Trop de promesses brisées, trop d’engagements non tenus ! Fidèle à sa réputation et à son franc-parler, le Président Ali Bongo Ondimba s’est adressé cet après-midi à la COP 18, la 18eme Conférence des Parties de Doha sur le changement climatique en plaidant pour la responsabilité, la solidarité, la vision et l’action.
Le Chef de l’Etat gabonais a voulu sortir des sentiers battus et refrains habituels pour assener ces vérités à un moment crucial ou Dame Nature et les générations futures sont exposées à des dégâts imprévisibles.
« Une catastrophe écologique et humaine pointe à l’horizon, mettant en péril des siècles d’innovation scientifique et technologiques qui ont vu des nations et des peuples prospérer » dira Ali Bongo Ondimba. Le Chef de l’Etat a poursuivi son propos avec ce rappel historique : « En 1992, lorsque nous lancions notre action commune pour stabiliser le Climat Global, nombreux étaient ceux qui avaient les pieds dans l’eau, beaucoup souffraient de la chute des rendements agricoles et bien d’autres faisaient face au pouvoir destructeur des cyclones. A l’époque, nous n’avions peut-être pas pleinement compris les causes de ces catastrophes naturelles. Mais depuis lors, les scientifiques ont quantifié et documenté nos responsabilités respectives dans le processus du changement et de la dégradation climatiques ».
Interpellant l’audience et la communauté internationale, le Chef de l’Etat a mis l’accent sur l’émergence d’une nouvelle conscience de partage d’une même planète, de la nécessité d’une meilleure gestion des biens planétaires communs à toute l’humanité ainsi qu’à la dette, à la responsabilité et à l’équité envers les générations futures. “En 20 ans de négociations’’ dira le Président Ali Bongo Ondimba, « nous avons pris l’engagement de travailler ensemble équitablement pour préserver la stabilité climatique. Ce fut une raison d’espérer, surtout pour les plus vulnérables d’entre nous. A ce moment crucial, sommes-nous prêts à assumer la responsabilité collective de renoncer à l’investissement louable que nous avions fait dans le Protocole de Kyoto? Comment pourrons-nous expliquer que l’urgence que nous avions tous ressentie hier pour sauver notre Planète ne soit plus la? Notre crédibilité en tant que leaders en souffrira si nous n’ajoutons pas un autre jalon à notre effort commun ici à Doha ».
Evoquant la lenteur des progrès dans les négociations, la division de fait des peuples et des nations, la perte de confiance et le clivage entre ceux qui polluent et les victimes du changement climatique, les nations riches et pauvres, ceux qui agissent et les autres, le Président Gabonais a prôné l’action commune, concertée, responsable et effective. Cet immense défi est le seul espoir pour un avenir en confiance.
Ali Bongo Ondimba a ensuite exposé l’exemple gabonais avec la formulation d’un plan de développement carbone à faible niveau qui se veut une contribution à l’effort collectif de stabilisation du climat. Autre illustration de l’engagement gabonais : une stratégie nationale d’industrialisation avec des efforts réels de réduction et de minimalisation des émissions de gaz, de préservation des forêts. Ces résultats ont pu être atteints grâce à de nouvelles lois et des efforts de gestion initiés par le gouvernement et se poursuivent avec un plan d’utilisation des sols pour optimiser la gestion du territoire.
Le Gabon vient juste d’achever un plan national d’adaptation de ses 800km de côtes et le Parlement examine une Loi sur le Développement durable qui exigera une évaluation d’impact pour tous les projets. Des efforts qui s’inscrivent dans la logique des innovations introduites au niveau institutionnel, notamment avec la création d’un Ministère de l’Economie et du Développement durable avec la mission d’assurer la cohérence environnementale de nos politiques nationales économiques et sociales.
Face aux divisions de toutes sortes, le Président Ali Bongo Ondimba a plaidé pour que le changement climatique soit une question unificatrice pour la communauté des nations au destin partagé. Reprenant une formule qui lui est chère, le Président de la République Gabonaise a réitéré que « le combat contre le changement climatique n’est ni un choix, ni une option, mais une responsabilité politique et morale qui nous contraint à réaliser une vision commune, des actions coordonnées et une solidarité sans faille concernant les moyens nécessaires à l’atteinte de nos objectifs ».
Fabrice MIKOMBA (www.gaboninitiatives.com)