Si ça continue, « nous rentrons chez nous dans le Nord, et nous divisons le pays en deux! »
Un chaos de plus dans une Centrafrique déchirée par les violences interreligieuses, des partisans de l’ex-rébellion Séléka brandissent désormais ouvertement la menace de la partition.
« Ce que nous sommes en train de faire maintenant n’a pas d’issue. C’est une guerre inutile », a déclaré hier au cours d’une conférence de presse à Bangui, Abaka Sabone, ancien chef rebelle, aujourd’hui conseiller du président Michel Djotodia. Si le dialogue entre chrétiens et musulmans échoue, il faudra « diviser le pays en deux: nous rentrons au nord et ceux qui veulent rester au sud restent au sud, pour qu’il y ait la paix! », a lancé Sabone.
« Cette déclaration n’engage que lui, ça n’engage pas le président » Djotodia, a réagi ce matin son porte-parole, Guy Simplice Kodégué. « Il ne peut pas y avoir de sécession. Nous sommes un pays uni, ça n’arrivera pas. Ces mots s’expliquent par un climat d’exaspération générale », a-t-il commenté.
Originaire du nord-est du pays, ancien chef rebelle devenu ministre sous le régime du président déchu François Bozizé, Abakar Sabone ne joue pas de rôle clé au sein de la Séléka. Ses déclarations illustrent néanmoins un ressentiment croissant chez les musulmans centrafricains.
Déployée en urgence pour éteindre le feu, l’armée française concentre pour l’instant l’essentiel de ses efforts sur Bangui, où elle tente en priorité de désarmer les belligérants.