Cameroun : Des personnels de santé réclament de meilleures conditions de travail
Assis à même le sol ou débout, reprenant en chœur des refrains connus de tous, ils ne désarment pas. Depuis le 23 avril, usagers et patients vivent les mêmes scènes dans certains hôpitaux publics où les personnels medico sanitaires sont en grève suite à un mot d’ordre lancé par le syndicat national des personnels medico sanitaires du Cameroun(Synpmes).
Dans un communiqué affiché dans les hôpitaux publics à travers le pays, le Syndicat dénonce, entre autres, la non application par les pouvoirs publics de la convention collective des hôpitaux de la première catégorie et de leurs statuts et règlements intérieurs, la non prise en charge médicale des personnels medico sanitaires et de leurs familles nucléaires, la mauvaise gestion financière et technique des hôpitaux et la maltraitance des personnels de santé. Il demande au gouvernement de rallonger l’âge de départ à la retraite à 60 ans au lieu de 55 ans tels que le prévoient actuellement les textes organiques de ce corps de métier.
Selon Ndom Obeka Appolo, président régional du Synpmes pour le Littoral, la légalisation du statut particulier des travailleurs du Ministère de la santé est le point essentiel de la revendication. «En réalité, on a plusieurs fois négocié sur ce statut particulier. On a l’impression qu’il ne sortira jamais. Ce statut particulier est pour ces travailleurs, ce que la bible est pour le chrétien ; nous pensons qu’on ne peut pas travailler sans lui. Maintenant, tout dépend du Président de la République», indique le syndicaliste entouré par ses camarades, sifflets en main et brassard noir sur le bras gauche.
Avant d’entamer ce mouvement d’humeur, les personnels médico sanitaires ont pris la peine d’avertir, à travers une correspondance, le Ministère de la santé publique huit jours auparavant.
Cette menace a d’abord laissé de marbre les autorités. Mais, face à la détermination des grévistes, le Ministre de la santé publique, André Mama Fouda, a convoqué pour le 26 avril une réunion interministérielle d’urgence pour discuter avec les personnels soignants mecontents. Seulement, le Synpmes, habitué à ce type de rencontres généralement improductives n’y croit plus vraiment. « C’est le même refrain, les mêmes promesses. Si on ne trouve pas la solution à Yaoundé, la grève va se poursuivre », menace Ndom Obeka Appolo.
Les personnels en grève qui assurent néanmoins le service minimum entendent paralyser les morgues des hôpitaux publics au cas où les négociations avec le gouvernement déboucheraient sur un échec.
De notre correspondant au Cameroun:
El Christian