Le cabinet Ernst & Young vient de rendre publique une étude montrant que les volumes d’investissements directs étrangers sont en augmentation constante ces cinq dernières années en Afrique.
Selon l’étude du cabinet d’audit Ernst & Young, les investissements directs étrangers n’ont cessé d’augmenter sur le continent ces cinq dernières années. Les chiffres publiés indiquent que la part des IDE mondiaux recueillis par l’Afrique est passée de 3,2 % fin 2007 à 5,6 % en 2013. Dans le même temps, et suivant la tendance mondiale, le nombre de projets s’est en revanche contracté, passant de 867 en 2011 à 764 en 2012.
Des investissements en provenance des pays émergents
Si les IDE semblent également marquer le pas en provenance des pays développés, en chute de 20 % depuis 2007, ils ont été en partie compensés par les montants d’investissements en provenance des pays émergents, qui en taux cumulé ont augmenté de 21 % sur la même période. Parmi ces derniers, les grands investisseurs sont dans l’ordre : l’Inde avec 237 projets, l’Afrique du Sud (235), la Chine (152), le Kenya (113), le Nigeria (78), la Corée du Sud (57) et l’Arabie Saoudite (56). Les chiffres confirment également la forte activité enregistrée sur l’investissement inter-africain, avec un taux de croissance cumulé de 33 % sur les cinq dernières années. L’Afrique du Sud bien sûr, mais également le Nigeria et le Kenya contribuent fortement aux IDE, en attendant l’Angola qui dispose d’un fonds souverain estimé à 5 milliards de dollars.
En termes de destination, les experts d’Ernst & Young constatent une stagnation de l’investissement vers les pays d’Afrique du Nord, alors que dans la partie subsaharienne le nombre de projets a progressé de 22 % en cinq ans. Le Nigeria est aujourd’hui le pays le plus attractif, devant le Kenya, la Tanzanie, la Zambie, le Mozambique, l’Île Maurice et l’Afrique du Sud. Les 867 projets recensés en 2012 représentent une valeur combinée de 700 milliards de dollars et concernent essentiellement des projets d’infrastructure liés à l’énergie dans 37 % des cas et aux transports pour 41 %.
Intérêt croissant pour les services et l’industrie
La volatilité des matières premières ces dernières années a en revanche quelque peu plombé les volumes investis dans les filières extractives. Elles représentaient 8 % des IDE et 26 % des capitaux en 2007 contre respectivement 2 % et 12 % en 2012. Les investisseurs préfèrent diversifier leurs activités, avec un intérêt toujours plus marqué pour les services qui pesaient 45 % des IDE en 2007 contre 70 % cinq ans plus tard, ainsi que pour les activités industrielles et de transformation qui absorbent aujourd’hui 43 % des IDE contre 22 % en 2007.
« Si ces tendances se confirment, notamment en termes de volumes des IDE injectés et de diversification des secteurs concernés, il est alors fort probable que plusieurs économies africaines suivent un développement identique à certains marchés asiatiques », estime Stéphane Baller, responsable des pays émergents chez Ernst & Young, qui cite entre autres le Nigeria, l’Angola, le Ghana ou l’Éthiopie.
L’étude repose sur une analyse des investissements internationaux réalisés en Afrique au cours des cinq dernières années et sur une enquête menée en 2013 auprès de plus de 500 chefs d’entreprises internationales sur le potentiel africain.