Le président de la République, François Hollande, a réaffirmé sa volonté de soutenir une action militaire au Mali, à l’issue d’un entretien à Paris, mardi 9 octobre, avec le secrétaire général de l’ONU, Ban Ki-moon. Ce dernier a pour sa part réclamé la libération immédiate des otages français retenus au Sahel.
La France s’est déclarée en effet prête à voter une résolution à l’ONU sur une intervention militaire africaine au Mali, qu’elle soutiendra sur les plans « logistique », « politique« et « matériel », selon François Hollande. « Il y aura un calendrier à respecter », a ajouté le chef de l’Etat, sans préciser lequel, tout en reconnaissant les difficultés de mise en œuvre d’une telle force militaire africaine.
3 000 HOMMES
Bamako et ses voisins ouest-africains souhaitent que l’ONU donne sa bénédiction à une intervention militaire ouest-africaine pour reconquérir le nord du Mali, contrôlé par des islamistes. La France, très en pointe sur ce dossier, a annoncé qu’elle présenterait bientôt au Conseil un projet de résolution visant à préparer le terrain pour ce feu vert de l’ONU.
Le principe de l’envoi d’une force militaire ouest-africaine au Mali pour en déloger les islamistes armés semble acquis, mais les obstacles liés à sa composition, ses capacités et son financement demeurent nombreux. Les quatorze voisins du Mali auraient accepté de contribuer à cette force d’environ 3 000 hommes, mais à ce jour peu de pays l’ont exprimé clairement et publiquement.
LIBÉRATION DES OTAGES AU SAHEL
A l’issue de la rencontre entre François Hollande et Ban Ki-moon, le secrétaire général de l’ONU a demandé la libération des otages français détenus au Sahel, lors d’un point-presse conjoint.
Ban Ki-moon a précisé partager « les préoccupations de la France » quant à la situation de ses ressortissants. Six Français sont retenus en otages au Sahel par Al-Qaida au Maghreb islamique (AQMI) : quatre collaborateurs du groupe nucléaire public Areva et de son sous-traitant Satom, enlevés au Niger le 16 septembre 2010, et deux, présentés comme des géologues, capturés au Mali dans la nuit du 24 novembre 2011.
Justement, il semblerait, selon AfricaScoop que le MNLA renonce à l’indépendance de l’Azawad…
Lors d’une rencontre, dimanche, avec le médiateur de la Cedeao pour le Mali, le président Blaise Compaoré, les représentants du MNLA se sont dits prêts à engager le dialogue avec les autorités maliennes.
Afin d’engager des pourparlers de paix, la partie burkinabè va renouveler au président Dioncounda Traoré, la demande des Chefs d’Etat de la Cedeao de créer une structure nationale chargée de promouvoir le dialogue avec le nord.
Quand le président Compaoré, médiateur de la Cedeao pour le Mali avait reçu les mouvements armés du nord en juin dernier, il leur avait demandé de s’entendre sur une plateforme politique qui ne remettrait pas en cause l’intégrité territoriale du pays et de se démarquer de l’extrémisme et du terrorisme.
Sa plateforme politique qui ne remet nullement en cause l’intégrité territoriale du Mali exige l’autodétermination aux autorités de Bamako.
« Nous sommes là aujourd’hui pour informer le monde entier que le MNLA a réussi pendant des mois de travail à tomber d’accord sur une plateforme politique avec des aspirations très claires et nettes pour pouvoir atteindre le règlemente politique de cette crise qui nous oppose au Mali depuis 52 ans », a notamment indiqué Ibrahim Ag Assaleh, membre du Conseil national de transition de l’Azawad et chef de délégation.
« Nous revendiquons notre droit à l’autodétermination qui ne veut pas dire sécession. C’est le droit à la vie, à la sante, à l’éducation, les droits politiques et le droit à l’expression », a-t-il précisé.
Selon le ministre burkinabè des Affaires étrangères, le médiateur de la Cedeao, en accord avec les présidents Alassane Ouattara de la Côte d’Ivoire et Goodluck Jonathan du Nigeria, établira et soumettra aux parties en conflit, un cadre formel de dialogue prenant en compte les exigences exprimées par les Chefs d’Etat de la Cedeao.
Il s’agit notamment de la préservation de l’intégrité territoriale du Mali, du respect des droits humains et des libertés fondamentales et l’accès des populations du nord Mali aux services humanitaires et sociaux.
Ce cadre, selon Djibril Bassolé, déterminera l’agenda des pourparlers inclusifs devant aboutir à l’établissement d’un accord global définitif de paix, de stabilité et de développement
Thierry Barbaut
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