Bientôt la bonne saison pour grimper le mont Cameroun, le ‘Char des dieux’ des Bakweri, les gars qui mirent une taloche aux Allemands en 1891.
A Buéa, là justement d’où nous écrit l’envoyé spécial du Monde, auprès d’habitants terrorisés par le conflit entre les Ambazoniens – dont les chefs biberonnent peinards aux USA ou en Norvège – et l’Etat central.
Mais plus question d’aller randonner sur le volcan, exit la course dite de l’Espoir un temps sponsorisée (hips) par une bière brune irlandaise, et le souvenir de mon plat de camarons – avalé un jour d’orage joliment scénarisé par ma Juliette – paraît si loin.
Des centaines de milliers de Camerounais ont fui, des centaines sont morts sous les balles des deux camps, des enfants que les Amba Boys privent d’école, voici la «situation».
A l’heure de l’infox rapide et du buzz jetable, soudain on tient un récit forgé par le vrai voyage d’un vrai reporteur, des lettres qui sentent la braise, le sang, la peur.
Aller au contact, bouffer des moustiques, rencontrer «Sylvia, la petite marchande de fripes qui vend désormais sa nudité, Julius, le tailleur, qui survit en changeant des pneus». Mèche lente d’une guerre hors des radars, entr’aperçue par un homme qui fait son métier.