Il n’y a pas longtemps, l’agriculture était l’affaire de seules sexagénaires
Aujourd’hui, cela n’est plus le cas. De plus en plus de jeunes s’y intéressent ; on les appelle les agris preneurs.
Et c’est pour deux bonnes raisons : premièrement, parce qu’au cours de ces sept dernières années, de nombreuses universités dotées des facultés d’agronomie ont vu le jour sur toute l’étendue de la république ; deuxième, parce que l’agriculture bénéficie, ce dernier temps, d’une certaine attention de la part de décideurs politiques, économiques, les médias et les partenaires au développement de la République Démocratique du Congo que sont les ONG.
En effet, selon certains experts de l’économie congolaise, 50% d’emplois vont provenir de l’agriculture, 3% de la téléphonie mobile et 1% des énergies.
Alors que l’agriculture est l’industrie qui va générer le plus d’emplois en R.D. Congo, elle demeure, jusqu’à maintenant, le secteur qui comporte le plus de risques pour les jeunes entrepreneurs.
Ces risques sont liés aux mauvaises infrastructures dont dispose le pays, à la concurrence déloyale de la part de grands groupes étrangers et au changement climatique qui se manifeste par une perturbation des saisons.
Mais voir les jeunes s’intéresser à l’agriculture malgré ses multiples risques est un message d’espoir pour toute la population congolaise dont la survie dépend, en grande partie, de l’essor de ce secteur et un appel lancé aux décideurs politiques congolais à d’avantage d’implication pour que les agris preneurs en sortent gagnants et que le pays retrouve sa vocation agricole.
L’implication des décideurs politiques congolais dans le secteur agricole va se traduire, en premier lieu, par l’amélioration des infrastructures car, bonne qualité des infrastructures implique faible cout de production et faible cout de production implique, à son tour, rentabilité chez l’agri preneur.
Elle va se traduire, en second lieu, par un dialogue franc avec les partenaires au développement, en l’occurrence les ONG, pour qu’elles puissent revoir leur approche qui consiste à s’accaparer les terres au détriment des agris preneurs qui se retrouvent dans l’incapacité de louer même 50m2 de terre parce que les propriétaires terriers fixent le prix de location des terres sur base du pouvoir d’achat des ONG.
En troisième lieu, l’implication des décideurs politiques congolais dans le secteur agricole doit se traduire par une stricte imposition des restrictions aux produits des grands groupes étrangers qui non seulement ne créent pas un écosystème économique en R.D. Congo, mais aussi concurrencent, de manière déloyale les agris preneurs congolais alors que ce sont eux qui vont créer 50% des emplois à travers un écosystème économique.
L’implication des décideurs politiques congolais doit se traduire enfin par la mobilisation d’un fonds de promotion de l’agripreneuriat chez les jeunes congolais.