Une idée originale de Didier Kassaï. Alors que la Centrafrique reste en proie aux violences, et que la famine menace le pays, un auteur de bande dessinée témoigne de son quotidien, et de la terreur à Bangui, avant l’arrivée de l’armée française.
Didier Kassaï, 39 ans, publie depuis cette semaine sur le site internet de la Revue dessinée un récit à raison d’un épisode par jour jusqu’à vendredi. Ce témoignage en BD est disponible gratuitement sur le Net, ainsi que sur les réseaux sociaux.
Il est chrétien, elle musulmane. Jusqu’à il y a quelques semaines, leur vie de famille était sans histoire. Seulement voilà, ils habitent Bangui, et entre les milices chrétiennes et musulmanes, la Séléka et les anti-Balaka, leur quotidien est devenu un enfer.
Didier Kassai a hésité à quitter la Centrafrique. Avant l’intervention de l’armée française, en décembre dernier, la Revue dessinée l’a contacté, à la suite de messages alarmistes postés sur les réseaux sociaux. Une fois sa sécurité assurée, l’auteur a choisi de témoigner avec son art, la bande dessinée. Un récit haletant en cinq épisodes, dans lequel on voit Didier s’inquiéter pour la vie de son frère, et risquer sa vie en partant à sa recherche.
Les couleurs sont vives : jaunes, oranges, rouges, pour décrire la terreur qui règne sur la capitale centrafricaine, tandis que des silhouettes, en vert, errent ou patrouillent dans les rues. Le récit est glaçant, mais tient les émotions à distance. L’auteur, qui est également caricaturiste et aquarelliste autodidacte, l’affirme dès le premier épisode : il veut décrire la situation sans partis pris, mais sans prendre de risques non plus. Lui et sa famille sont pris entre deux feux, deux milices aussi meurtrières et aveugles l’une que l’autre.
lire la bande déssinée Terreur en Centrafrique
Alain Barandao