Le texte était en discussion depuis 7 ans : l’Assemblée générale de l’ONU a adopté ce mardi le premier traité sur le commerce international des armes conventionnelles, malgré l’abstention de plusieurs des acteurs majeurs de ce marché. Le texte est censé moraliser les ventes d’armes mais son rayon d’action est très limité.
Les armements couverts vont du pistolet aux avions et navires de guerre, en passant par les missiles. Le traité porte sur tous les transferts internationaux (importation, exportation, transit, courtage), sans toucher aux législations nationales sur l’acquisition et le port d’armes.
Le secrétaire d’Etat américain John Kerry a salué un traité qui « peut renforcer la sécurité internationale » mais qui n’empiète pas sur la Constitution américaine garantissant le droit de posséder une arme.
Le Premier ministre britannique David Cameron a salué « un accord historique qui va sauver des vies et soulager les immenses souffrances provoquées par les conflits armés« .
Pour le secrétaire général de l’ONU Ban Ki-moon, il s’agit d’un « succès diplomatique historique » qui devrait donner « un nouvel élan bienvenu à d’autres efforts de désarmement« .
L’ambassadeur russe à l’ONU Vitali Tchourkine a indiqué que son pays « allait examiner soigneusement« le traité avant de décider ou non de signer. Il y a déploré des « lacunes« , comme l’absence de contrôle spécifique des livraisons d’armes aux rebellions ou des « critères d’évaluation du risque pas assez clairs« .
L’ambassadeur syrien Bachar Jaafari a renouvelé l’opposition de son pays, déplorant que le texte ne fasse pas référence explicitement aux « acteurs non-étatiques », comme l’opposition armée syrienne.
« Le monde a attendu longtemps ce traité historique, qui peut empêcher que des armes aillent à des pays où elles seront utilisées pour commettre des atrocités », a déclaré Brian Wood, responsable du dossier à Amnesty international.
Le traité « envoie un signal clair aux marchands d’armes qui approvisionnent les dictateurs et les seigneurs de la guerre », a estimé Anna MacDonald, d’Oxfam: « Ils ne pourront plus agir en toute impunité ». Même son de cloche pour le CCFD-Terre Solidaire qui parle d’une « étape historique« .
Thierry Barbaut
AFP
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