Emmanuel Macron en compagne électorale à Alger
Le candidat indépendant à la prochaine élection présidentielle française a été, hier, l’hôte de l’Algérie.
En somme, Emmanuel Macron qui se place au centre, voire entre la droite et la gauche, effectue depuis hier Lundi 13 Février, une visite de deux jours en Algérie. Il a été reçu, à son arrivée, par le ministre des Affaires étrangères et de la Coopération internationale, Ramtane Lamamra. Par la suite, il s’est rendu au palais du gouvernement où il a été reçu par le premier ministre, Abdelmalek Sellal. Aussi, il a rencontré le ministre des Affaires religieuses, Mohamed Aissa, avant de diner avec des acteurs de la société civile et du monde de la culture.
Ceci étant, à son arrivée à Alger, le candidat du « juste milieu », a fait part de sa volonté de renforcer d’avantage les relations entre l’Algérie et la France en intensifiant la coopération entre les deux pays. « Notre volonté c’est d’apporter une densité au partenariat exceptionnel existant en développant une vision stratégique de coopération », a-t-il affirmé. L’ancien ministre français de l’économie a fait part également de son engagement de travailler avec l’Algérie afin qu’elle puisse diversifier son économie. « Nous avons besoin de diversifier l’économie algérienne », a-t-il fait savoir.
Il a évoqué aussi la coopération sécuritaire entre les deux pays, tout en rendant au passage un vibrant hommage à l’Algérie qui selon lui, avait « combattu seule le terrorisme durant des années 1990 ». Au sujet des crises libyenne et malienne, il dira qu’il partagera la même approche avec l’Algérie. Une approche, selon lui, qui privilégie le dialogue en vue d’une résolution politique et pacifique pour l’issue de ces deux conflits.
De son coté, le ministre algérien des Affaires étrangères, Ramtane Lamamra, évoquera le partenariat d’exception, signé en 2012 à Alger, entre les présidents Abdelaziz Bouteflika et François Hollande. « Ce partenariat qui est prometteur a de beaux jours devant lui », soulignera Lamamra.
Les présidentielles française et l’équation algérienne
Par ailleurs, au menu de son programme, Emmanuel Macron qui, selon les sondages est le favori de la prochaine élection présidentielle française, rencontrera les membres du Forum des chefs d’entreprises (FCE), se rendra par la suite au Sanctuaire des martyrs à Alger. Cette visite sera clôturée par une rencontre avec le ministre de l’Industrie et des mines, Abdeslam Bouchouareb.
Il est à noter que, lors d’un entretien accordé par Emmanuel Macron au quotidien arabophone algérien « El Khabar » paru Lundi 13 Février, l’ancien ministre de Hollande dit espérer pleinement ouvrir « une nouvelle page de l’histoire Algéro-française commune ». Un dossier extrêmement lourd auquel le candidat s’attèlera une fois devenu Président en vue, « de relations constructives et ambitieuses ». Il a exhorté également le soutien de l’Algérie et de la diaspora algéro-française établie en France, afin de l’aider à investir le palais de l’Elysée.
C’est dire, la destination Algérie étant considérée, par tous les prétendants à magistrature suprême en France et ce depuis des années, comme une plaque tournante stratégique. Pour cause, plus d’un million et demie d’électeurs français d’origines algériennes sont recensés dans le fichier électoral Français. De même, en Algérie, plus de deux milles électeurs français sont enregistrés à l’ambassade et aux services consulaires français. Il s’agit là, par conséquence, d’un réservoir d’électeurs déterminant pour tout prétendant à l’élection présidentielle en France dont l’issue s’avère inéluctable. Dans ce sillage, il est à rappeler que deux candidats à la magistrature suprême française avaient fait, par le passé, escale à Alger. Il s’agit notamment, de Nikola Sarkozy en 2007 et de François Hollande en 2012.
Toutefois, Emmanuel Macron saura-t-il rééditer le coup de maître de Jacques Chirac de 2002 ? A savoir, durant les présidentielles de 2002, Jacques Chirac avait su éliminer la gauche dans le premier tour en utilisant l’électorat de l’extrême droite, puis il avait su éliminer l’extrême droite dans le deuxième tour en utilisant l’électorat de la gauche elle-même. L’issue de l’élection présidentielle française nous le dira.