Les acteurs économiques demandent aux décideurs politiques français d’engager résolument une politique africaine active pour renforcer le partenariat panafricain en plaçant l’entreprise au cœur de la relation entre l’Afrique et la France
L’Afrique constitue aujourd’hui un moteur essentiel pour la croissance économique mondiale. Son taux de croissance annuel approche les 5 % sur les dix dernières années. En 2050, le PIB du continent sera équivalent à celui de la Chine.
L’Afrique est aussi un géant aux portes de l’Europe dont la population va doubler en 30 ans : la population africaine passera ainsi de 1,2 milliard à 2 milliards d’individus en 2050. Cette évolution se traduit également par l’émergence d’une classe moyenne urbanisée et connectée.
La jeunesse africaine est la principale force et richesse du continent : la moitié de la population africaine a moins de 25 ans. De plus, la France a un atout inestimable : sa diaspora africaine. Elle assure également un lien profond et dynamique entre l’Afrique et la France. Nous pouvons donc relever ensemble les défis auxquels font face nos pays (transformation numérique, mondialisation, développement durable, ruptures sociétales…).
L’Afrique est en pleine mutation et se dote de tout : équipements énergétiques et de télécommunications, infrastructures urbaines et de transport, biens de consommation, agroalimentaire, formations, etc. Les entreprises africaines se développent et des champions économiques africains émergent, dont certains sont aux avant-postes des sauts technologiques.
Aujourd’hui, 100 000 emplois en France dépendent de nos exportations vers l’Afrique. D’ici à 2030, les entreprises françaises pourraient créer plusieurs centaines de milliers d’autres emplois en France et en Afrique, à travers le renforcement d’un partenariat gagnant-gagnant avec le continent.
Nos entreprises disposent d’atouts reconnus par nos partenaires africains : filières d’excellence, savoir-faire, valeurs humaines, proximité géographique, connaissance culturelle…
Les interrogations et les inquiétudes soulevées par le Brexit et les conséquences du retour possible des protectionnismes, appellent à renforcer durablement la relation économique entre l’Europe et l’Afrique.
C’est le sens des propositions formulées par les entreprises aux candidats aux élections présidentielles et législatives :
1. Muscler la diplomatie économique et renforcer l’efficacité du dispositif public pour un meilleur accompagnement des entreprises françaises en Afrique.
2. Améliorer les synergies entre l’action publique et privée française sur le continent africain.
3. Faire de la France le principal hub mondial pour les investissements sur le continent africain et le moteur des relations entre l’Union européenne et l’Afrique.
4. Donner une nouvelle impulsion à l’internationalisation et aux investissements des entreprises françaises en Afrique.
5. Financer plus efficacement le développement africain.
6. Développer les passerelles avec le continent en matière d’éducation, de formation et d’employabilité.
L’élection présidentielle doit être un tournant pour initier les « trente audacieuses françaises » et accompagner les « trente glorieuses africaines » à venir.
La France, du fait de sa proximité culturelle, sociale et économique, a un rôle spécifique à jouer, sans arrogance, pour construire, ensemble avec les africains, une relation durable et gagnant-gagnant.
Les acteurs économiques français proposent ainsi aux politiques et décideurs publics français de passer à l’acte, d’engager une véritable dynamique partenariale avec l’Afrique qui place les entreprises au cœur de la relation avec le continent.