Une délégation de la Banque africaine de développement conduite par son vice-président en charge du développement régional, de l’intégration régionale et des prestations de services, Khaled Sherif, est arrivée, ce lundi au Caire, pour des discussions autour d’un soutien renforcé de la Banque au gouvernement égyptien.
Les réunions, qui se tiennent jusqu’à jeudi dans la capitale égyptienne, ont pour objet de trouver un terrain d’entente pour un soutien financier supplémentaire de la Banque à l’Égypte et à son président Abdel Fattah El-Sisi, qui a pris la présidence de l’Union africaine lors du Sommet tenu début février à Addis-Abeba, en Ethiopie. Cette mission fait suite à une réunion tenue en marge du Sommet entre le président égyptien et le président de la Banque africaine de développement, Akinwumi Adesina.
M. Sherif, qui participait à cette réunion, a été chargé de poursuivre le dialogue en Égypte, avec pour objectif principal de manifester le soutien de la Banque au programme que l’Égypte compte exécuter lors de sa présidence de l’Union africaine, en particulier l’Accord de libre-échange continental et l’intégration régionale. Les membres de la mission doivent également discuter d’un appui renforcé de la Banque aux priorités nationales de l’Égypte en matière de croissance et d’emploi, tant dans les domaines de l’énergie et de l’assainissement que de l’enseignement supérieur. Au programme des discussions couvrant le développement national et régional, figurent la mise sur pied d’un fonds de garantie des investissements.
Ce fonds vise d’une part à favoriser les investissements égyptiens en Afrique subsaharienne, comme l’a annoncé le président Abdel Fattah El-Sisi au Forum Afrique de Sharm el-Cheikh en décembre dernier, et d’autre part, à promouvoir la deuxième édition du Forum pour l’investissement en Afrique prévu en novembre 2019 à Johannesburg. Les entreprises égyptiennes doivent à cette occasion mobiliser des capitaux privés en faveur de leur pays et de l’ensemble du continent.
Lors du Forum Afrique 2018 tenu à Sharm el-Cheikh, le président Adesina avait salué les solides résultats macro-économiques de l’Égypte et sa progression au classement publié dans le rapport « Doing Business » de la Banque mondiale. Selon la dernière revue synthétique des résultats (« Country Results Brief ») de la Banque africaine de développement, l’Égypte a retrouvé la première place des pays d’accueil des investissements directs étrangers (IDE) en Afrique. Au cours des trois dernières années, marquées par une importante consolidation budgétaire, l’économie du pays s’est diversifiée, le secteur des services représentant environ la moitié du PIB, le secteur industriel 34% et l’agriculture 12%.
L’Égypte est le deuxième actionnaire régional de la Banque et son troisième client en termes d’approbations (en cumul depuis l’origine), ce qui fait de ce pays d’Afrique du Nord un partenaire solide. La Banque a commencé à financer des opérations en Égypte en 1974.
Depuis lors, le Fonds a financé plus de 125 projets pour une valeur totale de 6,5 milliards de dollars dans le développement des infrastructures (transport, énergie, fourniture d’eau et assainissement), de l’agriculture, des communications, des secteurs financier, industriel et social ainsi qu’en matière de réformes économiques et institutionnelles et de renforcement des capacités. Aujourd’hui, le portefeuille de la Banque en Égypte compte une trentaine d’opérations d’une valeur de 2,9 milliards de dollars.