Le MPLA du président José Eduardo dos Santos a remporté 74,46% des suffrages aux élections d’hier, selon des résultats partiels portant sur plus de 58% des bulletins, a annoncé aujourd’hui Julia Ferreira, porte-parole de la Commission nationale électorale (CNE).
Le parti du président Dos Santos devance largement son opposant historique l’Unita qui remporte 17,94% des suffrages, suivi du tout nouveau parti d’opposition Casa avec 4,53%, a-t-elle ajouté. Quelque 9,7 millions d’électeurs étaient appelés aux urnes pour élire leurs députés. Selon la Constitution, le chef du parti vainqueur devient président de la République.
Vers nouveau mandat de cinq ans pour Dos Santos
L’opposition a formulé ces derniers jours des doutes sur la régularité du scrutin, qui n’est que le deuxième depuis la fin de la guerre civile en 2002. Le Mouvement populaire de libération de l’Angola (MPLA), au pouvoir depuis l’indépendance du pays gagnée contre les Portugais en 1975, était le grand favori du scrutin. Sa victoire devrait assurer un nouveau mandat de cinq ans à son chef, le président dos Santos.
Deux opposants font face à Dos Santos. Le premier est Isaias Samakuva, 66 ans, président de l’Union nationale pour l’indépendance totale de l’Angola (Unita), le principal parti d’opposition angolais et ennemi historique du MPLA, qu’il a affronté par les armes pendant la guerre civile. Durant la campagne électorale, Samakuva a promis d’instaurer une véritable démocratie dans le pays, dénonçant jusqu’à la dernière minute le manque de transparence et les irrégularités du processus électoral.
Un nouvel acteur a fait son apparition dans le jeu politique angolais en mars dernier, bousculant le traditionnel duel entre MPLA et Unita. Abel Chivukuvuku, un ancien cadre de l’Unita, a créé un nouveau parti d’opposition, appelé Casa et rassemblant des déçus des deux partis historiques ainsi que des figures de la société civile. Rencontrant un grand succès chez les jeunes, il promet de résoudre le problème du chômage et d’améliorer les conditions de vie des Angolais, dont plus de la moitié vit en dessous du seuil de pauvreté.
Thierry Barbaut
AFP