La 16è édition de la Biennale internationale d’Istanbul ouvre ses portes dès ce samedi 14 septembre jusqu’au 10 novembre au centre de la plus grande ville de Turquie. Istanbul sera de ce fait la capitale mondiale de l’art et de la culture. Une culture venue des sept continents et l’Afrique est fortement représentée.
«Parmi les grands rendez-vous internationaux de l’art contemporain, la Biennale d’Istanbul occupe une place de choix. Elle est très importante, parce qu’elle a lieu dans une métropole où beaucoup d’artistes habitent. Cela donne une scène artistique très vivante et des connexions avec le monde entier» souligne Franck Odjokume artiste Béninois présent à la Biennale.
Comme à son habitude, la Biennale d’Istanbul mettra en lumière des artistes en provenance de pays rarement représentés. Plus de 90 nations se retrouvent cette année avec plus de 10.000 visiteurs. Des expositions d’art contemporain seront disséminées un peu partout dans la ville, dans les musées, palais et les rues. L’art contemporain africain qui s’inspire aussi bien des traditions du continent que des réalités urbaines contemporaines de l’Afrique sera abondamment représenté. Un art caractérisé par des techniques et des supports variés comme la peinture et la sculpture, faites en matériaux de récupération.
Les artistes africains se font leur place.
Avec de nouveaux pavillons et une grande visibilité dans les expositions internationales, le continent africain sera présent en force à la plus importante biennale d’art contemporain de Turquie et elle imposera ses thématiques. Istanbul, une ville sublime à laquelle les plasticiens du continent y sont de mieux en mieux représentés (Madagascar, Mozambique, Côte d’Ivoire, Zimbabwe, Seychelles, Ghana, Afrique du Sud, Cameroun…). Il sera possible d’y admirer en particulier, le travail de deux femmes Zimbabwéennes : Georgina Maxim et Kudzanai-Violet Hwami. Les broderies et les vêtements traditionnels des deux femmes sont le fruit d’un long et patient travail de couture à partir de vêtements déjà portés, déconstruits et reconstitués de manière à évoquer l’histoire de celle qui les a portés. «Artistes et amateurs aimeraient voir une institution publique fixer le travail des artistes dans le pays» indique Manuel Ikunga, spécialiste de l’art contemporain africain.
Un art en nette évolution
La popularité croissante de l’art contemporain africain peut se traduire doublement : beaucoup d’œuvres ont ainsi quitté le continent, achetées par des collectionneurs ou exposées dans les musées d’Europe et aux Etats-Unis d’Amérique.
Le patrimoine culturel est l’une des matières premières du développement économique de l’Afrique. Pour ce faire, les musées africains jouent un rôle actif dans sa conservation.
L’Afrique détient donc un patrimoine culturel aux origines et influences diverses, enraciné dans une profondeur millénaire. Cependant, pour des raisons multiples, ce capital culturel est peu valorisé et souvent menacé de dégradation ou de disparition.
Une présence muséistique diversifiée
L’Afrique compte à ce jour, une centaine de musées et plusieurs représentants de ces lieux de la culture sont déjà présents à Istanbul. Ces musées ont évolué avec le temps. Les buts poursuivis sont ceux de donner aux touristes, des éléments ethnographiques pour mieux comprendre l’Afrique et ses régions respectives, de garder pour les chercheurs et les curieux certains objets des cultures autochtones appeler à disparaître ou à dégénérer et enfin, conserver pour les peuples des différentes régions des témoins, des traditions et de l’effort fait par leurs ancêtres pour s’adapter aux milieux et aux conditions de vie locales.
L’Afrique dispose d’un patrimoine énorme. Le Palais Bafut à l’Ouest du Cameroun, célèbre depuis le XIXè siècle. Il est désormais en voie d’extinction car, la plupart des cases sont en ruines. Malheureusement, les rares cases Obus encore existantes et celles que l’on peut localiser se retrouvent dans le Canton de Pouss, plus précisément dans les villages de Mourla et de Gaya et à Maga dans l’extrême-Nord du Cameroun.
Même constat à Tombouctou au Mali, Gagnoa en Côte d’Ivoire ou à Göbekli Tepe dans la province de Sanliurfa en Turquie. Ces lieux sont de rare témoignage de la puissance de la culture.
Pendant trois mois, la Biennale d’Istanbul va mettre en valeur la culture et l’art mondial.