Les Etats-Unis s’apprêtent à lancer une grande offensive économique axée sur les investissements et le commerce en Afrique, où la première puissance mondiale est actuellement distancée par la Chine et d’autres économies émergentes
Fait très révélateur sur la volonté des Etats-Unis d’accroître sa coopération avec le continent: trois hauts responsables américains, dont la secrétaire d’Etat au Commerce, Penny Pritzker, ont effectué durant le mois de mai des tournées en Afrique en vue de renforcer la présence des entreprises américaines dans la région.
La Maison Blanche a également annoncé la tenue en août prochain du premier forum d’affaires américano-africain en vue «de renforcer les liens commerciaux et financiers» avec le continent. Ce forum auquel devraient participer des dizaines de chefs d’entreprises américaines aura lieu à la veille du sommet Etats-Unis-Afrique qui sera marqué par la présence d’une cinquantaine de dirigeants africains.
Les Etats-Unis s’apprêtent, par ailleurs, à renouveler un accord commercial préférentiel d’une durée de 13 ans avec les pays africains, qui expire en 2015. Il s’agit du programme AGOA (Africa Growth and Opportunity Act), un régime de préférences commerciales accordé par les États-Unis aux pays africains. Instaurée par le Congrès américain en 2000, ce programme exempte de droits de douane plus de 70% des produits en provenance d’Afrique subsaharienne. «Nous considérons désormais l’Afrique comme étant une véritable terre d’opportunités», résume un haut fonctionnaire américain, cité par le quotidien britannique Financial Times le 28 mai.
Selon les observateurs, les Etats-Unis tentent désormais de rattraper son retard par rapport à la Chine sur le continent.
L’empire du Milieu a noué au cours de la dernière décennie des relations économiques étroites avec le continent en y investissant des dizaines des milliards de dollars et en débloquant d’importants appuis financiers au profit des pays africains.
Les échanges commerciaux entre les Etats Unis et l’Afrique ont doublé en plus d’une décennie passant d’environ 50 milliards de dollars en 2000 à 110 milliards en 2013. Sur la même période, le commerce sino-africain a connu, quant à lui, une croissance fulgurante, passant de 10 milliards de dollars en 2000 à plus de 200 milliards l’an passé, faisant de la Chine le premier partenaire commercial de l’Afrique.
D’autres pays émergents tels que l’Inde, la Turquie, la Malaisie et le Brésil ont aussi massivement investi sur le continent alors que les pays occidentaux tentent, pour leur part, de se faire une place sous le soleil de l’Afrique.
Selon les prévisions du Fonds monétaire international, l’Afrique subsaharienne devrait enregistrer une croissance économique de 5,4% en 2014, ce qui en fera la deuxième plus importante région en termes de croissance après l’Asie.
Avec Agence Ecofin