Aux lendemains de la pandémie de la COVID-19, l’Afrique numérique est devenue plus que jamais une réalité. Les populations des États africains sont désormais des millions de plus à avoir intégré l’usage des services numériques dans leurs habitudes et transactions du quotidien.
Pour cause, l’année 2021 fut une année record en matière d’investissements et notamment dans la fintech africaine, afin de répondre aux besoins des populations qui demeurent encore majoritairement non-bancarisées sur le continent. Ainsi, les start-ups africaines ont enregistré un record de 5,2 milliards de dollars en capital risque sur l’année 2021[1], dont les deux-tiers ont été dédiés aux fintech[2].
Ces efforts en matière d’investissements sont indispensables mais seraient vains si les acteurs de l’écosystème n’étaient pas pleinement mobilisés pour accompagner les États dans leur transition numérique. L’Afrique est en plein essor et le numérique offre aux structures économiques et gouvernementales une occasion d’insuffler un nouvel élan de croissance sur le continent en s’appuyant sur la digitalisation des secteurs industriels et des secteurs publics.
L’amélioration et la modernisation des infrastructures permettant la connectivité est le premier chantier des partenaires de la transition numérique en Afrique
Au cours de la dernière décennie, la capacité de la bande passante internationale entrante sur le continent africain a été multipliée par plus de 50 – permettant ainsi à près de 58% de la population de vivre dans une zone couverte par le réseau 4G[3]. La multiplication des usages numériques durant et après la crise de la COVID-19 a, cependant, souligné l’importance d’améliorer les capacités des réseaux existantes. La connectivité dans l’Afrique de demain devra, en effet, pouvoir absorber les besoins des usages les plus gourmands en données ; la croissance impressionnante du trafic de data sur le continent étant tout particulièrement la conséquence de la forte croissance démographique couplée aux nouveaux usages du numérique accélérés par la crise sanitaire.
Pourtant, la plupart des données des pays africains sont hébergées à l’étranger. En effet, seuls 1,3% des data centers mondiaux sont aujourd’hui localisés en Afrique et 40 des 80 data centers africains sont situés en Afrique du Sud[4].
Mobilisé depuis plus de 20 ans sur le continent, Huawei s’investit continuellement afin de favoriser et d’accompagner le développement de la connectivité sur le continent et ainsi faire en sorte que les populations soient en mesure de saisir les nombreuses opportunités qui découlent de l’utilisation des Technologies de l’Information et de la Communication (TIC). Réseaux, cloud et informatique doivent fonctionner de pair afin de parvenir à pleinement faire émerger le potentiel numérique africain.
C’est tout le sens de l’ambition démontrée à l’occasion du dernier Huawei Corporate Sustainable Développement Forum qui s’est tenu le 23 novembre dernier à Shenzhen, au cours duquel Huawei a notamment signé un engagement mondial afin de rejoindre l’alliance numérique Partner2Connect de l’Union Internationale des Télécommunications (UIT), celui-ci visant à apporter la connectivité d’ici 2025, à quelques 120 millions de personnes vivant dans les zones reculées dans plus de 80 pays.
L’alliance Partner2Connect a été lancée à New York en mars dernier afin de sceller la mobilisation des partenaires privés envers le développement de la connectivité dans les pays les moins avancés, les pays en développement sans littoral et les petits États insulaires en développement frappés par l’extrême pauvreté.
Former et accompagner : préparer les communautés au sursaut numérique de l’Afrique
Les bénéfices du numérique sur l’économie réelle, les investissements étrangers et l’écosystème entrepreneurial et industriel de façon générale n’est désormais plus à prouver. L’augmentation du taux de pénétration d’Internet et de facto, l’expansion de la connectivité dans les territoires induit de nombreux défis, tant culturels que techniques ou encore financiers. En effet, le principal frein au rayonnement numérique de l’Afrique peut tout d’abord venir du manque de préparation et d’acculturation numérique de la population.
Afin de faire face à l’accélération digitale de son pays et de pouvoir être en mesure de tirer les bénéfices des développements numériques à l’échelle de la région, voire du continent, il paraît fondamental d’appuyer des politiques publiques orientées vers l’accompagnement et la formation des citoyens.
D’après les derniers chiffres de l’OCDE, dans 37 pays africains étudiés, plus de 50% de la population n’a pas les moyens financiers de supporter le coût d’1 Go de données mobiles[5]. En outre, parmi les Africains habitant dans une zone couverte par le haut débit mobile, ils sont 52% à n’en pas faire usage, en partie en raison du coût[6]. Partant de ce constat, certaines entreprises ont décidé d’agir vite. C’est le cas d’Orange et de Safaricom.
Ces deux opérateurs ont respectivement annoncé des partenariats avec Google afin d’aider l’accès aux téléphones mobiles à travers des facilités de paiement par exemple. D’un point de vue plus structurel, les collaborations avec les gouvernements en Afrique abondent depuis des années afin d’intégrer le numérique au cœur des mécaniques et des systèmes d’apprentissage chez les plus jeunes. À titre d’illustration, afin de promouvoir une répartition équilibrée des ressources éducatives grâce au numérique, le ministère de l’Éducation nationale de Côte d’Ivoire et Huawei ont lancé en 2019 un partenariat pour co-construire le système d’E-éducation, un projet de réforme de l’éducation nationale. A la suite d’un partenariat de deux ans, le projet a permis la mise en place d’un système éducatif moderne et digital autour de deux solutions modulaires, la Smart Classroom et le Smart Campus.
De nombreux défis attendent encore l’Afrique malgré l’envolée numérique déjà palpable au sein des sociétés. À l’occasion du 18ème sommet de la Francophonie qui a débuté le 19 novembre dernier à Djerba en Tunisie, la connectivité et le numérique ont été invoqués comme leviers majeurs de développement et de solidarité[7].
La problématique de la création d’emploi dans le numérique reste, par exemple, un sujet prégnant sur le continent. Les nombreux programmes de formations spécialisées développés par les entreprises telles que Orange Côte d’Ivoire (Programme Orange Summer Challenge pour former les étudiants aux compétences de la Tech4Good) ou encore Huawei Northern Africa (la ICT Academy visant à parfaire les compétences en technologies de pointe des étudiants) sont autant d’initiatives qui participent à répondre aux évolutions du marché de l’emploi résultant de la transition numérique.
Bien que beaucoup reste encore à faire afin de promouvoir l’innovation, l’emploi et les progrès socio-économiques dans le but d’atteindre les objectifs de l’Agenda 2063 de l’Union africaine dont l’aspiration première est d’établir une « Afrique prospère fondée sur la croissance inclusive et le développement durable », l’action des acteurs publics et privés pour connecter, former et accompagner les populations se doit d’être louée et reconnue. Elle devra, dans les prochaines années, être au cœur du développement de l’économie numérique africaine.
Nul doute que les opérateurs et équipementiers opérant sur le continent avec le soutien des gouvernements, sauront se mobiliser pour faire de l’Afrique le hub numérique de ce siècle.
[1] « Les start-up africaines ont drainé un record de 5,2 milliards de dollars en capital risque en 2021 », E-Commerce Mag, avril 2022.
[2] «Financial Inclusion Revolutionized By African Fintechs », Global Finance Magazine, mars 2022.
[3] « En Afrique, la numérisation de l’ensemble des secteurs économiques peut concourir à l’avènement d’un nouveau cycle de croissance post-COVID-19, selon un nouveau rapport », OCDE, janvier 2021.
[4] « Data centers en Afrique : Des opportunités post-Covid », Business France Tech, février 2022.
[5] « En Afrique, la numérisation de l’ensemble des secteurs économiques peut concourir à l’avènement d’un nouveau cycle de croissance post-COVID-19, selon un nouveau rapport », OCDE, janvier 2021.
[6] « Internet : 3 défis à relever pour le numérique africain en 2021 », Jeune Afrique, janvier 2021.
[7] « Sommet de la Francophonie : la connectivité face au défi de l’emploi », TV5 Monde Afrique, novembre 2022.