Forgiven, tout est pardonné ?
Près d’un quart de siècle après, la Commission vérité et réconciliation demeure un objet/projet politique unique et inégalé.
Un concentré de violence posé comme base de la paix. L’ubuntu. Ici et là sur le continent, on tenta de s’en inspirer, mais personne n’était Tutu, personne n’arrivait à la cheville venimeuse des tueurs de l’apartheid.
Enfin sorti en français, le film de Roland Joffe fait le récit d’un face-à-face improbable entre l’Archevêque et l’Antéchrist, le chrétien (Forest Whitaker) et le raciste (Eric Brana), avec aussi le puissant acteur sud-africain Morné Visser.
A Liliesleaf, à Robben, à Fort Hare, à Soweto, au siège de l’ANC de Plein St dans ce petit bureau où – sidérés – nous tendions un micro à Nelson Mandela, l’histoire s’écrivait sous nos yeux. Fureurs et contradictions, car partout les hommes se battent pour la survie de ce qu’ils croient être.
Tiré d’une pièce de théâtre écrite en prison par Michael Ashton (KIM ASHTON), un Ecossais qui n’avait jamais mis les pieds en Afrique du Sud, Forgiven en dit encore plus entre ses images, quand bons et méchants surgissent dans toute leur ambiguïté.