Après avoir auditionné Jérémie Pellet, directeur général d’Expertise France, la commission des affaires étrangères et de la défense a donné un avis favorable au COM de l’agence pour les années 2020-2022
Depuis sa création en 2014 par la fusion de six organismes d’expertise internationale ministériels, l’agence française d’expertise internationale Expertise France a connu un développement très rapide, confirmant la pertinence d’un modèle intégré voulu par le Sénat. Aujourd’hui, l’agence engage 20 euros pour chaque euro financé par l’État.
Le triennal à venir doit être celui de la consolidation : consolidation économique, grâce à un soutien financier de l’État enfin à la hauteur des ambitions de l’agence et au renforcement des relations avec les ministères pourvoyeurs d’expertise, à la réussite de l’intégration de l’opérateur Justice coopération internationale (JCI),enfin et surtout par le biais d’un rapprochement avec l’Agence française de développement (AFD) dans le respect des spécificités et des atouts d’Expertise France.
Si l’essentiel de ces aspects figure bien au sein du contrat d’objectifs, leur mise en œuvre devra faire l’objet d’une vigilance particulière. Pour Jean-Pierre Vial (Les Républicains, Savoie), co-rapporteur, « en 5 ans, Expertise France a réussi à faire changer d’échelle l’expertise internationale française en s’appuyant sur les financements européens et en développant des offres intégrées. Une deuxième phase commence où elle doit s’adosser plus solidement à la commande publique pour assurer sa pérennité et continuer à se développer de manière équilibrée ».
Par ailleurs, Marie-Françoise Perol-Dumont, co-rapporteure (Socialiste et républicain, Haute‑Vienne) a souligné que « Le grand défi pour l’agence est désormais son intégration au groupe AFD. Cette intégration n’aura de sens que si elle permet de préserver les atouts spécifiques d’Expertise France : capacité à contracter avec l’ONU et avec les États au nom de la France, accès aux bailleurs internationaux, rapidité d’intervention et agilité, champ d’intervention géographique et sectoriel large, incluant notamment le continuum sécurité-développement, enfin lien privilégié avec les administrations françaises ».
Enfin, les membres de la commission ont salué les efforts entrepris au cours des derniers mois par Expertise France pour contribuer à la lutte contre le coronavirus, notamment en Afrique, sur le double plan de l’expertise sanitaire et économique. L’impact de la crise sur l’agence est quant à lui réel mais relativement contenu puisque son chiffre d’affaires devrait se maintenir en 2020 au niveau de 2019, alors qu’une croissance de 20 % était attendue.