Un an après la découverte d’un premier cas d’infection par la maladie à virus Ebola dans la province du Nord-Kivu, en République Démocratique du Congo (RDC), l’épidémie de fièvre hémorragique n’est toujours pas maîtrisée. Alors que l’épicentre de l’épidémie s’est d’abord déplacé de la zone de Mabalako vers celle de Béni puis Katwa, ALIMA (The Alliance for International Medical Action) est mobilisée sur le terrain depuis août 2018 et assiste depuis mai 2019 a une nouvelle flambée de l’épidémie dans les zones précédemment touchées. Les équipes ALIMA sont submergées Présente dès le déclenchement de l’épidémie, ALIMA gère deux Centres de Traitement Ebola (CTE) qui accueillent un grand nombre de cas confirmés. Depuis août 2018, ALIMA a pris en charge dans l’ensemble de ses centres 5284 patients. Sur 569 patients confirmés pour la maladie Ebola, 277 ont été guéris. Ces deux dernières semaines, ALIMA, a dû fortement augmenter sa capacité de prise en charge dans l’un de ses deux centres de traitement Ebola. À Béni, ALIMA n’a jamais admis autant de patients malades d’Ebola. Plus de 60 patients confirmés pour la maladie Ebola y sont actuellement hospitalisés. ALIMA, acteur majeur de la réponse grâce à l’innovation Au total, depuis un an, 2671 personnes ont été diagnostiquées porteuses du virus Ebola, parmi lesquelles nous déplorons 1790 décès selon l’OMS. Pour ALIMA, une Alliance de médecins africains qui transforment la médecine humanitaire, l’intensification de la lutte contre l’épidémie passe aussi par le développement de stratégies innovantes pour soigner les patients et accroître leurs chances de survie. Depuis le début de cette épidémie, ALIMA a pu soigner les patients infectés en utilisant les CUBEs (Chambre d’Urgence Biosécurisée pour Épidémies), une innovation conçue pour faciliter les soins aux patients atteints de maladies hautement contagieuses comme Ebola. Grâce à ce dispositif, les soignants et les hygiénistes, qui sont les personnels les plus exposés, ne doivent plus systématiquement s’équiper de combinaisons de protection pour prodiguer les soins aux malades. Ces unités individuelles transparentes humanisent aussi l’hospitalisation des malades en leur permettant de rester en contact visuel et auditif avec leurs proches. Au total, depuis un an, 24 CUBEs ont été mis en place. ALIMA se veut également une organisation pionnière dans l’utilisation et l’évaluation de traitements prometteurs. De nouveaux protocoles de soins médicamenteux ont été initiés dès les premiers jours de l’intervention d’août 2018, en partenariat avec le ministère de la Santé et l’Institut national de recherche biomédicale de la RDC, l’Organisation mondiale de la santé et le National Institute of Allergy and Infectious Diseases. Depuis le 20 novembre 2018, ALIMA mène un essai clinique, porté par l’Institut national de recherche biomédicale, au CTE de Beni, pour évaluer l’innocuité et l’efficacité de ces thérapies. Les conclusions de ces essais devraient être très prochainement disponibles.Retrouvez en vidéo le commentaire d’Augustin Augier, Directeur Général d’Alima Intensifier la riposte grâce aux populations locales Fidèle à sa Charte qui place le patient au cœur de ses actions, depuis le début de l’année 2019, ALIMA a décidé de mieux associer les populations à la lutte contre Ebola. En complément de son action de soutien aux deux CTE, ALIMA ancre désormais son intervention dans la périphérie de la ville de Katwa dans des petits hôpitaux de référence, pour être au plus près de la population. ALIMA a donc innové en créant des Centres de Transits Périphériques (CTP) dont les résultats sont très encourageants. Contrairement aux CTE, les CTP ont été créés dans des centres de santé déjà existants en y aménageant des chambres d’isolement. Cette approche décentralisée permet notamment aux travailleurs de santé locaux, formés à la prise en charge des cas suspects, de coordonner localement la réponse Ebola. « Là, les patients sont reçus dans leur cadre familier par des médecins ou des infirmiers qu’ils connaissent déjà, ce qui facilite grandement leur prise en charge et leur référence au Centre de Traitement Ebola s’il s’avère qu’ils sont touchés par la maladie. Cette évolution dans la stratégie de prise en charge de la maladie vise à redonner confiance aux patients et à leurs familles et à hâter la fin de cette épidémie », explique Claude Mahoudeau, Coordinateur Urgence Ebola pour ALIMA. Répondre aux besoins humanitaires au-delà la crise de santé publique Dans une zone au contexte humanitaire difficile où la population souffre des conséquences de la guerre, des épidémies récurrentes (rougeole, choléra…) et de l’insécurité alimentaire, ALIMA exhorte les différents acteurs engagés contre l’épidémie d’Ebola à davantage prendre en compte les besoins vitaux des populations. Ces dernières doivent être plus impliquées dans les stratégies de réponse afin de redonner confiance aux patients et à leurs familles pour stopper enfin l’épidémie. « Combattre l’épidémie Ebola pose d’importants défis opérationnels car elle se déroule dans une zone de conflits actifs qui durent depuis plus de deux décennies mais ces défis sont surmontables si et seulement si tous les efforts convergent aux niveaux international et national vers des actions plus inclusives et intégrées à l’échelle des communautés. Notre combat est de favoriser l’union de plusieurs diversités et parfois adversités, qui devraient être vues comme des richesses dans cette riposte », a déclaré Dr Richard Kojan, Président d’ALIMA. Avec 35° Nord |