La France est prête à envoyer en Centrafrique 800 soldats qui viendraient s’ajouter aux 410 militaires déjà sur place, a affirmé aujourd’hui le Premier ministre centrafricain Nicolas Tiangaye à l’issue d’une rencontre avec le chef de la diplomatie française à Paris.
Le ministre des Affaires étrangères Laurent Fabius « a parlé de l’envoi de 800 hommes pour l’instant, qui s’ajouteraient aux 410 déjà présents », a-t-il déclaré, précisant que « le rôle de la France sera d’appuyer les forces de la Misca (Mission internationale de soutien à la Centrafrique) en termes militaires, logistique et d’assistance technique ».
« Tout cela va se faire vers la mi-décembre, après le vote d’une résolution au Conseil de sécurité » de l’ONU, a estimé M. Tiangaye.
Jeudi, le président François Hollande avait évoqué une augmentation « sensible » du contingent français en Centrafrique où, avait-il dit, la situation est « extrêmement grave », sans toutefois préciser l’ampleur du renfort envisagé ou un calendrier.
L’ONU, qui s’inquiète de voir la Centrafrique devenir le « théâtre d’un génocide », a entamé aujourd’hui des discussions consacrées à la crise, après l’appel de son secrétaire général Ban Ki-moon à envoyer 6.000 Casques bleus, et ceux de Paris et de Washington pressant la communauté internationale d’intervenir sans délai.
Selon le Premier ministre centrafricain, la mise en place d' »une force de maintien de la paix de l’ONU va prendre du temps ». « Dans l’immédiat, il faut un mandat sous le chapitre 7 de la charte (de l’ONU, qui autorise le recours à la force) permettant à la Misca et à la France de rétablir la sécurité sur tout le territoire et assurer la protection des populations civiles », a-t-il estimé.
« Il y a une insécurité généralisée », « de graves crimes de guerre et crimes contre l’humanité sont commis en Centrafrique », a-t-il insisté, estimant que « la France a les moyens, militaires, financiers et diplomatiques pour que son action soit efficace ».
La Centrafrique est en proie aux violences depuis le renversement, le 24 mars, du régime de François Bozizé par Michel Djotodia, chef de la coalition rebelle Séléka, devenu depuis président.