15millions de FCFA soit 22 000 euros, c’est la somme que réclamerait chaque combattant de la Séléka à Djotodia avant de se retirer de la République Centrafricaine.
Après avoir dévasté toute l’étendue du territoire, les éléments incontrôlés de la Séléka ont emporté de force les biens des centrafricains vers le Tchad et le Soudan.
La Séléka a pillé et détruit les bureaux d’achat de diamant et or dans les zones minières du Nord-Est, elle a arraché aux usagers, aux opérateurs économiques, aux religieux et aux ONG leurs engins roulants. Si on rajoute les dégâts que ces barbares ont occasionné dans la seule capitale Bangui, on pourrait évaluer en milliard de FCFA la valeur des biens détournés et emportés dans des destinations inconnues.
C’est dire que les financiers de la Séléka avaient d’autres visées que de prétendre vouloir libérer la Centrafrique du joug Boziziste. Bozizé ayant fui depuis le 24mars, les dispositions auraient du être prises pour sécuriser le pays et surtout la capitale qui concentre toutes les décisions.
Le Tchad a une attitude coupable pour n’ avoir pas tenté d’aider les nouvelles autorités à neutraliser ces bandits. La France a laissé faire.
Les Centrafricains d’où ils se trouvent devraient dorénavant compter sur eux mêmes, que d’attendre les puissances extérieures pour bénéficier d’une protection ou d’une quelconque libération. Bozizé a pactisé avec le Tchad pour parvenir à son but: la prise du pouvoir. De son hôtel climatisé à Yaoundé, il doit maintenant regretter d’avoir associé des troupes étrangères à sa conquête eu égard à la destruction actuelle de son pays.
La RCA étant totalement ravagée, elle nécessite une refondation et c’est le moment d’associer tous les centrafricains à cette œuvre salvatrice. Beaucoup de Centrafricains ne formulent jamais de propositions relatives à la mise en place d’ un état de droit mais préfèrent critiquer ceux qui prennent le risque de dénoncer tout ce qui porte atteinte à la dignité humaine.
En France par exemple, les Centrafricains sont actifs sur les réseaux sociaux quand il faut critiquer, mais ne sortent pas de leur maison pour répondre aux appels à la marche ou des manifestations de masse pour se faire entendre.
L’heure n’est plus à solitude, l’heure est au rassemblement et la recherche des solutions idoines pour permettre à ce pays de sortir de la misère et de mettre en place des institutions fortes.
La paix n’ayant pas de prix, les autorités n’ont plus le temps d’attendre la refondation des Forces Armées Centrafricaines pour agir, elles doivent négocier la prime de la destruction que demande la Séléka au plus vite. Cette main tendue en dépit de l’humiliation subie par le peuple centrafricain, préserverait beaucoup de vies humaines.
Thierry Barbaut