Le nouveau président de la France évoque l’Afrique, un continent souvent évoqué au cours de sa campagne…
Emmanuel Macron propose une vrai réforme des relations entre l’Afrique et la France, il évoque régulièrement les relations entre les 54 pays d’Afrique et la France.
L’Afrique et la France….
« Plus de dialogues entre les entreprises avec l’Afrique »
Emmanuel Macron a exposé sa vision des relations de la France avec l’Afrique. Il a insisté sur le formidable potentiel de la révolution numérique. Une «révolution culturelle», selon ses mots. Face à un parterre d’entrepreneurs de moins de 40 ans, Emmanuel Macron, âgé de 38 ans, a livré un discours… générationnel. Premier point commun entre les Français et les Africains de cette génération: le ras-le-bol de leur classe politique. En marge du discours, un participant commente: « En France, comme en Afrique francophone, on a un problème similaire: les mêmes dirigeants tiennent les rênes depuis plus de trente ans ».
Le nouveau président de la république française a expliqué les méfaits en France de la « professionnalisation de la vie politique ». « Celui qui arrive de l’extérieur peut apporter un autre regard, une liberté de ton », a-t-dit. « Il apporte une expression nouvelle qui brise l’entre-soi. »
Sur les relations franco-africaines, il veut plus de « dialogues d’entreprises à entreprises ». Et pour remédier à la réticence de certains investisseurs français qui considèrent l’Afrique comme une terre d’aventure, il encourage les jeunes entrepreneurs à construire des partenariats qui puissent servir de modèle.
« LES MAUVAISES HISTOIRES ONT UN EFFET DÉVASTATEUR. IL FAUT CONSTRUIRE DES “SUCCESS STORIES”. »
Plus largement, il a évoqué l’importance de développer des partenariats qui ne soient pas seulement sécuritaires.
Emmanuel Macron ouvre de nouvelles relations avec des rapports plus directs.
Emmanuel Macron est un homme de son époque. Il estime que la « glorification de la colonisation » n’a plus sa place en 2017. Qu’il faut passer à autre chose. Qu’il faut regarder l’avenir et non se complaire dans des débats politiques dignes des années 70. Un jeune chauffeur de taxi, diplômé du supérieur en mathématiques, disait récemment : « On me donne un visa pour la France, j’abandonne mon taxi dans la seconde pour partir. » La jeunesse du Maghreb a besoin de visas, de bourses, de liens avec la France, véritable porte sur l’Europe. Elle se moque d’une époque qu’elle n’a pas vécue. Elle pense à son quotidien qui manque cruellement d’espoir.
Cela ne signifie pas qu’elle n’a pas de respect pour le passé. Simplement que le passé, c’est le passé, comme dirait La Palisse, et que ne pas s’occuper de l’avenir serait pour le coup un crime.
« Je veux que nous ayons une stratégie française et européenne ambitieuse en terme d’aide publique au développement, mais dans le cadre d’un dialogue exigeant avec les responsables africains. Nous devons avoir une demande de réciprocité sur le plan des réadmissions [des migrants en situation irrégulière]. »
Évoquant Mali, le candidat d’ »En Marche ! » ajoute : « On ne peut pas expliquer aujourd’hui à notre population [française] que [d’un côté] on est en train de stabiliser sur le plan militaire un pays, qu’on est en train de l’aider à développer ses propres infrastructures, que d’ailleurs il est bon pour lui que les gens reviennent et n’en partent pas, et que [de l’autre côté] on ne sait pas signer un accord de reconduite à la frontière et que, quand quelqu’un n’a pas de titre de séjour, il n’est pas réadmis sur le territoire [de son pays d’origine]. Cela, c’est un jeu de dupes dans lequel nous sommes depuis des années. »
Emmanuel Macron dénonce les « rémanences de la Françafrique ».
Mais pour autant, il ne veut pas renverser la table. Faut-il supprimer le franc CFA ? « C’est un débat que les pays de la zone franc doivent conduire dans les deux zones concernées. Je n’ai pas à me prononcer pour eux. C’est un élément de stabilité que nous garantissons. Ce qui est vrai, c’est que cela crée de l’hétérogénéité, en particulier au sein de la Cedeao, où vous avez plusieurs cohabitations. En même temps, je pense que le choix leur est laissé », déclare l’ancien ministre de l’Economie.
François Hollande a-t-il eu tort de rester silencieux après la réélection très controversée d’Ali Bongo au Gabon, en août dernier ?
« Je ne suis pas là pour distribuer les bons et les mauvais points. Le président Hollande a-t-il eu une autre politique africaine durant ce quinquennat ? J’ai plutôt ce sentiment par rapport à ses prédécesseurs. Il me semble que l’élection de monsieur Bongo est pleine d’incertitudes et d’inconnues qui justifient un jugement circonstancié », affirme encore celui qui, il y a quinze ans, a fait un stage ENA de six mois à l’ambassade de France au Nigeria, sous la houlette de Jean-Marc Simon.