C’est lors du 20ème colloque du Syndicat des Energies Renouvelables (SER) à la Maison de l’UNSECO que j’ai pu défendre le numérique comme levier des thématiques du développement.
Au delà d’évoquer comment le numérique agit en véritable liant sur les projets d’eau, de santé, d’éducation, d’agriculture ou d’entrepreneuriat, j’ai pu présenter de manière pragmatique quelques exemples de projets comme le moulin à moudre le mil solaire que j’ai visité au Sénégal ou la livraison de sang avec des drones à Kigali ou je m’étais rendu en 2017. J’avais alors écrit cet article sur Zipline.
Lors du colloque du SER j’ai préféré détailler le projet du moulin à moudre le mil solaire, pourquoi ?
Parce qu’il représente pour moi un véritable modèle pérenne et adapté tout en étant innovant et multi-thématique. Après les nombreuses tables rondes du colloque qui évoquaient des dispositifs de plusieurs centaines de millions d’euros voire de milliards il était temps de revenir à taille humaine. Non pas que les grands projets ne sont pas passionnants ou essentiels mais il faut parfois revenir à des écosystèmes humains de plus petites taille ou la rapidité, la productivité et l’adéquation avec le besoin est plus palpable.
Le moulin à moudre le mil à été soutenu par l’Agence des Micro Projets en 2018 avec un financement de 15 000 euros. Ce projet est porté par l’association Village Samaane et le groupement de femme bénéficiaire du village Samaane qui se situe dans la région de Fatick.
L’objectif était de permettre aux femmes qui pillent le mil d’optimiser cette tâche longue et fastidieuse tout en préservant la ressource alimentaire avec l’objectif d’améliorer le rendement et les revenus.
Notre farine de mil et nos galettes avaient le goût du gazoil…Marie, agricultrice et productrice de mil du village Samaane au Sénégal
Il y a quelques années les femmes s’étaient regroupées en tontine pour acheter un moulin motorisé. Ce fut un échec cuisant… La moteur au delà d’être bruyant, polluant et très gourmand en carburant ne donnait pas satisfaction. Le gazoil arrivait à se répandre à un tel point que le mil avait un goût de carburant… Le coût du gazoil pour alimenter le moteur était astronomique, le moulin a été abandonné.
Un moulin à moudre le mil écologique ?
Avec le financement de l’Agence des Micro Projet les femmes furent équipés de téléphones mobile et formé à la gestion d’un compte en banque sur mobile, le “mobile banking” est très répandu surtout en Afrique de l’Est ou le Kenya fait figure de modèle avec Mpesa la solution de Vodacom.
Le groupement du village Samaane relance donc une tontine mais cette fois-ci en ligne avec la mobile monnaie, le système collecte les fonds qui se rajoutent au financement de l’Agence des Micro Projets.
Mais cette fois il faut un moulin à moudre le mil qui ne soit pas bruyant pollueurs et gourmand en énergie, un moulin écologique ?
C’est l’entreprise NadjiBi, avec à sa tête Julien Poltron qui va s’emparer du projet tout en analysant le besoin. Des jeunes élèves sénégalais vont modéliser sur ordinateur un moulin à moudre le mil fonctionnant à l’énergie solaire avec un système de pay as you go (paiement à la consommation) ou de crédit d’achat par smartphone.
Quelques mois après le fameux moulin à moudre est installé dans un batiment en “du” au coeur du village, les panneaux solaires sur le toit lui donne un aspect moderne et impressionne. Le moteur électrique fonctionne parfaitement, le rendement est assuré et le mil est… délicieux !
4 thématiques du développement et du numérique en levier !Village Samaane et NadjiBi au Sénagal
Lors du 20ème colloque du Syndicat des énergies renouvelables des centaines de personnes à l’UNESCO on ainsi découvert un projet de santé, d’agriculture, d’énergies renouvelables et d’entrepreneuriat qui à pu voir le jour grâce au numérique !