Naturopathe, ressortissant de l’Ouest Cameroun, Dr Fendoun Arouna fait des recherches dans la médecine traditionnelle africaine depuis 16 ans. Pas surprenant pour ce fils de tradipraticien qui perpétue en réalité un héritage. Depuis quelques années, il fait partie d’un groupe de chercheurs du continent noir à la base de «la clinique africaine». Que cache ce groupe de mots qui sonne à la fois moderne et traditionnel?
Nous avons rencontré Dr Fendoun Arouna dans sa clinique à Douala, la capitale économique du Cameroun.
Docteur, que devrait-on comprendre par «la clinique africaine» ?
La clinique africaine est un groupe de personnes de diverses nationalités qui traite les maladies d’ordre physique et métaphysique. Quant on parle de maladie d’ordre physique, il s’agit des maladies liées au métabolisme, celles qui peuvent être traitées à l’hôpital. A base de nos recherches, nos rites et coutumes, nous essayons de soulager les gens qui souffrent à travers le continent. Parmi eux, il y en a qui ont été mal reçus à l’hôpital ou s’intéressent simplement à la médecine faite à base de plantes naturelles ou selon les rites utilisés par nos parents.
Quelles maladies soignez-vous exactement?
Nous ne pouvons pas citer les maladies. De manière générale, tout ce qui dérange les gens peut être soigné à la clinique africaine étant donné que c’est un groupe composé de personnes qui agissent selon des dons et expériences différents. Tout ce qui peut nuire à la santé humaine trouve la solution dans cette clinique. Ce traitement est le fruit de nos recherches.
En quoi cette médecine peut-elle améliorer la santé publique en Afrique ?
La médecine traditionnelle a beaucoup à donner. Il y a des maladies qui ne peuvent pas être soignées par la médecine conventionnelle. Les gens partent de l’Europe et l’Amérique où on leur offre des traitements gratuits. Ils préfèrent dépenser plus au profit de la médecine à base de plantes. C’est dire qu’ils y trouvent un intérêt.
Quels sont les critères de recrutement à la clinique africaine ?
Nous sommes un groupe qui accepte les gens. Toute personne capable de soigner une maladie devient de facto un membre de la clinique ; En masse, nous avons la possibilité d’effectuer beaucoup de recherches et donc d’aider plus de gens. C’est pourquoi la clinique est représentée au Cameroun, Nigeria, Congo, Tchad et au Gabon.
Quelles sont les difficultés de la médecine traditionnelle africaine ?
Il fallait une subvention pour pouvoir aider les praticiens de la médecine traditionnelle ; certains tradipracticiens escroquent parfois leurs patients parce qu’ils n’ont pas de moyens pour pouvoir subvenir à leurs besoins ; certains médicaments naturels perdent même de leur efficacité parce que certains tradipracticiens affamés sacrifient les rites pour privilégier la richesse ; si l’Etat du Cameroun, par exemple, pouvait assister financièrement les tradipracticiens, cette médecine serait plus forte. En Afrique de manière générale, les tradipraticiens sont délaissés et négligés ; certains sont considérés comme des sorciers même s’il faut reconnaitre qu’il y a la sorcellerie positive. La médecine traditionnelle n’a pas vocation à détruire des vies humaines.
Que comptez-vous faire dans l’avenir avec la clinique africaine ?
On collabore désormais avec la médecine moderne. Lorsque nous recevons un patient qui souffre d’une maladie vénérienne telle la syphilis, il va d’abord à l’hôpital faire des examens médicaux. Cela nous permet de discerner les symptômes des différentes maladies pour pouvoir donner les plantes appropriées. Cela ne se faisait pas avant. La clinique africaine veut moderniser la médecine africaine. Les recherches que nous effectuons actuellement nous permettent de savoir quelle plante soigne quelle maladie. Mais, il faut retenir que la médecine traditionnelle est une force parce que c’est là où on peut retrouver une plante qui soigne plusieurs maladies. A la clinique, nous étudions cela pour savoir qui fait quoi parmi les plantes.
Propos recueillis par El Christian
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