L’opération en cours associant la France, les forces armées maliennes et l’ONU, vise à «éviter une résurgence» de «mouvements terroristes».
Une opération de «grande ampleur» est en cours actuellement au Mali, associant plusieurs centaines de soldats français aux côtés des forces armées maliennes et la Minusma (Force de l’ONU au Mali), a indiqué jeudi à la presse le colonel Gilles Jaron, porte-parole de l’état-major des armées françaises.
Cette opération, baptisée «Hydre», se déroule au nord et au sud de la boucle du Niger, a-t-il indiqué, sans donner davantage de détails pour ne pas compromettre le succès de la mission.
L’objectif? Faire pression sur les mouvements terroristes éventuels pour éviter leur résurgence «Cela fait partie de ces opérations qui sont régulièrement menées (…) pour participer à la stabilité du pays», a ajouté le colonel Jaron, en assurant qu’il ne s’agissait pas d’une réponse aux attaques menées récemment par des éléments djihadistes.
Deux soldats de l’ONU tués mercredi
Mercredi, deux soldats tchadiens de la Minusma, ont été tués et six autres blessés dans un attentat suicide à Tessalit, dans le nord du pays. L’attaque a été revendiquée par Sultan Ould Bady, chef d’un petit groupe lié à al-Qaïda au Maghreb islamique (Aqmi).
Interrogé sur ces attaques, le colonel Gilles Jaron a souligné que les forces françaises n’étaient pas surprises de «voir ponctuellement de tels groupuscules se mettre en oeuvre» à l’approche des législatives, dont le premier tour est prévu le 24 novembre. «A chaque fois, il s’agit d’opérations très concentrées géographiquement, qui ne s’inscrivent pas dans la durée et qui reposent sur un mode d’action de terroristes», en voulant «frapper les esprits sans avoir forcément une capacité à engager un combat dans le temps», a-t-il analysé.
Les assaillants à Tessalit voulaient aussi «frapper les esprits» et non pas «conquérir la ville», a ajouté le colonel Jaron, en saluant la réactivité du bataillon tchadien, qui «a très rapidement repris l’initiative». «Nous savons que la totalité des groupes terroristes présents (…) au Mali n’ont pas été éliminés. Et par moments, ils peuvent resurgir alors que nous allons vers les élections législatives», a-t-il poursuivi.
Lors d’une rencontre au début du mois, les présidents français et malien, François Hollande et Ibrahim Boubacar Keïta, avaient en effet souligné la nécessité de rester «vigilants» face à la menace terroriste. Elle «a subi un coup d’arrêt avec l’intervention franco-africaine, mais elle peut chercher à se reconstituer» et «nous devons rester vigilants», avaient fait valoir les deux chefs d’Etat.
Avec AFP