Suite au boom immobilier en Occident, beaucoup d’investisseurs se sont progressivement rués vers le marché africain qui connaît depuis un véritable engouement. Ainsi, selon une étude de Standard & Poors publiée en 2008, le marché immobilier européen a enregistré, au cours de ces dernières années, des prix spectaculaires, à des niveaux comparables à ceux connus aux États-Unis au pire moment de la crise des subprimes, soit plus de 146% en Espagne, plus de 110% en France et en Grande-Bretagne.
Et paradoxalement, les Américains à l’origine de cette crise, n’ont connu qu’une hausse de 65%. Aussi, en réaction aux difficultés de leurs marchés respectifs, ces investisseurs et promoteurs immobiliers venus d’Europe et d’Amérique, ont-ils tenté de trouver une échappatoire en cherchant de nouveaux débouchés et d’autres alternatives d’investissements ailleurs sur des marchés plus porteurs. C’est donc naturellement qu’ils se sont tournés vers l’Afrique qui est actuellement perçue comme l’une des destinations les plus attractives par les investisseurs étrangers, notamment dans ce secteur de l’immobilier jugé très rentable et lucratif. Ce marché qui n’est pas encore engorgé contrairement aux autres, présente donc un avantage comparatif important comparé aux autres régions du monde arrivées à saturation en termes de débouchés.
Mais, les investisseurs occidentaux ne sont pas les seuls à s’intéresser à l’Afrique. En effet, le continent africain reçoit également des investissements en provenance des pays du Golfe tels que l’Arabie saoudite, le Bahreïn, les Émirats Arabes Unis et le Qatar, qui ont aussi fui l’Europe suite à la crise financière. Ces investissements sont essentiellement destinés aux pays de l’Afrique du Nord, en particulier le Maroc et l’Algérie. Ces derniers ont par exemple à seuls bénéficié en 2008 de 25 milliards de dollars d’investissements investis en grande majorité dans le secteur immobilier, notamment les infrastructures hôtelières et touristiques.
Mais, même si ces investisseurs se sont globalement concentrés sur le marché nord-africain, le reste du continent, notamment l’Afrique de l’Ouest, qui a également reçu une injonction significative d’investissements, n’a pour autant rien à envier à ses voisins maghrébins. Ainsi, le holding Al-Qudra, l’un des trois plus grands groupes immobiliers aux Émirats Arabes Unis, aurait dégagé 535 millions d’euros (près de 700 millions de dollars) pour la construction de logements et d’un complexe touristique au Sénégal.
Enfin, en plus de ces investisseurs étrangers, certains gouvernements africains à l’image de celui du président angolais Eduardo Dos Santos ont également décidé d’investir dans ce secteur en lançant par exemple de vastes programmes immobiliers. Ainsi, en Angola après 27 ans de guerre, les autorités ont entamé, afin de remettre le pays à pied, un projet de construction à l’échelle nationale d’un million d’habitations d’ici fin 2012, année des élections présidentielles. Elles ont bénéficié pour ce faire d’un prêt chinois de 15 milliards de dollars sous forme de lignes de crédit remboursées directement en pétrole et conditionnées par le recours à des entreprises chinoises du bâtiment.
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