Le contraste du développement s’accentue en Afrique depuis ces cinq dernières années et ce sera plus que jamais le cas en 2015…
Pendant que l’Europe cherche des solutions à la crise, l’Afrique, elle affiche une croissance moyenne à 4% de croissance, ce qui à l’échelle du continent est la meilleure performance mondiale.
Je ne reviendrais pas en détail sur les perspectives pour les 30 prochaines années mais les meilleurs experts confirment que le Nigéria sera un des 5 pays les plus peuplé au monde avec 400 millions d’habitants et que le Pib de certains pays d’Afrique pourrait performer à 11% de croissance annuelle sur 5 ans, soit… 11 fois la France…
Quels sont les enjeux et les secteurs qui porteront cette croissance ?
Les besoins logiques: Alimentation, hébergement, éducation, énergie…
Il va bien sûr falloir nourrir ces futurs deux milliards d’habitants et l’agriculture devrait être le secteur de croissance le plus porteur, le besoin est colossal mais le continent en est capable, en effet tant au niveau des terres que des conditions climatiques l’Afrique a connu des heures de gloire dans les années 50 sur ce secteur. Mais le défi est audacieux et la restructuration de ce secteur en cours.
Le logement est aussi une des clefs du continent pour sa prospérité.
Mais il va falloir restructurer des villes entières qui se sont construites sans règles sans logique et ou électricité ou alimentation en eau reste sporadique.
J’étais par exemple au Cameroun en Octobre où avait lieu un « forum de l’habitat et de l’architecture » présentant en grande cérémonie le futur Yaoundé ou Douala de demain: ville ultra moderne, tramway, logement écoresponsable etc… Le tout assaisonné de cocktails et de présentations vidéo impressionnantes…
Mais rien au sujets des populations qui vivent sans papiers, sans documents fonciers, sans infrastructures, dans un Douala tentaculaire ou la circulation est milles fois plus dure qu’à Paris et ou le tri des déchets est à lui seul un scandale national.
Je n’évoquerais que brièvement le point financier car celui-ci n’a même pas été évoqué lors du forum, j’ai juste entendu que ce n’était pas un problème !! ?? !!
L’habitat est pourtant une réponse logique au développement des pays et des initiatives fabuleuses comme le concours AfrikArchi rencontre un succès international en proposant de réelles pistes de reconversions et de financements !
L’éducation bien sûr reste en tête de liste dans les réponses au développement.
Savoir lire et écrire est le premier atout dont doit disposer les Africains qui sur les continents sont 75% à avoir moins de 25 ans. Là aussi tout est possible et réalisable, le problème réside dans les infrastructures bien sûr mais aussi et surtout dans les politiques qui doivent absolument mettre un plan de développement en place.
Les infrastructures sont dérisoires, les enseignants démunis, c’est l’enjeu d’un vaste plan que chaque nation doit prendre en compte immédiatement. Même si certains performent comme au Rwanda .Lors de mon déplacement en Avril j’ai constaté un taux d’éducation de 93%, soit le meilleur chiffre des 32 pays que j’ai visité…
Dans l’éducation de nouvelles initiatives naissent comme celle de Xavier Niel qui dirige le groupe Iliad avec l’opérateur télécom Français FREE, il a développé les écoles « 42 born to code » qui permettent d’éduquer différemment avec un système d’éducation lié aux nouvelles technologies et le codage qui est la base de développement de tout systèmes informatiques Internet ou logiciels. Ces écoles pourraient voir le jour en Afrique. Nous reviendrons sur ce sujet passionnant.
L’énergie enfin avec l’indispensable déploiement du… Minimum.
Combien de capitales souffrent de délestages (coupures régulières et longues de l’alimentation électrique) ? Un taux de 18% du territoire alimenté en électricité dans certains pays.
Barak Obama semble vouloir en faire son cheval de bataille pour la suite de sa carrière et donc l’après 2017, son plan est d’électrifier 70% du continent, j’applaudis mais nous aimerions tous en savoir plus. Il reste néanmoins clair que comme l’Europe, les Etats Unis lorgnent vers l’Afrique et sa croissance avec espoir de nouvelles coopération fructueuses relançant leurs économies durablement.
Les nouvelles technologies
Impossible de développer de l’Internet, du Digital, du Big Data ou du E-commerce en Afrique sans prise en compte de la culture locale, nationale et des droits de chaque pays.
Prenons simplement l’exemple de Casino et Bolloré dans leur déploiement en Afrique de l’Ouest avec Cdiscount.sn, cm et ci, ces trois pays ont une législation complètement différente en termes de e-commerce, l’un interdisant simplement tout paiement par carte bleue en ligne, l’autre le permettant et le troisièmes ne tolérant que le paiement en cash contre livraison, nous sommes loin des systèmes Européens et de leurs modes de consommation en ligne.
Le point d’orgue du développement des nouvelles technologies en Afrique c’est la valorisation du capital humain. En effet, développer des systèmes « made in Africa » voilà exactement ce dont l’Afrique a besoin et cela se fera avec et pour les Africains.
Dans ces conditions plus ou peu de pillages de matières premières et des compétences exacerbées par des technologies qui performent déjà comme le mobile banking, la dématérialisation, la téléphonie mobile, le e-commerce, les CRM et bien sur l’incroyable potentiel des réseaux sociaux.
Je terminerais sur les nouvelles technologies avec deux points qui me semblent clefs.
Les réseaux sociaux qui vont permettre à l’Afrique de se connecter vraiment et d’échanger entre chaque pays et chaque culture, les gens vont enfin pouvoir se « suivre » se parler, et suivre les déplacements des familles sans coupures totale comme actuellement. Les politiques aussi sont impactés directement comme avec le Burkina où ce fut vraiment une révolution 2.0.
Le pouvoir que va représenter la numérisation ou dématérialisation, les populations vont disposer des documents d’état civil, de foncier et donc pouvoir accéder à la révolution de la bancarisation qui si elle s’étend baissera ses taux et deviendra accessible à tous. C’est ainsi que l’essor de la consommation sera exacerbé par le pouvoir d’achat et d’investissement, celui-ci permettra à l’économie de devenir moins informelle structurant ainsi les pays avec une puissance économique incroyable.
N’oublions pas le potentiel des matières premières, qui sont toujours inexploités à hauteur de 74% et qui représentent 800 milliards d’euros de potentiel par an !