« L’engagement américain contre le terrorisme est toujours là, y compris au Sahel »
confirme l’ambassadeur de France aux États-Unis devant le Sénat
Alors que la crise sanitaire fait rage aux États-Unis, franchissant le cap des 60 000 morts, en pleine campagne présidentielle, les sénateurs sont longuement revenus sur la compétition géopolitique entre les Etats-Unis et la Chine pour dessiner le monde d’après-crise.
Sous la présidence de Christian CAMBON (Les Républicains – Val‑de‑Marne), la commission des affaires étrangères et de la défense a entendu Philippe ETIENNE, ambassadeur de France aux Etats-Unis, sur la crise sanitaire outre-Atlantique, sur ses dramatiques conséquences économiques et sociales, mais aussi politiques en cette année électorale, et sur la place des Etats-Unis sur la scène internationale.
De sévères conséquences économiques et sociales : La crise sanitaire (plus d’un million d’Américains contaminés, 60 000 morts), partie de la côte Ouest avant de toucher New York et aujourd’hui le Massachussetts et le Midwest, a des conséquences économiques majeures : 30 millions d’Américains se sont inscrits au chômage depuis le début de la crise. Elle révèle les inégalités de la société américaine, touchant par exemple dans certains États la population afro-américaine de manière disproportionnée. La gestion de la crise et ses effets influeront sur l’élection du 3 novembre. L’enjeu est aujourd’hui de faire redémarrer l’économie sans mettre en danger la santé de la population.
Soutien à l’opération Barkhane : L’audition a confirmé que les Etats-Unis étaient toujours investis dans la lutte contre le terrorisme en Irak et au Sahel, notamment en appui à l’opération Barkhane.
Financement de l’OMS : Le retrait de certains financements américains à l’OMS ne signifie pas un retrait de toutes les instances internationales dans le domaine de la santé globale dont les États-Unis restent un bailleur essentiel, loin devant la Chine.
« Guerre des narratifs » : L’audition a mis en évidence que la compétition entre les Etats-Unis et la Chine était le facteur structurant des relations internationales de l’après crise. Au-delà de la guerre des narratifs ‑ la Chine déployant une audacieuse « diplomatie du masque »‑, se joue une compétition entre deux modèles de société.
A l’issue de l’audition, Christian CAMBON (Les Républicains – Val‑de‑Marne), Président de la commission des affaires étrangères et de la défense du Sénat, a souligné : « Nous croyons profondément dans la qualité de la relation entre les États-Unis et la France, ancienne et profonde. Que cela n’empêche pas l’Europe d’aller vers plus d’autonomie stratégique, dans une alliance transatlantique rénovée et rééquilibrée ».