Changement climatique : la vulnérabilité au Burundi

Les  projections du changement climatique au Burundi montrent une hausse significative de la température pour tous les mois de l’année, de 2 à 5oC pour la période 2071-2100. Une hausse des précipitations annuelles est également probable, surtout aux mois de novembre et décembre. Cette hausse des précipitations sera davantage prononcée dans le sud du pays.

La situation du 9 février 2014 à Gatunguru et celle de Rutunga  vers la fin du premier trimestre 2015 restent gravées dans la mémoire des Burundais. Les dégâts humains et matériels occasionnés par ces catastrophes ont attirée l’attention de biens d’instances météorologiques nationales et internationales en ce qui est de la vulnérabilité au Burundi.

Vulnérabilité à l’érosion.

En décembre 2014, la Coopération Allemande   avec le Ministère de l’Environnement et de l’Aménagement du Territoire ont commandité une analyse intégrée de la vulnérabilité au Burundi. Le rapport de cette analyse publié par la GIZ montre que la pente de la crête vers la plaine de l’Imbo dans l’ouest et les structures topographiques au nord et sur le plateau central  présentent notamment les régions les plus vulnérables à l’érosion. Les causes en sont surtout le relief très accentué ainsi que la forte sensibilité de ces régions.

Mur de soutènement à cause de l’érosion : route Buhonga- Kiyenzi en province de Bujumbura rural

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Les provinces de Bujumbura rural, Bubanza et Cibitoke sont les plus vulnérables car elles sont, selon ce rapport, les plus exposées  et les plus  sensibles à l’érosion.

Tout le nord du pays présente une forte sensibilité et une faible capacité d’adaptation, deux aspects qui augmentent la vulnérabilité de la région. La province de Bururi est  moins vulnérable que les autres provinces de la crête en raison d’une sensibilité (et ici une densité de la population) moins élevée. Bujumbura urbain est la moins exposée au risque d’érosion : ici, la capacité d’adaptation de la capitale est par ailleurs la plus élevée du pays. Le même rapport indique qu’en dépit de fortes pentes, le risque d’érosion dans le parc national de la Kibira, est moins élevé en raison de la couverture végétale, la forêt naturelle stabilisant le sol.

Vulnérabilité  à la sécheresse.

La vulnérabilité à la sécheresse dans l’ensemble du Burundi est moins accentuée que la vulnérabilité à l’érosion. La disponibilité d’eau reflète notamment une situation assez favorable pour l’essentiel du pays. En effet, si l’on compare les différentes régions burundaises, il apparaît que la vulnérabilité à la sécheresse est la plus marquée dans le sud-est et le nord-est du pays. Par contre, le plateau central et l’ouest du Burundi sont moins vulnérables. Le nord-est est plus humide que le sud-est et la vulnérabilité du nord-est vient donc aussi de la sensibilité à la sécheresse plus élevée dans cette région.

Vulnérabilité au paludisme.

La grande partie du Burundi est très vulnérable au paludisme. Seules les régions de la crête, en effet les zones de plus haute altitude du pays, affichent une vulnérabilité moins élevée. Les régions les plus élevées ne sont pas du tout affectées par le paludisme du fait de températures trop bas. Cependant, les recherches montrent très nettement que le risque du paludisme gagne peu à peu les zones les plus élevées sur la crête.

Les petites structures affichant la forte vulnérabilité dans le nord et le centre sont dues à la couverture végétale qui joue un rôle important dans la propagation des moustiques et qui accroît la sensibilité au paludisme. La propagation des moustiques et en effet favorisée par les cours d’eau et plans d’eau, ainsi que les marais et la riziculture. Dans les provinces de Kirundo et Karuzi, la capacité d’adaptation est moins élevée, ce qui augmente la vulnérabilité totale de la population au paludisme. En outre, pour les projections, la vulnérabilité au paludisme ne cesse d’augmenter pour le Burundi.

Dans tous les cas, les chercheurs (et les centres de recherche notamment Eurac research) s’accordent à dire que si la répartition des précipitations reste incertaine, il est probable que le changement climatique entraîne également une accentuation des événements extrêmes (déficits ou excès pluviométriques).