Avec notre envoyé spécial à Istanbul, Fabien Essiane.
C’est depuis le 10 septembre, la rencontre de sept continents, sept cultures, visions artistiques, sept façons de faire sculpturale. La 16è Biennale d’Istanbul, organisée par la Fondation d’Istanbul pour la culture et les arts (İKSV), donne un des effets les plus visibles de l’Anthropocène, la nouvelle ère géologique caractérisée par l’impact des activités humaines sur la planète.
« Aujourd’hui, nous admettons que la division canonique occidentale entre nature et culture a pris fin. La théorie de l’Anthropocène a contribué à cette prise de conscience sur l’impact des activités humaines sur la nature qui génère un monde inextricable où la culture se réintègre dans la nature et inversement.Parallèlement, en raison des interconnexions croissantes entre les cultures ainsi que du développement des transports et des flux migratoires, les centres anciens se transforment en mégapoles abritant une multitude de micro-cultures. » Explique Hassan Turkay, observateur du festival. « Nous comptons aussi organiser un festival des arts au Cameroun dans les prochaines semaines. Il ne sera à l’envergure de celui d’Istanbul, mais réunira aussi les cultures du Cameroun», ajoute Ayşe Saraç, ambassadrice de Turquie au Cameroun approché par info Afrique.
Le contexte d’Istanbul est particulièrement bien choisi pour cette thématique. Istanbul est redevenu pour quelques semaines la capitale mondiale de l’art contemporain. « A Istanbul il y a une énergie et une lumière nouvelles » s’enorgueilli Şebnem Cenk ambassadrice de Turquie en Guinée Equatoriale. « Mais dans la ville balnéaire d’Izmir, un grand festival est organisé chaque année et nous essayerons de faire participer plusieurs africains » conclu Şebnem Cenk.
La thématique de cette 16e Biennale fait référence au grand bouleversement écologique qui traverse nos sociétés car ce sont des continents de plastique qui errent dans les océans
Dans ce contexte, rien ne peut remplacer la vision des artistes et des penseurs et nos démocraties ont plus que jamais besoin d’eux, de leur esprit critique, de leur liberté de création. Pour la première fois, cette année, un cycle de plusieurs conférences liées à ce thème a été mis en place pour accompagner la présentation des œuvres, et malgré la difficulté du présent où partout la tentation du repli gagne du terrain, la richesse portée par une telle Biennale nous élève.
La 16è biennale s’achève le 10 novembre prochain.