Au Burundi, ce mercledi, nous assistons à l’évolution de la situation
Alors qu’un sommet réunissant plusieurs chefs d’Etat Africains pour faire le point sur la crise qui secoue le pays, à Bujumbura, était prévu en Tanzanie, l’ex-chef d’état-major, Godefroid Niyombare, annonce sur une radio privée la destitution du président Pierre Nkurunziza.
La capitale burundaise devient le théâtre depuis plusieurs semaines de manifestations contre le président et sa candidature à un troisième mandat.
jusqu’aujourd’hui vers 12h00, la RPA était jusque là coupée sur l’ensemble du territoire. Deux autres radios privées, radio Bonesha et radio Isanganiro, n’émettaient plus ces dernières semaines que dans la capitale. Les signaux de ces trois radios ont été rétablis, ce mercredi, dans tout le pays sur l’ordonnance de ce Général.
Le général Godefroid Niyombare ordonne, sur la RPA, la fermeture de l’aéroport et des frontières. Il lance également un appel à tout citoyen et aux forces de l’ordre pour sécuriser l’aéroport.Les chefs d’Etat présents pour le sommet en Tanzanie condamnent le coup d’Etat. Le sommet n’a duré que quelques minutes et Pierre Nkurunziza n’a pas été vu sur les lieux de la rencontre selon nos sources de la Tanzanie.
Les manifestants ont tenté de prendre d’assaut la radio nationale, mais l’armée les ont empêché en tirant dans l’air.
Thierry Vircoulon, chercheur à l’International Crisis Group revient les événements de ce mercredi au Burundi sur RFI: « Après les accords d’Arusha, le général Niyombaré est devenu chef d’état-major des armées, et dans ce cadre il a joué un rôle très important dans l’intégration des différents mouvements de guérilla au sein de l’armée. Il est encore aujourd’hui très apprécié du fait de ce rôle de l’intégration des guérillas au sein de l’institution militaire, il est apprécié aussi bien des officiers hutus que des officiers tutsis. L’armée burundaise est le résultat de l’intégration d’une multitude de groupes, elle est donc composée de diverses factions qui ont des affinités politiques différentes et qui appartiennent à des ethnies différentes. La police a accueilli de nombreux membres du parti au pouvoir, le pouvoir a un contrôle plus serré sur la police que sur l’armée, où les équilibres sont plus respectés ».
La présidence du Burundi vient de publier un communiqué dont voici le message : « C’est avec regret que nous avons appris qu’un groupe de militaires s’est mutiné ce matin et a fait une déclaration fantaisiste de coup d’Etat. La présidence de la République annonce à l’opinion tant nationale qu’internationale que cette tentative de coup d’Etat a été déjouée et que ces gens, qui ont lu ce communiqué de coup d’Etat via des radios locales privées, sont recherchés par les forces de défense et de sécurité afin qu’ils soient traduits en justice. La présidence de la République demande à la population burundaise et aux étrangers vivant au Burundi de garder le calme et la sérénité. Tout est mis en oeuvre afin que la sécurité sur tout le territoire national soit maintenue ».
Tous les prisonniers ont été libérés par les manifestants. Il se remarque des personnes dans les rues entre de chanter la victoire.
Nzigamasabo Léonidas, pour Info Afrique en direct de Bujumbura