Les Panthères du Gabon ont été éliminées de la CAN 2017 par les Lions indomptables du Cameroun aux termes d’un match nul (0-0) à Franceville dimanche face aux Lions indomptables du Cameroun
Les Gabonais pourtant soutenus par leur public ne verront pas les quarts de finale. Ils ont enregistré trois matchs nuls sur les trois rencontres livrées. Pour l’histoire de la CAN qui est à sa 31e édition de 1957 à nos jours, c’est la troisième fois de que le pays organisateur est bouté hors de la course à l’étape de la phase de poule. La sélection à avoir ouvert ce type de contre-performance dès le premier tour, est celle de la Cote d’Ivoire. C’était en 1984 à la seule édition de la CAN que le pays a organisé. A cette occasion, le président d’alors, Félix Houphouët-Boigny dira de l’équipe ivoirienne que « ce sont des Eléphanteaux ». Bons perdants, les ivoiriens n’ont pas boudé le reste de la compétition ; et à chaque rencontre, les stades du pays accueillirent un grand public, pour l’honneur du football.
Dix ans plus tard, les Aigles de Carthage tombent sur leur sol, au premier tour en 1994 à Tunis. La troisième contre-performance est la récente : celle des Panthères du Gabon. Les « enfants » de Bongo sortent ainsi par la petite porte avec un goût d’inachevé tant pour les joueurs que pour le pays. Tout un peuple y a cru surtout avec les performances de leur sélection lors des dernières compétitions de la CAN. En 2012 co-organisateur de cette épreuve avec la Guinée-Equatoriale, les Panthères avaient atteint les quarts de finale, comme en 1996 en Afrique du Sud. (Ce sont leurs deux plus grandes performances en sept phases finales (1994, 1996, 2000, 2010, 2012, 2015, 2017).
En dépit de leur volonté, Pierre-Emerick Aubameyang, Denis Bouanga et autres n’ont pu trouver le chemin des filets pour franchir cette étape et mettre du baume au cœur de leurs concitoyens, en tête le chef de l’Etat Aly Bongo qui avait effectué le déplacement. Hélas.
Défaite amère comme toute défaite, certes ; mais surtout défaite prévisible et logique.
Le Gabon, à défaut de remporter ‘‘sa’’ CAN, ne s’est pas donné les moyens d’arriver loin à ce rendez-vous africain du football. Plusieurs facteurs expliquent cette sortie loin d’être honorable : les instabilités politiques survenues lors de la dernière élection présidentielle, les difficultés organisationnelles de la Fédération gabonaise de football. Il s’agit, entre autres, du changement de sélectionneur à quelques mois de la CAN. Ce qui a bien évidemment été à l’origine d’une préparation tronquée. La sélection n’a pas eu de temps de travail nécessaire avec le sélectionneur national, l’Espagnol Jose Antonio Camacho.
Ce dernier n’a eu environ qu’un mois pour préparer sa sélection. Jose Camacho est arrivé au mois de décembre 2016. Alors que la CAN débutait le 14 janvier 2017. Insuffisant pour un sélectionneur fut-il le meilleur ou le plus fort.
Au total, travail approximatif. Vraisemblablement, et de l’avis de tous, amateurisme, improvisation, manque d’ambition nationale, lacunes technocratiques, déficit de ferveur et enthousiasme patriotique, en somme, toutes tares qui gagnent fortune encore en Afrique et qui condamnent nombre de pays du continent à l’échec, ont prévalu dans la gestion de l’équipe nationale gabonaise. Peut-être qu’ici, l’on a dû investir foi absolue en des forces cabalistiques pour gagner cette compétition : les pouvoirs magiques de quelque grand sorcier pygmée qui a dû promettre d’offrir cette coupe au peuple gabonais sans aucune préparation rationnelle.
L’Afrique et ses naïvetés !
Cette contre-performance du Gabon est impardonnable car, le Gabon n’est pas un novice dans l’organisation d’une telle compétition. Rappelons que la finale remportée par la Zambie au détriment de la Côte d’Ivoire avait eu à Libreville. Manifestement, la Fédération gabonaise de football a fait fi de tout ce capital d’expériences qui eût pu servir à honorer le drapeau de ce pays. Il faut s’attendre à de rudes sanctions dans le monde du sport et foot gabonais, après les festivités.