Le renforcement des compétences en sciences appliquées, ingénierie et technologie pourrait être la clé de la transformation économique de l’Afrique subsaharienne
La région est en effet à la traîne sur le plan de la recherche et du développement scientifiques, puisqu’elle ne contribue qu’à hauteur de 1,1 % à la production scientifique mondiale.
Avec son dynamisme démographique et ses 11 millions de nouveaux diplômés frappant chaque année aux portes du marché du travail, l’Afrique doit rapidement trouver des moyens pour combler le déficit de main-d’œuvre qualifiée tout en renforçant ses propres capacités à affronter les défis contemporains, qu’il s’agisse du changement climatique ou des pandémies mondiales.
Du 5 au 7 avril prochain, près de 200 experts et décideurs se retrouvent à Nairobi pour le Quatrième forum régional du Partenariat pour le développement des compétences en sciences appliquées, ingénierie et technologies (PASET). Ensemble, ils se pencheront sur la manière de valoriser ces filières dans l’enseignement supérieur, pour permettre ainsi à l’Afrique de concourir avec succès dans l’arène économique mondiale.
« Les responsables universitaires et les innovateurs du continent africain ont énormément à apprendre de leurs homologues venus du Brésil, de Chine, de Corée ou d’Inde », explique Fred Okengo Matiang’i, secrétaire général au ministère de l’Éducation, de la Science et de la Technologie du Kenya, l’un des cinq pays africains à la tête du PASET. « Le Kenya se réjouit d’accueillir cette manifestation, qui s’attachera tout particulièrement à partager les innovations des programmes de sciences appliquées, ingénierie et technologie dans l’enseignement technique et professionnel comme dans le supérieur. »
Le Forum présentera des expériences de développement des compétences et d’innovation mis en œuvre en Afrique et dans le reste du monde, devant un parterre de hauts responsables gouvernementaux, de représentants du secteur privé, de fondations, d’instituts de recherche et de centres de formation technique et professionnelle venus d’une quinzaine de pays d’Afrique mais aussi de Corée, du Brésil, de Chine, d’Inde, de Malaisie et de Norvège.
« Ce Forum sera une occasion exceptionnelle d’échanges et de mises en contact pour tous ceux qui souhaitent contribuer à la transformation de l’Afrique en investissant dans ses compétences techniques et scientifiques », souligne Sajitha Bashir, membre de l’équipe du PASET et responsable de la zone Afrique de l’Est au sein du pôle Éducation de la Banque mondiale. « À travers cette rencontre importante, nous espérons susciter d’autres soutiens en faveur du PASET parmi les pays africains, le secteur privé et d’autres parties prenantes. »
Lancé en 2013 et animé par la Banque mondiale, le PASET a pour vocation de développer, sous l’égide des gouvernements africains, tout le spectre éducatif dans les sciences appliquées, l’ingénierie et les technologies, depuis l’enseignement technique et professionnel aux études de troisième cycle. Les champions africains du PASET sont les gouvernements de Côte d’Ivoire, d’Éthiopie, du Kenya, du Rwanda et du Sénégal qui, ensemble, ont engagé 10 millions de dollars en appui à son initiative pour les études de doctorat, la recherche et l’innovation. Les activités du PASET en matière de partage des connaissances et d’assistance technique sont en partie financées par la Chine, la Corée et la Norvège.