2014 c’est maintenant. Que dire de ces dernières années pour l’Afrique, beaucoup de chose.
Pour moi il est évident que l’Afrique subit une incroyable mutation.
En un siècle, l’Afrique opère une métamorphose incroyable. De colonies en coopération, puis en indépendances, c’est maintenant avec des chiffres de croissance insolents que le continent aborde cette année 2014.
L’avenir proche nous dira comment la France va tenter de se replacer sur cet incroyable échiquier où la Chine domine, suivit par les BRICS puis l’Europe. Une Europe qui peine à se sortir de la crise, mais avec des dirigeants qui sont maintenant pleinement convaincu que c’est à notre porte. A peine 10 kilomètres séparent l’Afrique de l’Europe, et l’avenir de notre croissance va se jouer si nous sommes capable de coopérer efficacement avec les Africains.
Le rapport du sénat sur les perpective en Afrique en Novembre dernier avait pour titre « L’Afrique est notre avenir » et le « Forum 100 projets innovants pour l’Afrique » a montré combien l’Afrique est en avance en terme d’innovation !
Quand je disais que j’étais convaincu que « l’Afrique serait la locomotive de la croissance mondiale », je confirme.
Non seulement la locomotive mais peut être également sur des secteurs d’activités ou on ne l’attendait pas: Les nouvelles technologies, l’immobilier et le développement durable.
Explications:
- Les nouvelles technologies: Je reviens du Togo, je connais bien ce pays et mon dernier voyage date de 2009. Et bien j’avoue ne pas avoir reconnu certain endroits, comme des quartiers de Lomé (Akodessewa, Tokoin) et surtout j’ai apprécié le développement des infrastructures, comme le réseau routier qui s’améliore et l’accès à l’électricité.
Rien à voir avec les géants voisins qui sont le Ghana et le Nigéria (je ne parle pas du Bénin) mais tout de même les choses évoluent dans le bon sens. Par exemple à 350 kilomètres de Lomé, a Langabou des familles aux alentours bénéficient de latrines et d’électricité.
Revenons aux technologies, et bien dans les endroits les plus reculés, tout le monde est connecté, soit par les mobiles, soit par les ordinateurs avec des clefs 4g. La aussi cela révolutionne l’accès à l’information.
- Les grands groupes de technologies, Google, Facebook, Microsoft et les opérateurs, Celtel, Orange et MTN sont sur le pied de guerre. En effet voila un colossal marché de 1 milliard d’habitants (bientôt 2 en 2050) qui s’ouvre à toute sorte de business modèles… A suivre donc, et nous y reviendrons dans Info Afrique et dans Afriquetechnologie.com
- L’immobilier: C’est logiquement un marché en pleine croissance, mais pas comme nous pouvions l’imaginer.
Tout d’abord il y a le marché standard de construction déraisonné, avec les buildings, les logements, les bâtiments et centres commerciaux. La tout va plus ou moins bien avec des hauts et des bas. Des structures plus ou moins adaptés, répondant plus ou moins à l’offre et a la demande ou plutôt aux dollars ou euros des valorisations immobilières.Mais ensuite vient un second marché, celui de l’habitat plus raisonnable, plus culturel et adapté aux familles. Ces familles de classes moyenne ou basses, dont les mamans faisaient souvent des dizaines de kilomètres par jours pour aller chercher du bois de chauffe ou des bassines d’eau, on maintenant la possibilité de passer du temps à d’autres occupations. Et cela modifie fondamentalement la structure familiale et donc logiquement son habitat. Ces femmes peuvent développer des business, soit en autonomie soit en micro finance et ainsi gérer mieux leurs revenus et donc logiquement leurs habitats.
J’ai ainsi pu constater des maisons traditionnelles, plus aménagées, plus décorés et surtout plus pratiques, avec une végétation respectée, et une mise en valeur du confort des habitants. Les Africains sont les seuls capables de connaitrais les besoins en termes de construction et d’utilisation des matériaux traditionnels et ce développement s’avère particulièrement saisissant. je l’ai beaucoup constaté par exemple à Kpalimé, à l’ouest de Lomé et proche de la frontière du Ghana.
- Le développement durable: Qui dit développement de l’économie et des infrastructures, dit développement plus raisonné, plus attentif et avec une réflexion aboutie… Durable ?
Oui et non, bien sur cela dépend des possibilités concrètes de tous, mais en grande majorité oui.
Le développement des réseaux, des regroupements d’individus, des ONG et des simples familles permettent d’envisager un développement durable. J’ai par exemple constaté de nombreuses structures comme des écoles ou des orphelinats ou des systèmes de business modèles ont été mis en place, comme des potager, de l’apiculture, de la culture ou de l’élevage.
Cela permet enfin à de nombreuses structure de se développer sans épée de Damoclès au dessus de la tête et dans un souci d’autonomie et de développement.
Développement durable aussi avec la capitalisation du savoir faire « local », que ce soit avec le miel, le café, le karité, l’huile de baobab, c’est maintenant ces Africains qui exportent et labélisent leurs savoir faire. Et cela multiplie la valeurs de leurs produits en moyenne par 10 !
J’ai par exemple vu des producteurs de chèvres qui sont en pleine brousse et a des jours des capitales. Grace a une application mobile sur Smartphones ils suivent le cour de la viande à la capitale et peuvent imposer aux acheteurs leurs marchandises sans se faire escroquer sur les montants.
J’ai aussi noté un meilleur respect du savoir faire, et en règle générale un respect plus prononçé de l’environnement, de la pollution, des engrais, une prise de conscience du traitement des déchets et donc une vision à plus long terme de l’avenir.
Toutes ces perpectives me réjouissent et je suis plus que jamais convaincu de l’essort du continent Africain. Même si, comme en Centrafrique, au Soudan, au Mali, en Lybie, des tragédies font ou refont surface, la majorité du continent Africain émerge et peut enfin porter haut la voie des 54 pays partout dans le monde.
Thierry Barbaut
Directeur