Chinois mais aussi les Brésiliens, les Turcs, les Russes, les Allemands et la Suède et la Norvège deviennent aussi des acteurs incontournables. Ils coopèrent sur des grands projets et parviennent à nouer des partenariats stratégiques qui échappent souvent à la France comme les infrastructures ferroviaires de l’Afrique de l’Est, les centrales nucléaires en Afrique de l’Ouest (Nigeria) ou les barrages hydroélectriques en Ethiopie.
Alors que manque-t-il aux 54 pays pour régner économiquement sur le monde ?
Fédérer les états dans une union forte…
…Les États Unis d’Afrique
Et c’est justement ce qu’il s’est passé l’année dernière avec le traité de libre échange qui voit 26 pays et 700 millions d’habitants réunis dans une fédération portant à elle seule 900 milliards d’euros de PIB. L’objectif est de croître commercialement de 30% et bien sur d’avoir une seule législation douanière sur l’Afrique de l’Est. Revoilà justement la partie la plus dynamique de l’Afrique qui tire encore son épingle du jeu sur l’économie Africaine (mondiale).