En réponse à la multiplication des fermetures d’écoles et d’universités pour contenir la propagation du COVID-19, l’UNESCO a convoqué une visioconférence mondiale qui a réuni de hauts responsables de l’éducation dans le but à la fois d’intensifier la réponse à apporter de toute urgence et d’échanger des stratégies susceptibles de permettre de réduire au minimum la perturbation des systèmes éducatifs. Pas moins de 72 pays étaient représentés, dont 27 ministres de l’éducation et 37 hauts-fonctionnaires.
Selon les données publiées aujourd’hui par l’UNESCO, la crise touche désormais près de 363 millions d’apprenants dans le monde, du préscolaire au supérieur, dont 57,8 millions d’étudiants. De par le monde, un élève sur cinq ne peut plus fréquenter l’école en raison de la crise liée au COVID-19 et un étudiant sur quatre ne peut plus se rendre dans l’établissement d’enseignement supérieur où il est inscrit.
Quinze pays ont ordonné des fermetures d’établissements sur toute l’étendue de leur territoire et quatorze autres ont ordonné des fermetures régionales ou locales, de l’Asie à l’Amérique du Nord en passant par l’Europe et le Moyen-Orient.
« Nous entrons en territoire inconnu et nous travaillons avec les États pour trouver des solutions de haute technologie, de basse technologie et sans technologie pour assurer la continuité de l’apprentissage », a déclaré la directrice générale de l’UNESCO, Audrey Azoulay. « Alors que les pays tentent d’anticiper leur réponse, la coopération internationale est essentielle pour partager les approches les plus efficaces et soutenir les étudiants, les enseignants et les familles. L’UNESCO renforce son soutien pour que cette crise favorise l’innovation et l’inclusion sans exacerber les inégalités d’apprentissage. »
Pour piloter la réponse mondiale, l’UNESCO a annoncé la création d’un « groupe de travail d’urgence UNESCO-COVID-19 » qui apportera son soutien aux réponses nationales et partagera les réponses politiques ayant fait la preuve de leur efficacité en se concentrant sur les pays les plus vulnérables. Une communauté de pratique plus large sera établie pour améliorer le partage des connaissances, l’apprentissage par les pairs et le renforcement des capacités en matière d’enseignement ouvert à distance. L’UNESCO vise à mobiliser tous les acteurs concernés, y compris du secteur privé. Des partenaires tels que Microsoft ont déjà apporté leur soutien technique au groupe de travail COVID-19.
Les représentants des gouvernements ont partagé des approches et des meilleures pratiques au cours de leur échange pour assurer la continuité de l’apprentissage pendant les fermetures d’écoles dont la durée est imprévisible à ce stade.
Outre le suivi de l’impact du COVID-19 sur l’éducation, l’UNESCO a publié en anglais une liste d’applications et de plateformes d’apprentissage en libre accès à l’usage des parents, des enseignants et des apprenants, ainsi que des systèmes scolaires au sens large. Elle invite les pays à utiliser l’inclusion et l’équité comme principes directeurs lors de la planification des réponses, en reconnaissant que les fermetures d’écoles ont tendance à frapper plus durement les élèves vulnérables.
L’expertise de l’UNESCO en matière d’enseignement ouvert et à distance s’étend aux plateformes de formation des enseignants, à la conception de modèles d’apprentissage en ligne, aux communautés de pratique en ligne et au développement de politiques nationales en matière de technologies de l’information et de la communication dans l’éducation, avec un accent prioritaire pour l’Afrique.
« Nous sommes confrontés à une situation inhabituelle avec un grand nombre de pays touchés par le même problème au même moment. Nous devons nous unir non seulement pour faire face aux conséquences immédiates de cette crise sans précédent sur l’éducation mais aussi pour renforcer la résilience à long terme des systèmes éducatifs », a déclaré la Sous-Directrice générale de l’UNESCO à l’éducation, Stefania Giannini.