Egypte: Les recommandations des pays pour les ressortissants étrangers…

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Le Quai d’Orsay ne prévoit pour l’instant pas d’évacuation des ressortissants français, incités à «respecter scrupuleusement le couvre-feu».

Depuis le début des affrontements mercredi, de nombreuses capitales occidentales ont fait part de leur inquiétude et ont demandé à leurs ressortissants d’éviter de se rendre en Égypte. Aucun ordre d’évacuation n’a toutefois été donné pour l’instant. Si plusieurs pays, tels que la France, la Russie ou encore l’Allemagne, recommandent à leurs touristes d’éviter l’ensemble du territoire, d’autres, comme l’Italie ou la Suisse, assurent que les stations balnéaires de la mer Rouge restent des lieux sûrs, si l’on évite les excursions.

• France

egypteAucun ordre d’évacuation des ressortissants français en Égypte n’a été donné pour l’instant. «Nous allons voir comment la situation évolue», a indiqué vendredi matin le ministre des Affaires étrangères Laurent Fabius. Mais les Français ont l’instruction très ferme de rester chez soi et d’éviter les lieux de rassemblement des manifestants. «Cela vaut pour l’ensemble du pays», a précisé Laurent Fabius.

L’ambassade de France au Caire demande par ailleurs à ses ressortissants de respecter scrupuleusement les horaires du couvre-feu, de 19 heures à 6 heures du matin, imposé suite à l’instauration de l’état d’urgence mercredi. «La situation politique actuelle implique que, en tant que ressortissants étrangers, vous mainteniez une stricte neutralité s’agissant des événements en cours en Égypte», recommande le consulat général de France au Caire sur son site Internet.

• Allemagne

Le gouvernement allemand a étendu vendredi aux stations balnéaires de la mer Rouge comme Charm el-Cheikh et Hourghada son conseil aux touristes d’éviter l’Égypte en raison des troubles politiques. «Nous conseillons de manière urgente d’éviter Le Caire, la Haute-Egypte et le delta du Nil», a déclaré un porte-parole du ministère des Affaires étrangères. Et d’ajouter: «Le chef de la diplomatie, Guido Westerwelle, invite tous ses concitoyens à prendre ce conseil très au sérieux.»

De son côté, TUI Allemagne, premier tour-opérateur d’Europe, a annoncé vendredi l’annulation de tous les séjours en Égypte jusqu’au 15 septembre. La société allemande a précisé qu’environ 6000 clients se trouvent en ce moment dans les stations égyptiennes de la mer Rouge. Ces derniers peuvent demander un retour anticipé.

• Italie

Le gouvernement italien a lui aussi déconseillé à ses ressortissants de se rendre en Égypte. «Il est vivement conseillé d’éviter les excursions hors des localités touristiques et en particulier dans les villes», a ajouté le ministère italien des Affaires étrangères, pointant également les «conditions de sécurité très précaires» dans le nord du Sinaï.

Actuellement, selon les opérateurs touristiques locaux cités par l’agence Ansa, environ 19.000 Italiens se trouvent dans les localités touristiques égyptiennes, soit 5000 de plus que la semaine dernière. Un accroissement sans doute lié au pont du 15 août. Mardi, le président de la fédération des tour-opérateurs Fiavet, Fortunato Giovannoni avait toutefois déploré «une chute de 80% du nombre de touristes italiens en Égypte, et même de 85% au Caire» par rapport à la même période de l’an passé.

• Royaume-Uni

Le Foreign Office a conseillé vendredi aux touristes britanniques séjournant dans la station balnéaire d’Hourghada sur la mer Rouge de rester dans leur hôtel à la suite d’une mise en garde de la police égyptienne. «Il y a eu des affrontements violents à Hourghada le 14 août, dans une zone éloignée des sites touristiques. Un homme a été tué», a indiqué le ministère des Affaires étrangères dans un communiqué.

Londres déconseille à ses ressortissants de se rendre en Égypte pour des voyages «non essentiels». Mais, comme pour l’Italie, ces préconisations ne concernent pas la plupart des stations balnéaires de la mer Rouge, à l’image de Charm el-Cheikh. Quelque 40.000 touristes britanniques s’y trouvent actuellement, selon l’association des voyagistes britannique Abta.

• Belgique

Jusqu’à présent, la Belgique déconseillait de se rendre en Égypte, «sauf pour les voyages vers les régions touristiques de la mer Rouge et du golfe d’Aqaba». Depuis vendredi, ce sont tous les voyages dans ce pays qui sont déconseillés. Pour les Belges qui se trouvent actuellement dans le pays, le ministère des Affaires étrangères leur recommande de rester «extrêmement vigilants», de limiter leurs déplacements «au strict minimum» et de «ne pas prolonger leur séjour au-delà de ce qui est nécessaire». L’Égypte est surtout fréquentée par les Belges en hiver, mais reste la sixième destination la plus importante pendant les mois de juillet et d’août, selon le voyagiste belge Jetair.

• Russie

Les autorités russes ont recommandé jeudi aux tour-opérateurs de cesser de vendre des séjours en Égypte jusqu’à la normalisation de la situation dans ce pays. «Le coût moyen d’un séjour pour une personne s’élève à 600-700 dollars, un manque à gagner pour les sociétés touristiques (en cas d’annulation) qui pourrait atteindre 35 millions de dollars», a dit Maïa Lomidzé, directrice de l’Association des tour-opérateurs russes citée par l’agence Ria Novostié. Plus de 50.000 touristes russes se trouvent actuellement dans le pays des pharaons, selon l’agence russe pour le tourisme.

• États-Unis

Les États-Unis, dont l’ambassade au Caire fonctionne avec un minimum de fonctionnaires depuis le renversement de Mohammed Morsi, ont fortement incité jeudi leurs ressortissants à quitter le pays et ceux qui prévoient de s’y rendre à ajourner leur voyage. Le département d’État «exhorte avec force les ressortissants américains à éviter toutes les manifestations en Égypte, même celles pacifiques mais qui peuvent mal tourner, et où un étranger peut être pris pour cible». Washington précise qu’il n’organise pas «d’évacuations» par avions affrétés par le gouvernement

Thierry BARBAUT
Thierry Barbaut - Consultant international - Spécialiste en nouvelles technologies, numérique et intelligence artificielle. Montage de programmes et de projets à impact ou les technologies et l'innovation agissent en levier : santé, éducation, agriculture, énergie, eau, entrepreneuriat, villes durables et protection de l'environnement.