C’était une odeur de monde qui naît ou qui meurt, une odeur d’étoile. » Le Ravage de Barjavel est là. De ce temps cruel naîtront des pratiques sociales inédites, et sans doute de nouvelles formes d’interaction avec la planète.
Ceux qui ne le savent pas encore sont peut-être déjà perdus. De toute part monte l’exigence de la vie. À la courbe du fleuve, « sur la jungle et le désert, sur les nids et les genêts », avec Éluard, chacun écrit ton nom, Liberté.
Des musées du siècle passé, des hôpitaux, des cénacles politiques et des clubs d’affaires s’échappent encore trop souvent les remugles d’une vieille tambouille, le nous et le eux, ce goût du don aux subalternes, l’infâme tentation laborantine du zoo tropical, ce regard amusé par les papas satrapes. Marmite brûlée, ça empeste.
Car en vérité, tout est en train de changer aux Afriques: l’empreinte identitaire, les perspectives de carrière, le présupposé poids des traditions, les contours de la vie privée, le calibre des ambitions, le paradis facile du despotisme éclairé, l’imaginaire bienheureux de la force naturelle, les statuettes-qui-s’appellent-reviens, la dictature du regard ethnologique, l’indivis géographique comme brouillard barométrique.
Réveil difficile pour beaucoup : à l’heure des grandes mutations se cuisinent l’innovation et le mimétique, une aspiration au bien-être global, la fuite des cerveaux et l’influence des diasporas, les fins de règne et l’impatience d’une immense jeunesse qui écrit ton nom, Liberté.