Le constat est terrible pour la capitale du Burkina Faso, Ouagadougou recense plus de 16 morts dont 7 burkinabé et 8 étrangers… Un français parmi les victimes.
Les terroristes ont été tués lors de l’assaut l’assaut lancé par les forces burkinabés. Parmis les victimes sept sont burkinabé et huit sont étrangers : un Français, un Sénégalais, un Nigérian, deux Koweïtiens, un Libanais, un Turc et une canadienne.
Emmanuel Macron a assuré le Burkina Faso «de son soutien et de sa coopération».
Emmanuel Macron s’est entretenu ce lundi avec le président burkinabé, Roch Marc Christian Kaboré, avec qui il a fait le point sur l’attaque terroriste perpétrée sur l’avenue Kwame Nkrumah, à Ouagadougou. Un restaurant de la capitale a été pris pour cible par plusieurs assaillants dimanche soir aux alentours de 21 heures. Lors de cette attaque, qualifiée de «terroriste» par le gouvernement burkinabé, au moins 15 personnes – 7 Burkinabè et 8 étrangers – sont mortes et une dizaine autres ont été blessés, a annoncé le gouvernement. Au moins un Français a été tué, selon le parquet de Paris qui a ouvert une enquête antiterroriste, comme à chaque fois que des concitoyens sont victimes d’actes terroristes à l’étranger.
Emmanuel Macron, le chef de l’État français «a marqué sa solidarité dans cette nouvelle épreuve traversée par le Burkina Faso et a réitéré sa détermination à approfondir la coopération entre les deux pays». Emmanuel Macron et son homologue burkinabé ont fait le point sur les circonstances de l’attaque, l’identification des victimes et sur l’enquête visant à identifier les commanditaires», explique l’Élysée. Ils sont convenus «de l’urgence de mettre en oeuvre les décisions prises lors du sommet de Bamako du 2 juillet et d’accélérer la mise en place de la force du G5 Sahel». Les deux chefs d’État «auront tous les deux des contacts dans les prochains jours avec les autres chefs d’État de la région pour poursuivre cette mobilisation».
Une précédente attaque dans la même rue en 2016
Le restaurant pris pour cible est l’Istanbul, fréquenté par des familles et des expatriés et situé à environ 200 mètres du café Cappuccino et d’autres établissements, qui avaient été en janvier 2016 la cible d’une attaque djihadiste revendiquée par Al-Qaïda au Maghreb islamique (AQMI). Deux Français avaient été tués.
Un centre hospitalier dépassé par les événements…
D’après un serveur du restaurant Istanbul, l’attaque a débuté vers 21h30. «Trois hommes sont arrivés à bord d’un véhicule 4×4, sont descendus du véhicule et ont ouvert le feu sur les clients assis sur la terrasse» du café, a indiqué ce serveur s’exprimant sous couvert d’anonymat. Dans une vidéo, on voit des gens s’enfuir en courant et en criant. Puis dans une séquence suivante, on entend des tirs nourris.
Très vite, la police a évacué les civils avant l’arrivée de l’armée et de la gendarmerie qui ont tout de suite lancé l’assaut. Les tirs, intenses au début, sont ensuite devenus sporadiques, a rapporté un journaliste de l’AFP. Les assaillants, dont le nombre n’était pas connu au départ, sont allés se réfugier «dans un étage de l’immeuble», toujours selon le ministre burkinabè de la communication. Ils retenaient des otages au premier et deuxième étages, selon un officier de l’armée s’exprimant sous couvert d’anonymat. Au cours de l’affrontement, deux assaillants ont été tués, a déclaré au petit matin Remi Dandjinou, le ministre de la communication à la télévision. L’assaut des forces de l’ordre a pris fin vers 7 heures.
À l’hôpital Yalgado, la situation était tendue. «Actuellement nous sommes débordés», a confié un chirurgien à l’AFP sous couvert d’anonymat. «Nous avons reçu une dizaine de blessés, dont trois qui sont décédés. La situation des autres blessés est très critique. Trois sont pris en charge actuellement en bloc opératoire». «Nous avons évacué onze personnes mais un (homme) est décédé dès notre arrivée à l’hôpital. Il s’agit d’un Turc. Une dame a également succombé à ses blessures à l’hôpital», a déclaré un ambulancier. L’avenue s’est vidée de ses passants immédiatement après l’attaque, seuls des véhicules des forces de sécurité et des ambulances étaient visibles. Plusieurs officiels dont le ministre de la Sécurité sont sur place.
Le mode opératoire de cet attentat est similaire à celui du 15 janvier 2016. Un commando avait attaqué le café Cappuccino et plusieurs autres établissements, l’hôtel Splendid, l’hôtel Yibi et le Taxi-Brousse, situés sur l’avenue Kwame N’Krumah, comme le restaurant Istanbul. Cette attaque avait fait 30 morts et 71 blessés, en majorité des étrangers. Frontalier du Mali et du Niger, le Burkina Faso est le théâtre d’attaques djihadistes régulières depuis 2015. En décembre 2016, une douzaine de soldats burkinabè avaient été tués dans une attaque contre un détachement de l’armée basé dans le nord du pays. En octobre 2016, une précédente attaque avait fait six morts, quatre militaires et deux civils.