Explorer la légende, redonner vie au météore : Basquiat, qui voulait «reprendre l’histoire de la peinture par la main » embrase la Fondation d’entreprise Louis Vuitton.
Qui mieux qu’Ernest Pépin (Le griot de la peinture, CaraïbEditions) pouvait prendre parole pour le ‘Radiant Child’ haïtiano-portoricain revenu des savanes de Korhogo ?
« Et pour de bon, je naquis ce jour-là issu d’une terre harcelée par les dieux et de Porto Rico la belle catholique aux yeux (chastes) de mulâtresse.
A vrai dire, ni le mot noir, ni le mot mulâtresse, ni le mot Afrique, ni le mot Amérique ne voulaient rien dire pour moi. On ne naît pas noir, on le devient, ainsi que j’allais l’apprendre plus tard.
J’étais au confluent de tout cela sans le savoir vraiment, décidé à tracer dans le chaos du monde le graffiti obscur d’un éclat d’existence dans une ville impossible. »
Fondation Louis Vuitton – Paris – 3 octobre 2018 / 14 janvier 2019
www.fondationlouisvuitton.fr/fr/expositions/exposition/jean-michel-basquiat.html
L’œuvre de Jean-Michel Basquiat, l’un des peintres les plus marquants du XXe siècle, se déploie dans quatre niveaux du bâtiment de Frank Gehry. L’exposition parcourt, de 1980 à 1988, l’ensemble de la carrière du peintre en se concentrant sur plus de 120 œuvres décisives. À l’image des Heads de 1981-1982, pour la première fois réunies ici, ou de la présentation de plusieurs collaborations entre Basquiat et Warhol, l’exposition compte des ensembles inédits en Europe, des travaux essentiels tels que Obnoxious Liberals (1982), In Italian (1983) ou encore Riding with Death (1988), et des toiles rarement vues depuis leurs premières présentations du vivant de l’artiste, telles que Offensive Orange (1982), Untitled (Boxer) (1982), et Untitled (Yellow Tar and Feathers) (1982).