– La compagnie aérienne Ethiopian Airlines est déterminée à prendre sa part du marché ouest africain, qui fait l’objet de toutes les convoitises depuis la mort de la panafricaine Air Afrique, et surtout en l’absence de gros transporteurs crédibles dans la sous-région.
« Nous relions déjà l’Afrique de l’ouest à l’Asie, notamment à la Chine et à l’Inde », a confié Ato Tewolde Gebremariam, directeur général de la compagnie éthiopienne avant de préciser que ces « liaisons avec l’Asie vont être renforcées».
Il s’exprimait mi-décembre 2011 à Addis-Abeba, à l’occasion de la cérémonie marquant l’entrée de Ethiopian dans le club Star Alliance (basé à Francfort, en Allemagne). Ce club regroupe 28 compagnies ayant décidé de se mettre en réseau et de mutualiser certains de leurs activités et services.
En Afrique de l’ouest le transporteur éthiopien vise, entre autres objectifs, à être « le transporteur privilégié », aussi bien pour les passagers que pour le fret, « sur toutes les liaisons en direction de l’Asie, et plus particulièrement la région du Sud-est asiatique et du Pacifique ».
« Nous avons déjà un hub à Lomé, il sera renforcé dans les années à venir », a encore indiqué le patron d’Ethiopian en réponse à un journaliste d’Ouestafnews invité à Addis Abeba en même temps que plusieurs journalistes de la presse internationale.
Dans le cadre de sa stratégie de développement sur le marché ouest- africain, Ethiopian a notamment noué un partenariat stratégique avec la nouvelle compagnie aérienne (sous-régionale) Asky, basée à Lomé.
Selon des informations disponibles sur son site Internet, grâce à sa propre flotte en partie et grâce au partenariat avec Asky, Ethiopian dessert déjà 13 pays ouest africains, soit l’essentiel des 15 membres de la Communauté économique des Etats de l’Afrique de l’(Ouest (Cedeao), à l’exception des deux pays Lusophones, le Cap Vert et la Guinée Bissau.
Au total, cinq grandes villes ouest africaines dont les quatre sont des capitales (Abuja, Accra, Lagos, Lomé et Ouagadougou) sont directement reliés à Addis-Abeba, selon le bureau d’Ethiopian basé à Dakar.
En rejoignant Star Alliance, Ethiopian qui a par la même occasion procédé au premier vol en terre africaine du nouveau Boeing « Dreamliner », espère renforcer sa présence sur l’ensemble du continent, disent les responsables de la société.
D’autres grandes compagnies nourrissent exactement les mêmes ambitions sur le marché ouest africain, dépourvu de transporteur aérien de renom. Sur la liste des prétendants figurent, notamment les grandes compagnies aériennes européennes (Air France, Iberia, etc.), qui tout en fermant les frontières de leurs pays aux ressortissants ouest-africains tirent beaucoup de profits du « trafic aérien» de la sous région.
D’autres acteurs sont également présents sur ce marché, dont les « gros Africains » que sont Royal Air Maroc, Kenya Airways, South African Airways ou encore les transporteurs des pays émergents du Golfe arabique comme Emirates ou encore Qatar Airways.
Ethiopian Airlines, fondé en 1946 est l’une des compagnies africaines les plus solides, en dépit de l’image qui colle à son pays d’origine souvent associé à la famine et à la pauvreté. Bien qu’appartenant à l’Etat, la compagnie est confiée à des privés pour ce qui est de sa gestion. Ce mode de fonctionnement, selon certains analystes, explique le succès de la compagnie dans un ciel africain tourmenté qui a vu beaucoup de compagnies aériennes naître avant de sombrer.
Ouestafnews