En 2023, les flux des Investissements Directs Étrangers (IDE) au Niger s’établissent à 617 milliards de Francs CFA, selon la deuxième révision du cadrage macroéconomique 2025-2027 (Direction Générale de l’Économie et de la Réforme). En effet, malgré un contexte économique marqué par des défis politique et sécuritaire, le Niger reste tout de même un pays attractif. De plus, ces IDE représentent pour le pays un potentiel de croissance économique considérable.
Malgré les turbulences, le Niger parvient à maintenir son attractivité pour les investisseurs étrangers. Plusieurs facteurs contribuent à cet engouement.
Tout d’abord, le pays dispose de ressources naturelles abondantes, qui suscitent la convoitise de nombreuses puissances étrangères et qui continuent d’attirer les entreprises multinationales.
En outre, les nouvelles autorités nigérienne continuent de mettre en place des réformes structurelles visant à améliorer le climat des affaires, faciliter les investissements et promouvoir le secteur privé.
Ainsi donc, au cours de la dernière décennie, un grand nombre d’investisseurs étrangers ont afflué de manière massive non seulement pour accéder à ces ressources, mais également pour participer à des projets d’infrastructure et de développement.
Le 10 Octobre 2024, la société chinoise, la HUAHANG METAL GROUP SARLU a procédé à la cérémonie de la pose de la première pierre pour la construction d’une usine de fabrication de fer à béton à Karma, une commune rurale située à environ 40 km de Niamey.
Montant de l’investissement : plus de 16 milliards de francs CFA pour une production annuel de 50.000 à 100.000 T avec à la clé 361 emplois permanents créer.
Auparavant, le 23 octobre 2023, le Niger a inauguré le plus grand oléoduc d’Afrique. D’une longueur de près de 2 000 Km, dont 675 Km sur le territoire béninois, le pipeline Niger-Bénin a été l’œuvre de la société chinoise, la China National Petroleum Corporation (CNPC) pour un coût global initial de 4,5 milliards de dollars américains, soit 2 730 milliards FCFA.
Un impact socio-économique considérable
Les entrées de capitaux sont présentées comme des catalyseurs de développement et de réduction de la pauvreté.
En effet, avec le pipeline Niger-Benin qui est le plus grand investissement de l’histoire du pays, les autorités nigériennes estimaient que les exportations devraient « générer le quart du PIB du pays » (plus de 13,6 milliards de dollars en 2020 selon la Banque mondiale) et « à peu près 50 % des recettes fiscales du Niger ».
Pour Mr Jiang Feng, Ambassadeur de la République populaire de chine au Niger, « Le chemin est long, mais nous y arriverons en marchant. La Chine est prête à renforcer la coopération avec le Niger, en particulier dans le domaine des investissements, afin de promouvoir le développement économique au bénéfice des deux peuples ».
Au cours de la dernière décennie, entre IDE dans le secteur énergétique, minier, celui des infrastructures et des services on a enregistré plus de 3.000 milliards d’investissements ayant créé plus de 10.000 emplois directes ou indirectes.
Selon un économiste, « les IDE représentent un potentiel de croissance économique considérable pour le pays. Ils permettent non seulement de créer des emplois, mais aussi de stimuler le transfert de technologies et de savoir-faire, essentiels pour le développement industriel du pays. De plus, ces investissements contribuent à diversifier l’économie nigérienne, traditionnellement dépendante de l’agriculture », indique-t-il.
Toutefois, d’après un responsable du Ministère de l’Economie et des Finances, il est possible que ce flux diminue en 2024 et peut-être même en 2025 à cause des événements du 26 juillet 2023, a-t-il déclaré. Cependant, « le bénéfice de ces événements réside dans le fait qu’ils ont libéré le Niger de l’emprise impérialiste française, ouvrant ainsi la porte à d’autres collaborations », précise-t-il.
Un avenir prometteur ?
Conscients de cette nouvelle donne, les autorités du pays ont pris le problème à bras le corps.
De Téhéran à Moscou, de Pékin à Ankara, plusieurs démarches diplomatiques ont été initiées pour mettre en avant les atouts du pays afin d’attirer davantage d’investisseurs étrangers.
A Téhéran, à l’issue de la visite du premier ministre nigérien Ali Lamine Zeine à Téhéran, le Niger et l’Iran ont signé des accords de coopération. En effet, lors de cette rencontre, Ebrahim Raïssi, président de la République Islamique d’Iran a clairement affirmé qu’il « n’y a aucun obstacle au développement des relations entre la République islamique d’Iran et le Niger. L’Iran est disposé à accompagner le peuple frère du Niger et est prêt à échanger avec l’État souverain du Niger pour améliorer ses capacités dans divers secteurs notamment l’énergie, l’industrie et les mines et à exporter à son profit des services d’ingénierie technique ».
A Ankara, au cours de la visite du premier ministre, un nouvel accord minier a été conclu entre le Niger et la Turquie qui prévoit que, « toutes les facilités seront accordées » aux entreprises turques intéressées par le secteur minier du pays sahélien.
« Nous espérons que les opérateurs économiques viendront en grand nombre investir au Niger et que toutes les facilités leur seront accordées pour que l’exploitation des richesses serve à nos deux peuples », a déclaré le premier ministre nigérien, Ali Mahamane Zeine,
A Moscow, des échanges fructueux ont eu lieu, marquant ainsi la confirmation de la volonté des deux nations de resserrer leurs liens.
Lors de l’entretien, Alexeï Overtchouk a exprimé le vif désir de son pays de renforcer les relations économiques avec le Niger. La Russie considère le Niger comme un partenaire privilégié, un pays ami avec lequel elle souhaite développer des liens économiques et des échanges commerciaux plus étroits. « nous avons déjà rencontré des sociétés russes qui sont intéressées pour venir explorer et exploiter les ressources naturelles au Niger », a dit Ousmane Abarchi, en précisant qu’il ne s’agissait « pas seulement d’uranium ». « Nous les avons invitées à venir au Niger dans ce cadre », a-t-il déclaré.