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Alassane Ouattara : notre stratégie fonctionne

Alassane Ouattara président de la Côte D'Ivoire
Alassane Ouattara président de la Côte D'Ivoire

Plan de Riposte Sanitaire pour lutter contre la propagation de la maladie à travers la prévention, le dépistage, l’isolement et le traitement des cas testés positifs ainsi que le suivi de leurs contact

Président de la Côte d’Ivoire Alassane Ouattara

Mes chers compatriotes,

Depuis les premières heures du déclenchement de la pandémie du Covid-19, le Gouvernement est fortement mobilisé pour protéger tous les habitants de notre pays. 

Cette mobilisation du Gouvernement s’est traduite, notamment, par la conception et la mise en œuvre de deux plans, afin de faire face à cette pandémie. 

Le premier est un Plan de Riposte Sanitaire pour lutter contre la propagation de la maladie à travers la prévention, le dépistage, l’isolement et le traitement des cas testés positifs ainsi que le suivi de leurs contacts. Ce Plan de Riposte est adossé à un dispositif sanitaire comprenant : 

– des sites de dépistage et de prise en charge intégrée dans toutes les régions sanitaires de l’intérieur du pays ; – 13 centres de dépistage, 8 centres de prise en charge des malades, 3 sites de mise en quarantaine et 3 centres d’analyse dans le District d’Abidjan. 

A cela s’ajoute l’acquisition de 50 véhicules supplémentaires avant fin mai 2020, afin de porter à 100, le nombre d’équipes d’intervention rapide fonctionnelles. 

Ce dispositif global de riposte sanitaire donne des résultats très satisfaisants dans le contexte de la stratégie d’isolement du Grand Abidjan. En effet, à la date du 6 mai 2020, sur près de 11 945 échantillons prélevés et analysés, notre pays enregistre : 

– 1 516 cas confirmés dont 98% sont localisés dans la région d’Abidjan ; – 721 personnes guéries, soit un taux de guérison de 47,6% ; – 777 cas actifs, soit un taux de 51,2% ; – 18 décès, soit un taux de 1,2%. 

Je voudrais exprimer mes sincères condoléances et ma compassion aux familles éplorées ainsi que mes vœux de prompt rétablissement aux malades. 

Nous devons continuer les efforts déployés pour préserver l’intérieur du pays. Au niveau du Grand Abidjan, la vigilance doit être maintenue pour mettre fin à la pandémie. 

Le Gouvernement a décidé de rendre obligatoire le port du masque dans le Grand Abidjan et dans ce cadre, une commande totale de 200 millions d’unités de masques a été passée, dont 51 millions livrés à ce jour. Les entreprises locales ont été également mises à contribution à travers une commande de 3 millions d’unités de masques réutilisables. 

Ainsi, depuis le mardi 5 mai 2020, le Gouvernement a entamé la distribution d’environ 22 millions de masques afin de protéger prioritairement le personnel soignant, les forces de Défense et de Sécurité, les populations les plus exposées du Grand Abidjan ainsi que celles en situation de fragilité. Nous entendons poursuivre cette distribution. 

Notre stratégie fonctionne ! J’invite encore nos compatriotes à respecter scrupuleusement les gestes barrières, notamment le lavage régulier des mains à l’eau et au savon ou avec une solution hydro-alcoolique, la distanciation physique et le port effectif du masque pour se protéger et protéger les autres. 

Mes chers compatriotes, 

J’ai conscience que les mesures prises dans le cadre de la lutte contre la pandémie du coronavirus ont de graves conséquences sur l’activité économique et la vie au quotidien de chaque Ivoirienne et chaque Ivoirien. L’appareil productif de notre pays est affecté ; ce qui se traduit par une révision à la baisse du taux de croissance prévu et une menace sur les emplois. 

C’est pour cette raison qu’un second plan, dénommé Plan de Soutien Economique, Social et Humanitaire a été mis en place en vue d’aider les entreprises et les familles à faire face aux baisses de revenus liées à cette pandémie. 

Je me félicite de la convergence de vues qui s’est dégagée autour du Plan de Soutien Economique, Social et Humanitaire tant au niveau des populations, du secteur privé, de la société civile que de nos partenaires techniques et financiers.Cette compréhension partagée de la stratégie du Gouvernement permet de conjuguer nos efforts pour la mise en place d’instruments de soutien inédits dans notre pays avec, notamment, la création de quatre fonds et la mise en place d’un financement spécifique au secteur agricole, y compris le vivrier. 

A ce jour, le Gouvernement a décaissé, pour le compte des différents mécanismes de soutien, un montant cumulé de 190 milliards de F CFA comprenant : – 50 milliards de F CFA pour le fonds de solidarité ; – 40 milliards de F CFA pour le fonds de soutien aux PME ; 

30 milliards de F CFA pour le fonds de soutien aux grandes entreprises ; – 20 milliards de F CFA pour le fonds d’appui au secteur informel ; – 50 milliards de F CFA en soutien au secteur agricole, dont 10 milliards de F CFA pour le vivrier. 

J’ai donné des instructions fermes afin que la gouvernance des fonds s’inscrive sous le sceau de la transparence et du respect des standards internationaux en la matière. Dans ce cadre, des cabinets privés de renommée internationale ont été recrutés pour accompagner les organes de gestion des différents fonds. Ceux-ci définiront les critères de sélection et le mode opératoire, en accord avec le Secteur privé. 

Compte tenu de l’urgence des besoins, des dispositions transitoires vont être adoptées, en vue de la matérialisation des premiers soutiens à compter du vendredi 15 mai 2020. 

1516 cas confirmés dont 98% sont localisés dans la région d’Abidjan ; 721 personnes guéries, soit un taux de guérison de 47,6% ; 777 cas actifs, soit un taux de 51,2% ; 18 décès

Par ailleurs, dans le but d’une gestion transparente et efficace des dons, j’ai décidé de la centralisation de l’ensemble des contributions. A ce titre, le Ministère de l’Economie et des Finances a été désigné pour assurer la traçabilité des dons reçus et rendre compte au Gouvernement de leur utilisation, en liaison avec les destinataires que sont le Ministère en charge de la Santé pour les dons médicaux et le Ministère en charge de la Solidarité pour les dons en vivres et non vivres. 

Je voudrais saisir l’opportunité de cette adresse pour réitérer mes remerciements et la gratitude du peuple ivoirien aux partenaires techniques et financiers ainsi qu’à tous les donateurs individuels, du secteur privé et de la société civile dans le cadre de la lutte contre le COVID-19. Cette chaîne de solidarité nous conforte dans l’idée qu’il nous faut continuer de consolider l’unité nationale afin de conjuguer nos efforts pour venir à bout de cette pandémie. 

Des résultats probants sont certes enregistrés mais nous n’avons pas encore gagné la bataille contre la pandémie. Nous devons rester mobilisés et faire preuve de discipline et de civisme. 

Je félicite les acteurs de la santé pour leur dévouement et leur engagement dans la lutte contre cette pandémie. 

Je félicite également les forces de Défense et de Sécurité pour leur professionnalisme et leur engagement à accompagner les populations dans cette période difficile. En reconnaissance de leurs efforts, j’ai décidé qu’une prime spéciale d’un montant de 50 000 F CFA par personne leur soit versée, à compter de fin avril 2020, pour la période des trois (3) mois du Plan de Riposte Sanitaire d’avril à juin.

Mes chers compatriotes, 

En raison des évolutions enregistrées tant à Abidjan qu’à l’intérieur du pays et de la nécessité de nous y adapter, le Conseil National de Sécurité que j’ai présidé ce matin, après avis du Comité scientifique, a décidé de prendre les mesures ci-après : 

Concernant l’intérieur du pays : Au regard du constat qu’aucun cas positif n’a été détecté depuis le 21 avril 2020 : 

le couvre-feu est levé à compter du vendredi 8 mai 2020. Néanmoins, il sera immédiatement rétabli dans les localités qui pourraient connaître des cas positifs du COVID-19 ; 

les mesures de restriction, à savoir, la fermeture des restaurants, maquis, bars, boîtes de nuit, cinémas et lieux de spectacle sont levées à compter du vendredi 8 mai 2020 ; les mesures de restriction de rassemblements de populations, initialement plafonnées à 50 personnes, passent dorénavant à 200 personnes. Toutefois, au cours de ces rassemblements, les mesures de distanciation physique et de protection devront être scrupuleusement respectées ; 

la réouverture des établissements d’enseignement préscolaire, primaire, secondaire et supérieur se fera à compter du vendredi 08 mai 2020 selon des modalités qui seront communiquées par les Ministères concernés ; 

toutes les régions sanitaires verront leurs capacités de surveillance renforcées et disposeront d’un dispositif de diagnostic et de prise en charge intégré pour prévenir toute apparition et propagation du COVID-19. Le dispositif d’alerte sanitaire est maintenu jusqu’à la fin de l’année 2020 ; 

Enfin, les capacités opérationnelles des Forces de Défense et de Sécurité aux frontières ainsi qu’au niveau des voies de contournement seront accrues et les mesures de surveillance des mouvements seront renforcées afin de prévenir toute entrée de personnes contaminées sur le territoire national. 

Concernant le Grand Abidjan : 

le couvre-feu est maintenu jusqu’au vendredi 15 mai 2020. Les horaires du couvre-feu sont réaménagés de 23 heures à 4 heures du matin à compter du vendredi 8 mai 2020 ; 

les mesures de restriction, à savoir, la fermeture des restaurants, maquis, bars, boîtes de nuit, cinémas et lieux de spectacle ; les rassemblements de populations de plus de 50 personnes, restent en vigueur. Celles-ci seront levées le vendredi 15 mai 2020, si les indicateurs d’évolution de la pandémie continuent de s’améliorer ; 

des réflexions sont en cours pour examiner les conditions de réouverture prochaine des établissements scolaires et universitaires ; 

le port du masque fera l’objet d’un contrôle systématique dans les lieux publics, notamment les marchés et centres commerciaux ainsi que les véhicules de transports en commun terrestres et fluvio-lagunaires ; 

l’isolement du Grand Abidjan est maintenu et sera renforcé avec des contrôles de sécurité et des contrôles sanitaires systématiques afin de veiller au respect du transport des marchandises et des déplacements des personnes autorisées ; 

Le maintien de l’isolement du Grand Abidjan étant un facteur déterminant de réduction de la propagation de la pandémie, les contrôles aux points d’entrée et de sortie seront accentués. De même, la délivrance des autorisations de sortie sera plus restrictive. 

Mes Chers compatriotes, 

Le Gouvernement suit avec la plus grande attention, l’évolution de la crise à COVID- 19 dans notre pays. La discipline et la responsabilité de chacun sont indispensables pour mettre fin à la pandémie. Notre contribution à tous, est de respecter les mesures barrières afin de nous protéger et de protéger les autres. 

Nous devons, ensemble, consolider l’espoir que suscitent les premiers résultats de notre stratégie. 

Je puis vous assurer que nous veillerons rigoureusement à garantir une réponse efficace à cette pandémie et à circonscrire les effets néfastes de cette crise au niveau économique et social. 

L’Etat reste aux côtés de chaque Ivoirienne, de chaque Ivoirien et de toutes les populations vivant en Côte d’Ivoire pour vaincre cette crise sanitaire. 

Que Dieu bénisse la Côte d’Ivoire. Vive la République ! 

Francois-Xavier Fauvelle

Passionnant essai de FX Fauvelle, en poche donc à (re)lire partout, sur l’Afrique des ‘siècles d’or’, du VIIIe au XVe s.: Le rhinocéros d’or, histoires du Moyen Âge africain.

J’adore les titres de ses chapitres, par ex. « Y a-t-il encore quelqu’un au-delà de vous autres? »; « L’affaire de la concubine »; « Le pays où l’or pousse comme des carottes »; « La douane du Mâli »… Egalement en anglais chez Princeton University Press. The Golden Rhinoceros brings this unsung era marvelously to life, taking readers from the Sahara and the Nile River Valley to the Ethiopian highlands and southern Africa.

Peter Beard

Né très riche et très beau, Peter Beard disparaît comme on signe la fin de l’empire américain, une certaine idée de l’Occident, un regard de photographe Apocalypse Now.

Son immense fantaisie, sa liberté nue, sa vie africaine, nous adressent un signal dérangeant. Avec Warhol, Bacon, Dali, et une légion de très jolies femmes, au bar du Crillon, dans la brousse du Kenya, chez Kamel Mennour où je l’avais vu sans oser trop l’approcher, dans la gueule du croco, dans ce bois où il a marché jusqu’à la mort, avec Iman et les autres mannequins-stars, les gnous, les zèbres éventrés, ces éléphants furieux, les clubs de New York, les mots de Paul Theroux, Beard était ce génie là.

Dans le brouillard hygiéniste des grenades de la police de la pensée, comment voir ses feux de Bengale, tirés au grand format, terres sanglantes, dianes diaphanes, fauves ébahis, corps suspendus aux défenses, fantôme de Picasso-Minotaure ? Comme le Gary des Racines du ciel, il chronique la fin d’un monde, The End of the Game.

TASCHEN vient d’éditer https://www.taschen.com/pages/fr/catalogue/photography/all/44650/facts.peter_beard.htm

Le tourisme stoppé 100% des pays imposent des restrictions

tourisme Afrique coronavirus
tourisme Afrique coronavirus

La pandémie du coronavirus avec le COVID-19 a mis le monde entier en confinement, avec de nouvelles recherches de l’Organisation mondiale du tourisme montrant que 100% des destinations mondiales continuent à avoir des restrictions sur les voyages en place, et 72% ont complètement fermé leurs frontières au tourisme international.

Depuis le début de la crise, l’institution spécialisée des Nations Unies pour le tourisme suit les réponses à la pandémie. Ces dernières recherches montrent que, alors que des discussions sur les premières mesures possibles pour lever les restrictions sont en cours, 100% des destinations dans le monde ont toujours des restrictions de voyage liées au COVID-19 pour les touristes internationaux.

Sur les 217 destinations dans le monde, 156 (72%) ont mis un terme complet au tourisme international selon les données collectées le 27 avril 2020. Alors que dans 25% des destinations, des restrictions sont en place depuis au moins trois mois, dans 40% des destinations, des restrictions ont été introduites il y a au moins deux mois. Plus important encore, la recherche a également révélé qu’aucune destination n’a jusqu’à présent levé ou assoupli les restrictions de voyage.

Ouvrir à nouveau le monde au tourisme permettra de sauver des emplois, de protéger les moyens de subsistance et de permettre à notre secteur de reprendre

Ouvrir à nouveau le monde au tourisme permettra de sauver des emplois, de protéger les moyens de subsistance et de permettre à notre secteur de reprendre son rôle vital de moteur du développement durable.

Le secrétaire général de l’OMT, Zurab Pololikashvili, a déclaré : « Le tourisme a été le plus durement touché de tous les principaux secteurs, les pays étant fermés à clé et les gens restant chez eux. L’OMT appelle les gouvernements à travailler ensemble pour coordonner l’assouplissement et la levée des restrictions d’une manière opportune et responsable, lorsque cela est jugé sûr. Le tourisme est une bouée de sauvetage pour des millions de personnes, en particulier dans les pays en développement. Ouvrir à nouveau le monde au tourisme permettra de sauver des emploisde protéger les moyens de subsistance et de permettre à notre secteur de reprendre son rôle vital de moteur du développement durable. »

Restrictions communes à toutes les régions du monde

La recherche de l’OMT suit les mesures prises depuis la fin janvier, lorsque l’Organisation mondiale de la santé (OMS) a déclaré que le COVID-19 était une urgence de santé publique de portée internationale (USPPI).
En ventilant les recherches par région, l’OMT a constaté que 83% des destinations en Europe ont introduit la fermeture complète des frontières pour le tourisme international. Aux Amériques, cette proportion est de 80%, en Asie et dans le Pacifique de 70%, au Moyen-Orient de 62% et en Afrique de 57%.

Vers une réouverture responsable

L’OMT travaille en étroite collaboration avec les organisations internationales, les gouvernements nationaux et le secteur privé pour soutenir la reprise responsable et opportune du tourisme. Au cours des deux dernières semaines, le Secrétaire général de l’OMT s’est adressé aux ministres du G20 et de la Commission européenne, plaidant pour que le tourisme devienne une priorité alors que les pays cherchent à se remettre de la crise.

Sarah Maldoror

Grand départ de Sarah Maldoror. Dans le cœur de tous les gens libres, dans la tête de tous les insoumis, dans les veines des combattants de la justice, sa trace demeurera scintillante, de cet éclat précieux et têtu des étoiles solitaires.

Je me souviens vivement des accents de ta voix, où le Gers faisait la nique à Marie-Galante, de la fraternité immense de ton regard, de cette impertinence frondeuse, de ta volonté de ne jamais vraiment mettre l’arme au pied, des histoires que nous arpentions avec toi jusqu’aux sources des indépendances, du fracas de la révolution qui roulait vers la table.

Lautréamont t’avait soufflé ce nom de chasseresse, l’Angolais Mario de Andrade des milliers de vers sous les obus, l’Italien Gillo Pontecorvo les secrets de la Bataille d’Alger, le Martiniquais Aimé Césaire des horizons à conquérir contre « l’oppression, l’aliénation et la connerie humaine ». Monagambee, ton premier film, a 50 ans. Dans ces années-là, les femmes du cinéma se comptaient bien vite : la Camerounaise Thérèse Sita Bella, la Sénégalaise Safi Faye et toi.

Bel hommage ici de l’ami Salim Aggar, le patron de la Cinémathèque algérienne.http://cinematheque.dz/dz/sarah-maldoror-symbole-du-cinema-anticolonial-qui-avait-commence-sa-carriere-a-alger-en-1965-emportee-par-le-covid-19/

Nouveaux mondes

C’était une odeur de monde qui naît ou qui meurt, une odeur d’étoile. » Le Ravage de Barjavel est là. De ce temps cruel naîtront des pratiques sociales inédites, et sans doute de nouvelles formes d’interaction avec la planète.

Ceux qui ne le savent pas encore sont peut-être déjà perdus. De toute part monte l’exigence de la vie. À la courbe du fleuve, « sur la jungle et le désert, sur les nids et les genêts », avec Éluard, chacun écrit ton nom, Liberté.

Des musées du siècle passé, des hôpitaux, des cénacles politiques et des clubs d’affaires s’échappent encore trop souvent les remugles d’une vieille tambouille, le nous et le eux, ce goût du don aux subalternes, l’infâme tentation laborantine du zoo tropical, ce regard amusé par les papas satrapes. Marmite brûlée, ça empeste.

Car en vérité, tout est en train de changer aux Afriques: l’empreinte identitaire, les perspectives de carrière, le présupposé poids des traditions, les contours de la vie privée, le calibre des ambitions, le paradis facile du despotisme éclairé, l’imaginaire bienheureux de la force naturelle, les statuettes-qui-s’appellent-reviens, la dictature du regard ethnologique, l’indivis géographique comme brouillard barométrique.

Réveil difficile pour beaucoup : à l’heure des grandes mutations se cuisinent l’innovation et le mimétique, une aspiration au bien-être global, la fuite des cerveaux et l’influence des diasporas, les fins de règne et l’impatience d’une immense jeunesse qui écrit ton nom, Liberté.

Niger quand le hip-hop sauve des vies

#DontGoViral
#DontGoViral

En Afrique centrale et de l’Ouest où plus de 15 000 cas de coronavirus ont été signalés, la chanson souligne l’esprit de #DontGoViral

« Nous sommes en guerre contre un ennemi invisible / Pour une fois, éloignés, nous serons invincibles / Je sais que tu as toujours rêvé d’être Superman / Mais reste chez toi, tu verras, c’est super, man ! », dit la chanson « Protège ta life », créée par le collectif artistique nigérien « Poings levés » qui entend mobiliser et sensibiliser aux périls du COVID-19, au Niger et dans toute l’Afrique.

En Afrique centrale et de l’Ouest où plus de 15 000 cas de coronavirus ont été signalés, la chanson souligne l’esprit de #DontGoViral, la campagne en ligne lancée le 1er avril par l’UNESCO et l’Innovation for Policy Foundation (i4Policy). Cette campagne rassemble des contenus créatifs et répond au besoin urgent d’informations culturellement pertinentes en accès libre dans les langues africaines afin d’informer les communautés, dans leurs propres idiomes, sur la manière de prévenir la propagation du COVID-19 et de lutter contre « l’infodémie » galopante de désinformation et d’hypothèses hasardeuses sur le virus.

Depuis son lancement, la campagne a reçu plus de 500 soumissions de plus d’une quarantaine de pays d’Afrique. Les publications de la campagne sur les médias sociaux, rien que sur Facebook et Twitter, ont touché plus de 90 millions de personnes à ce jour, et les vidéos ont été vues par quantité d’autres personnes sur YouTube, sur des plateformes de messagerie et diffusées par des stations de radio locales dans le monde entier.

« Le succès de la campagne DontGoViral souligne la résilience et la créativité des femmes et des hommes sur le continent africain pour exploiter le pouvoir de la diversité culturelle afin de combattre efficacement l’infodémie qui s’avère tout aussi virale que la pandémie elle-même. Leurs contributions montrent que les acteurs culturels sont une partie indispensable de la solution », a déclaré la Directrice générale de l’UNESCO, Audrey Azoulay.

Des artistes de haut niveau de toute l’Afrique et de la diaspora africaine s’associent à la campagne, notamment Fally Ipupa, Timi Dakolo, Wale Turner, Stonebwoy, Reekado Banks, Les Frères Smith et Seun Kuti, Didier Awadi ou Youssou N’Dour.

Le succès de la campagne DontGoViral souligne la résilience et la créativité des femmes et des hommes sur le continent africain pour exploiter le pouvoir de la diversité culturelle

Outre « Protège ta life » du collectif « Poings levés », le choix musical #DontGoViral de l’UNESCO est régulièrement mis à jour avec de nouvelles contributions. Figurent dans cette « playlist » Bobi Wine et Nubian Li, une remix du chanson “Corona Virus Alert” de Bobi Wine par la jeunesse, Didier Awadi, Youssou Ndour, et le collectif Daan Corona, Les Frères Smith et Seun KutiSeroney, Siti AminaBig Seush et AST, le Mukuru Youth Initiative, Goumour Ezza, Collectif 229, Msafiri Zawose, Saintrick MayitoukouPam Luster, et Mujtaba Alsedding.  Figurent aussi un clip pictural de Dhemian art, un spot sur les gestes barrières de Kuwala Creatives, et un court-métrage en langue des signes par le Sudan Story Lab. Il s’agit d’assurer l’accès à l’information pour tous, personnes handicapées comprises.

Au Niger, l’UNESCO et le Haut-Commissariat des Nations Unies pour les réfugiés (HCR) se sont associés à « Poings levés », un collectif de sept chanteurs engagés réunis autour du rappeur Danny Lee, pour mobiliser et sensibiliser le public nigérien.

Le résultat de cette collaboration est la chanson « Protège ta life », dont les paroles sont en en djerma, en haoussa, en tamachek et en français – avec des versions sous-titrées en anglais, en arabe et en français. « Nous espérons que nos voix et celles des chanteurs peuls bororos, le peuple nomade du Sahel, atteindront toutes les régions culturelles et linguistiques du Niger et même au-delà de nos frontières ; à travers toute l’Afrique occidentale et centrale », déclare Danny Lee.

Le clip musical qui accompagne cette chanson percutante a été tourné pendant le confinement, dans le studio d’enregistrement de Danny Lee et à l’hôpital de Niamey pour rendre hommage à son personnel qui travaille jour et nuit. 

Lors du tournage, le collectif a également fait participer des réfugiés vivant à Niamey impliqués dans la prévention. Dans le clip, on voit ces hommes et ces femmes qui ont fui la guerre produire du savon et de l’eau de javel à distribuer aux communautés les plus vulnérables du Niger, avec le soutien du HCR et de ses partenaires. « Cette pandémie nous touche tous et c’est en restant unis, tous ensemble, que nous parviendrons à la vaincre », affirme le collectif.

Au Niger, un pays qui compte actuellement environ 500 000 personnes déplacées, le HCR soutient activement la réponse du gouvernement à la pandémie, en ouvrant des centres médicaux pour isoler et traiter les patients à Niamey ou en distribuant du matériel médical et des kits d’hygiène dans tout le pays. La chanson « Protège ta life », avec le soutien de l’UNESCO, vient compléter les campagnes de sensibilisation dans ces communautés.

« Les réfugiés sont des acteurs essentiels de la réponse de santé publique et un élément clé de la cohésion sociale, y compris aux yeux de la population qui les accueille », explique Alessandra Morelli, représentante du HCR au Niger. « Produisant du savon et d’autres produits de nettoyage, ils deviennent une partie intégrante de la lutte contre la transmission du virus. Notre objectif est que chaque réfugié et chaque membre de la communauté d’accueil dispose de savon, d’eau de javel et de masques produits localement », ajoute-t-elle.

Allègement de la dette des pays les plus pauvres

dette pays pauvres
dette pays pauvres

Aujourd’hui marque le lancement d’une initiative importante pour alléger le fardeau de la dette des pays les plus pauvres du monde. En plus de faire le point sur les activités notables du Groupe de la Banque mondiale, j’ai souhaité revenir en détail sur cette initiative. 

Banque mondiale@Banquemondiale

La suspension du remboursement de la #dette publique des pays les + pauvres aidera à libérer des ressources cruciales pour lutter contre la pandémie de #Covid19.

Nos statistiques montrent que la dette extérieure continue d’augmenter : http://wrld.bg/HqTf50zu69e 

  • En plus de leur apporter une aide financière, cette initiative donne l’occasion aux pays IDA de renforcer la transparence des engagements financiers du secteur public, par la communication de toutes les informations. La transparence de la dette et des investissements fait partie des priorités pour améliorer la qualité des engagements financiers d’un pays et attirer plus de capitaux. La Banque mondiale et le FMI interviennent aux côtés des pays IDA pour évaluer la viabilité de leur endettement et la transparence de la situation et surveiller l’utilisation des fonds libérés à la faveur de la suspension du service de la dette. 

World Bank wants to help nations be ready for recovery, says President David Malpass https://trib.al/IkXT8YT 

Embedded video

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  • Un autre axe majeur de notre riposte à la pandémie de COVID-19 consistera à intensifier nos opérations dans le domaine de la protection sociale, en exploitant ou en étendant notamment les programmes de transferts monétaires dématérialisés ou par l’intermédiaire des banques, des bureaux de postes et des microentreprises, ainsi que les stratégies communautaires capables de monter en puissance. Nous nous engageons aussi activement auprès des gouvernements pour démanteler ou réorienter les subventions aux combustibles, coûteuses et néfastes pour l’environnement, et réduire les entraves à la circulation des produits alimentaires et des fournitures médicales. 
     Réunion virtuelles aves les dirigeants des banques multilatérales de développement (BMD) régionales
  • Notre coordination avec les banques multilatérales régionales de développement se poursuit : j’ai pu discuter hier, en visioconférence, avec les présidents de ces institutions et Kristalina Georgieva de notre soutien à la lutte contre le coronavirus, de nos initiatives conjointes, de nos cofinancements et de solutions pour maximiser les apports nets de capitaux aux pays les plus pauvres.

Nos prévisions face à la crise économique induite par la pandémie de #coronavirus :
les envois de fonds des #migrants devraient chuter d’environ 20 %
baisse des IDE de + de 35 %

  • Je ne saurais trop vous conseiller de lire le dernier billet de Ceyla Pazarbasioglu, vice-présidente de la Banque mondiale pour le pôle Croissance équitable, finance et institutions, et d’Alfonso Garcia Mora, directeur mondial du pôle Finances, compétitivité et innovation, où ils plaident pour l’extension des services financiers numériques dans les économies en développement pour mieux faire face à la crise et stimuler la croissance de demain. 
  • Enfin, j’exprime toute mon admiration au personnel du Groupe de la Banque mondiale, actif et retraité, et à ses consultants qui, une fois encore, ont montré l’exemple : ensemble, ils ont donné de leur poche 550 000 dollars pour soutenir le travail des ONG partenaires partout dans le monde et contribuer ainsi aux initiatives locales de lutte contre la pandémie. 

Extrêmement productives, ces dernières semaines ne doivent pas occulter le fait que le chemin vers le rétablissement sera long, particulièrement dans les pays les plus pauvres. 

Le Niger et l’UNICEF lancent un ChatBot en partenariat avec WhatsApp et Facebook pour répondre aux questions sur le COVID-19

Whatsapp
Whatsapp

WhatsApp chatbot est un service accessible à tous sur le +227 80 06 60 30 pour offrir des informations correctes et à jour et repondre à tous les questionnements liés au COVID-19

Fruit d’une collaboration entre Facebook Inc., le Ministère de la Santé Publique et l’UNICEF, le Niger a officiellement lancé ce jour un « ChatBot » sur le réseau social Whatsapp, pour permettre à tous les utilisateurs de disposer d’informations fiables et à jour sur la situation du Covid-19 au Niger et pour répondre à tout questionnement autour de la maladie.

« Ce nouveau service, gratuit, a été conçu pour répondre aux questions du public sur le coronavirus et pour fournir des informations rapides, fiables et officielles 24 heures sur 24. C’est pour cette raison que nous avons collaboré avec Facebook, non seulement pour combattre les rumeurs, mais aussi pour offrir au public des informations fiables, crédibles et des conseils pratiques pour lui permettre de se protéger du coronavirus », a déclaré Dr Idi Illiassou Maïnassara, Ministre de la Santé Publique au Niger.

Ce Chatbot offre une panoplie d’informations aux utilisateurs – incluant des conseils pratiques sur comment se protéger du coronavirus, des réponses aux questions fréquentes que se pose le public, des orientations pour vérifier les faits et stopper les rumeurs, des conseils pratiques aux voyageurs ainsi que toutes autres questions que les utilisateurs souhaiteraient poser. A cet effet, le Ministère de la Santé Publique a mis un dispositif composé de médecins et de communicateurs pour répondre directement aux inquiétudes de la population.

Au côté d’autres partenaires, l’UNICEF continue d’explorer les voies et moyens innovants possibles afin d’élargir la portée des messages de prévention sur le COVID-19

Pour exploiter ce service, les utilisateurs de WhatsApp peuvent enregistrer le numéro +227 80 06 60 30 dans leurs contacts téléphoniques, puis envoyer n’importe quel mot dans un message WhatsApp pour démarrer la conversation. Le bot répondra ensuite via une série de menus, couvrant les informations clés sur Covid-19.

“Nous sommes heureux de pouvoir fournir au Ministère de la Santé du Niger des outils de communication qui l’aideront à répondre aux questions des citoyens sur le Covid-19 et rendre facilement accessibles des conseils de santé fiables et crédibles” a déclaré Balkissa Idé Siddo, Responsable des affaires publiques de Facebook pour l’Afrique francophone.

L’accès aux technologies de l’information et de la communication a enregistré une croissance fulgurante au Niger au cours des dernières années. Près de la moitié de la population a accès à la téléphonie mobile et le pays compte plus de 400,000 utilisateurs actifs sur les réseaux sociaux, selon Global Web Index 2020.

« Au côté d’autres partenaires, l’UNICEF continue d’explorer les voies et moyens innovants possibles afin d’élargir la portée des messages de prévention sur le Covid-19 et d’offrir à un maximum de personnes les informations et connaissances nécessaires pour leur permettre de se protéger du virus », a pour sa part déclaré Dr. Félicité Tchibindat, Représentante de l’UNICEF au Niger.

En appui au Ministère de la Santé Publique, l’UNICEF soutient également l’Agence Nationale de la Société de l’Information (ANSI) pour la mise à disposition, la gestion et la modération de la ligne 701 et du site d’information dédié www.coronavirus.ne, devenu aujourd’hui le site de référence sur la situation du Covid-19 dans le pays.

Le Gouvernement du Niger et WhatsApp lancent un ChatBot pour répondre aux questions liées au COVID-19 avec l’appui de Facebook
Le Gouvernement du Niger et WhatsApp lancent un ChatBot pour répondre aux questions liées au COVID-19 avec l’appui de Facebook

Ecoles fermées ? Google propose des applications d’alphabétisation

Application Bolo learn to read
Application Bolo learn to read

En ces temps sans précédent, il est légitime d’éprouver des difficultés face à la nécessité de s’adapter à cette nouvelle situation, et à celle d’aider ceux qui en ont le plus besoin. Dans plus de 190 pays, les gouvernements ont imposé la fermeture des écoles, 91 % de la population mondiale en âge d’être scolarisée ne va plus à l’école, ajoutant ainsi à la crise sanitaire une crise de l’éducation. L’Afrique subsaharienne compte actuellement plus de 160 millions d’élèves du primaire confinés à la maison.

Chez Google, nous pensons que la technologie peut aider les enfants du monde entier à apprendre à lire et ainsi nous permettre de nous rapprocher de l’objectif d’une alphabétisation pour tous. Grâce aux efforts des développeurs et des organisations à but non lucratif, de par sa position, Google est en mesure d’offrir aux enfants non scolarisés la possibilité d’apprendre à lire et à écrire grâce aux applications sur smartphones. Nous sommes fiers d’annoncer la mise en service de plusieurs applications d’alphabétisation disponibles dans la boutique Google Play qui permettent une approche à la fois ludique et pédagogique de l’apprentissage.

  • Curious Learning, association à but non lucratif qui promeut l’accès à des contenus de qualité, propose aux enfants un apprentissage ludique de leur langue via leur application, Feed the Monster. Ce jeu éducatif disponible dans plus de 48 langues met l’accent sur la perception des sons, la reconnaissance des lettres, le vocabulaire et bien plus encore. Grâce à ce jeu, les enfants apprennent les bases de la lecture avec l’aide de gentils monstres de compagnie qui deviennent de nouveaux amis en leur donnant des lettres.
  • Ubongo est une entreprise sociale qui produit des médias éducatifs pour enfants accessibles via des plateformes, notamment des applications, des programmes de télévision et de radio, en Afrique de l’Est et d’autres régions. Cette entreprise a créé des dessins animés amusants, réalisés localement, mettant en scène des personnages comme Akili qui apprennent aux enfants les bases de l’alphabet au moyen de comptines ludiques accessibles via leurs applications.
  • Kukua construit un univers d’apprentissage immersif centré sur Sema, la petite héroïne (@super_sema_). À travers des applications, des livres, des séries télévisées et d’autres supports, Sema emmène les enfants dans une aventure d’apprentissage par le jeu qui leur fera découvrir la magie des paysages africains. Grâce à leurs applications attrayantes, les enfants apprennent à reconnaître, à distinguer et à tracer les lettres de manière ludique.
  • Issue de l’intelligence artificielle Bolo est une application de lecture basée sur la parole qui encourage les enfants à lire à voix haute. Récemment lancé dans 13 pays africains, celle-ci sera disponible dans d’autres pays du continent dans le courant de l’année.

Chacune de ces organisations s’est donné une formidable mission, qu’il s’agisse de donner à chacun la possibilité d’apprendre à lire (Curious Learning), d’aider les enfants africains à exploiter leurs compétences en lecture et en écriture pour une vie meilleure (Ubongo) ou d’insuffler aux fillettes et aux enfants en général la confiance pour changer le monde (Kukua). Nous voulons les soutenir en mettant leurs applications à portée des parents et des enfants qui en ont besoin aujourd’hui.

Au cours des deux ou trois semaines qui viennent, nous mènerons une campagne de sensibilisation à l’alphabétisation sur la boutique Google Play, qui sera présentée sur dix marchés d’Afrique – Nigeria, Kenya, Afrique du Sud, Ghana, Tanzanie, Ouganda, Rwanda, Niger, RDC et Sénégal. Cette campagne sera diffusée en trois langues – anglais, français et swahili. Il existe des milliers d’applications d’alphabétisation disponibles sur Play Store et nous espérons que cela sera utile aux parents et aux adultes qui souhaitent découvrir et proposer des contenus de qualité aux enfants qui en ont besoin.
Comment pouvez-vous nous aider ? En ces temps de crise, vous pouvez faire connaître ces applications d’apprentissage et d’alphabétisation en ligne et partager ce post sur vos réseaux sociaux et auprès de vos amis qui ont de jeunes enfants.

Publié par : Judith Hoffmann, responsable du merchandising de Google Play, et Cassandra Mensah-Abrampah, Partenariats Plate-forme Android Platform, Afrique.

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L’engagement américain contre le terrorisme est toujours là

Terrorisme au Sahel
Terrorisme au Sahel

« L’engagement américain contre le terrorisme est toujours là, y compris au Sahel » 
confirme l’ambassadeur de France aux États-Unis devant le Sénat

Alors que la crise sanitaire fait rage aux États-Unis, franchissant le cap des 60 000 morts, en pleine campagne présidentielle, les sénateurs sont longuement revenus sur la compétition géopolitique entre les Etats-Unis et la Chine pour dessiner le monde d’après-crise.

Sous la présidence de Christian CAMBON (Les Républicains – Val‑de‑Marne), la commission des affaires étrangères et de la défense a entendu Philippe ETIENNE, ambassadeur de France aux Etats-Unis, sur la crise sanitaire outre-Atlantique, sur ses dramatiques conséquences économiques et sociales, mais aussi politiques en cette année électorale, et sur la place des Etats-Unis sur la scène internationale.

De sévères conséquences économiques et sociales : La crise sanitaire (plus d’un million d’Américains contaminés, 60 000 morts), partie de la côte Ouest avant de toucher New York et aujourd’hui le Massachussetts et le Midwest, a des conséquences économiques majeures : 30 millions d’Américains se sont inscrits au chômage depuis le début de la crise. Elle révèle les inégalités de la société américaine, touchant par exemple dans certains États la population afro-américaine de manière disproportionnée. La gestion de la crise et ses effets influeront sur l’élection du 3 novembre. L’enjeu est aujourd’hui de faire redémarrer l’économie sans mettre en danger la santé de la population.

Soutien à l’opération Barkhane : L’audition a confirmé que les Etats-Unis étaient toujours investis dans la lutte contre le terrorisme en Irak et au Sahel, notamment en appui à l’opération Barkhane.

Financement de l’OMS : Le retrait de certains financements américains à l’OMS ne signifie pas un retrait de toutes les instances internationales dans le domaine de la santé globale dont les États-Unis restent un bailleur essentiel, loin devant la Chine.

« Guerre des narratifs » : L’audition a mis en évidence que la compétition entre les Etats-Unis et la Chine était le facteur structurant des relations internationales de l’après crise. Au-delà de la guerre des narratifs ‑ la Chine déployant une audacieuse « diplomatie du masque »‑, se joue une compétition entre deux modèles de société.

A l’issue de l’audition, Christian CAMBON (Les Républicains – Val‑de‑Marne), Président de la commission des affaires étrangères et de la défense du Sénat, a souligné : « Nous croyons profondément dans la qualité de la relation entre les États-Unis et la France, ancienne et profonde. Que cela n’empêche pas l’Europe d’aller vers plus d’autonomie stratégique, dans une alliance transatlantique rénovée et rééquilibrée ».

Sénégal 1 182 personnes touchés par le coronavirus

Cellules coronavirus
Cellules coronavirus

Ce Dimanche 03 Mai 2020, le Ministère de la Santé et de l’Action Sociale a reçu les résultats des examens virologiques ci-dessous : Sur 810 tests réalisés, 67 sont revenus positifs. Soit un taux de positivité de 8,27%.

Les tests positifs sont répartis comme suit : 62 cas contacts suivis par nos services ; 05 cas issus de la transmission communautaire répartis entre Yoff (01), Diamniadio (01), Thiès (01) et Touba (02). 04 patients hospitalisés ont été contrôlés négatifs, et déclarés guéris. 04 cas graves sont pris en charge dans les services de réanimation de l’hôpital de Fann et de l’hôpital de Principal

L’état de santé des patients hospitalisés est stable. A ce jour, 1182 cas ont été déclarés positifs, dont 372 guéris, 09 décédés, 01 évacué et donc 800 sous traitement. Le Ministère de la Santé et de l’Action sociale exhorte les populations au respect strict des mesures de prévention et collectives et individuelles.

Cellules coronavirus
Cellules coronavirus

Garantir une distribution équitable des vaccins

Vaccin coronavirus COVID-19
Vaccin coronavirus COVID-19

La pandémie de COVID-19 ne ressemble à aucune autre crise sanitaire planétaire et constitue le plus grand défi auquel le monde doit faire face depuis la Seconde Guerre mondiale. Le virus s’est propagé dans 200 pays et territoires, il a infecté plus de 2,5 millions de personnes, en a tué plus de 170 000 et a précipité de nombreux pays dans la crise économique. Il a ébranlé l’économie mondiale, révélé au grand jour la faiblesse des systèmes de santé et bouleversé la vie de milliards de personnes. Selon nos estimations (a), au moins 50 millions de personnes sombreront dans l’extrême pauvreté à la suite de la pandémie.

À l’occasion de la Semaine mondiale de la vaccination, nous devons unir nos forces pour trouver une réponse plus efficace au virus en soutenant le financement et la mise au point d’un vaccin.  Il faudra des mois pour qu’un vaccin soit disponible, mais cette perspective fonde tous nos espoirs de sortir de cette crise.

S’unir pour développer un vaccin

En février dernier, la Coalition pour les innovations en matière de préparation aux épidémies (CEPI) s’est associée à la Banque mondiale et à d’autres partenaires pour créer un groupe de travail sur le développement d’un vaccin COVID-19 , avec pour priorité d’appuyer le financement et la production de vaccins accessibles dans le monde entier. 

Si certains progrès ont déjà été accomplis, la CEPI estime qu’un financement supplémentaire de 2 milliards de dollars sera nécessaire pour mettre au point jusqu’à trois vaccins au cours des 12 à 18 prochains mois.  Et cette estimation n’inclut pas les coûts de production ou de distribution.

Compte tenu des terribles conséquences sanitaires, sociales et économiques de la pandémie, il est de notre intérêt à tous de travailler ensemble et de contribuer au financement nécessaire. Nous savons d’expérience que l’on peut parvenir à lever des fonds en faveur de la vaccination en faisant appel aux contributions directes des gouvernements et à des mécanismes de financement innovants. C’est cette même approche que nous devons adopter aujourd’hui. 

Aussi soutenons-nous la nouvelle initiative de collaboration annoncée par plusieurs de nos organisations partenaires pour accélérer la mise au point, la production et l’accès équitable à de nouveaux produits de diagnostic, traitements et vaccins contre la COVID-19.

Une distribution équitable des vaccins dans le monde

Outre le financement nécessaire, nous devons mettre en place un système de distribution mondial et équitable pour garantir que tous les pays, y compris les plus pauvres, auront un accès égal aux vaccins dès qu’ils seront disponibles.  Le respect de trois principes directeurs sera essentiel : travailler vite, fabriquer et déployer le vaccin à grande échelle et en garantir l’accessibilité partout dans le monde. Plusieurs collègues et moi-même avons exposé ces principes plus en détail dans un récent article (a) publié dans The Lancet.

Le Groupe de la Banque mondiale a commencé à déployer une réponse massive à la crise du coronavirus. Jusqu’à 160 millions de dollars seront mobilisés au cours des 15 prochains mois pour aider les pays de toutes les régions en développement à faire face aux besoins sanitaires immédiats et atténuer les effets socio-économiques à court et plus long terme de la pandémie.

Nous finançons également une partie des travaux de la CEPI pour accélérer le processus de mise au point des vaccins et contribuer à réduire leur coût de fabrication. Mais le soutien financier des secteurs public et privé ainsi que des organisations caritatives sera indispensable.   

Notre ambition est de voir les vaccins développés à grande échelle et distribués gratuitement, dans le cadre d’un système rationnel et objectif.  Dans un premier temps, ils devraient être mis à disposition par étapes aux différents groupes de population, en donnant la priorité aux personnels de santé qui sont en première ligne, ainsi qu’aux personnes présentant les plus grands risques de développer des formes sévères ou mortelles de la maladie. 

Nous ne pouvons pas tolérer que les pays à revenu élevé monopolisent l’approvisionnement mondial en vaccins, comme cela s’est produit lors de la pandémie de grippe H1N1 de 2009. Les pays et les populations les plus pauvres et vulnérables ne doivent pas être laissés pour compte. Au contraire, la communauté internationale doit garantir l’existence d’un système de distribution équitable des vaccins dans le monde.  

L’importance du rôle du secteur privé

Poser les bases d’un tel système suppose de mettre en place une centrale d’achats mondiale, des instruments de financement et une assurance couvrant les risques pris par les partenaires du secteur privé. IFC, l’institution du Groupe de la Banque mondiale spécialisée dans les opérations avec le secteur privé, est bien placée pour piloter ce grand chantier. Elle est prête à soutenir le renforcement des capacités de fabrication et à cofinancer l’accès mondial aux vaccins.

L’objectif de la Banque mondiale est d’investir de manière à accélérer et faciliter la fourniture de vaccins aux populations du monde entier, en particulier à celles qui en ont le plus besoin.  

Pour stopper ce virus, nous ne pouvons pas agir seuls. Nous devons unir nos forces, car c’est dans l’intérêt de tous. 

C’est un devoir moral : faisons ce qu’il faut faire, tout simplement.  

Muhammad Ali Pate – Banque Mondiale
Global Director, Health, Nutrition and Population | Director, Global Financing Facility for Women, Children and Adolescents (GFF)

Femmes et hommes ne sont pas égaux face au coronavirus

Déplacements, travail, école, accès aux services publics : la plupart d’entre nous ont maintenant fait l’expérience directe de l’impact du nouveau coronavirus (COVID-19) sur nos vies quotidiennes. Cependant, ces conséquences ne sont pas les mêmes pour tout le monde. Comme nous l’ont montré le VIH-sida, le SRAS, la grippe H1N1 ou encore Ebola, ce sont souvent les plus vulnérables — pays, communautés, familles ou individus — qui payent le plus lourd tribut aux épidémies. Et, parmi ces populations particulièrement vulnérables, il y a les femmes et les filles.

Les écarts préexistants entre les sexes peuvent en effet aggraver les conséquences de la pandémie. On risque ainsi d’assister à un creusement des inégalités entre hommes et femmes pendant et après la pandémie et à une perte des progrès accomplis petit à petit depuis plusieurs décennies dans l’accumulation de capital humain, l’émancipation économique et la capacité de décision et d’action des femmes. Pour concevoir des politiques qui n’ignorent pas la situation spécifique des femmes, il est important de comprendre en quoi la pandémie de COVID-19 et la crise économique qui en découle affectent diversement les deux sexes et comment l’égalité pourrait s’en ressentir. Ces disparités sont mises en évidence dans la figure 1, qui reprend les trois dimensions fondamentales de la stratégie du Groupe de la Banque mondiale sur le genre et l’égalité des sexes (a), à savoir les opportunités économiques, le capital humain (santé et éducation) et la capacité de décision et d’action.

Figure 1 : COVID-19 et égalité hommes-femmesImage

COVID-19 et égalité hommes-femmes © Banque mondiale

Arrêtons-nous d’abord sur les conséquences économiques de la pandémie. Le constat est le même dans le monde entier : les hommes et les femmes travaillent généralement dans des secteurs distincts. Dans celui des services, durement touché par la crise actuelle, les femmes sont surreprésentées. Elles travaillent comme réceptionnistes, femmes de ménage, hôtesses de l’air, serveuses, coiffeuses, employées de maison, etc. Mais certaines activités du secteur manufacturier sont aussi extrêmement féminisées. Par exemple, environ la moitié des femmes salariées du Bangladesh travaillent dans l’industrie textile ou du prêt-à-porter (a). Déjà, des millions de travailleurs de la confection (a), pour la plupart des femmes, ont été congédiés en raison du coronavirus et ne sont plus rémunérés.

De surcroît, et dans les pays à faible revenu tout particulièrement, beaucoup de femmes travaillent dans le secteur informel et ne bénéficient donc pas d’une protection sociale (assurance chômage ou autres). Le taux de mortalité du coronavirus étant plus élevé chez les hommes, il est donc encore plus indispensable pour les femmes qui se retrouvent seules de pouvoir accéder à une couverture sociale ou à d’autres aides financières pour elles et leur famille.

Par ailleurs, le poids des tâches domestiques est très inégalement réparti entre les hommes et les femmes au sein des ménages.En temps normal et en vertu des normes sociales dominantes, les femmes et les filles assument la responsabilité de l’entretien de la maison et prennent soin des membres de la famille. Il est fort probable que le poids de ces tâches va s’alourdir en raison de la fermeture des écoles, du confinement des personnes âgées et du nombre croissant de malades au sein du foyer. Cette situation risque fortement d’inciter de nombreuses femmes à travers le monde à quitter leur emploi, en particulier quand le télétravail n’est pas possible, ce qui pourrait avoir des effets négatifs durables sur la participation des femmes au marché du travail.

Figure 2 : Les femmes assument le fardeau des tâches domestiqueImage

Les femmes assument le fardeau des tâches domestique © Banque mondiale

Source : Statistiques de l’OCDE.
Note : AN : Amérique du Nord ; UE : Union européenne ; ECA : Europe et Asie centrale ; LAC : Amérique latine et Caraïbes ; EAP : Asie de l’Est et Pacifique ; SSA : Afrique subsaharienne ; MENA : Moyen-Orient et Afrique du Nord ; SA : Asie du Sud.

Passons maintenant aux conséquences de la crise sur la santé, ou comment la pandémie de COVID-19 se répercute différemment sur le capital humain des hommes et des femmes. C’est désormais un fait avéré (a) : les hommes courent un risque plus élevé de mourir de ce coronavirus que les femmes. Les raisons de cette différence ne sont pas encore complètement éclaircies, mais les experts mettent en avant une combinaison de facteurs biologiques et comportementaux (a). Cependant, s’il existe une sérieuse « vulnérabilité masculine », des menaces spécifiques pèsent aussi sur les femmes et les filles.

Du fait de leur rôle d’aidante et de soignante, au sein du foyer et à l’extérieur, les femmes sont exposées de façon disproportionnée au virus. À l’échelle mondiale, 88 % des auxiliaires de soins à la personne et 69 % des professionnels de santé sont des femmes (a). Ces métiers sont en première ligne, ils supposent un contact avec le patient et ne peuvent s’exercer à distance. En Espagne par exemple, 71,8 % des personnels de santé infectés sont des femmes (a).

Le redéploiement des ressources publiques compte tenu de l’urgence sanitaire peut également restreindre les services de santé sexuelle, reproductive et maternelle, en particulier lorsque les moyens des systèmes de santé sont très limités. Une hausse de la mortalité maternelle a ainsi été observée lors des précédentes épidémies d’Ebola (a) et de SRAS, en partie liée à l’accès plus difficile aux services de santé et à la crainte d’une contagion dans les maternités. De même, ces difficultés d’accès pourraient entraîner une augmentation des grossesses non désirées, notamment chez les adolescentes (a).

Figure 3 : Davantage de femmes que d’hommes en première ligneImage

Davantage de femmes que d'hommes en première ligne © Banque mondiale

Source : Statistiques de l’OIT.

Enfin, cette crise va probablement avoir des effets néfastes sur la capacité de décision et d’action des femmes. Les violences à l’égard des femmes (a) en sont une illustration flagrante. Les traditions patriarcales, l’incertitude économique et le stress, combinés aux mesures de confinement et à la limitation de nombreux services, ont déjà provoqué une hausse inquiétante de la violence intrafamiliale dans les pays touchés par l’épidémie. La situation est telle que le secrétaire général de l’ONU a exhorté les gouvernements à faire de la prévention et de la réparation des violences à l’encontre des femmes un élément clé de leurs plans nationaux de réponse à la crise (par exemple en ajoutant les centres d’hébergement à la liste des services essentiels, en mettant en place des systèmes d’alerte d’urgence dans les pharmacies et magasins d’alimentation, et en veillant à ce que l’appareil judiciaire continue de poursuivre les coupables). 

Que faire à présent ? Il faut rassembler des éléments probants pour éclairer la prise de décisions, en recensant les risques existants, en produisant très régulièrement des données genrées (a) sur les conséquences de la pandémie et en veillant à ce que les politiques publiques et les interventions mises en place répondent aux besoins des femmes comme des hommes, ainsi que nous l’avons exposé dans ce document (a). Parce que le virus ne touche pas les femmes et les hommes de la même façon, notre réponse doit tenir compte de ces différences. 

Le microcrédit, un outil d’émancipation des femmes

Des femmes qui cherchent un emploi en Ouganda - Crédit photo Thierry Barbaut www.barbaut.net
Des femmes qui cherchent un emploi en Ouganda - Crédit photo Thierry Barbaut www.barbaut.net

En dépit de nombreux obstacles, les femmes africaines sont parmi les plus entreprenantes au monde. Pour faciliter leur émancipation et leur autonomisation, le microcrédit demeure un outil efficace, qui a fait ses preuves. A condition qu’il soit accordé à des taux raisonnables, comme le permet le FAFCI, un fonds que j’ai créé en 2012 et qui est déjà venu en aide à plus de 215 000 Ivoiriennes. Son taux de remboursement, dépassant les 98 %, témoigne de son succès.

L’entrepreneur de demain est une femme, et cette femme est africaine. Contrairement à certaines idées reçues, les femmes vivant sur le continent sont en effet les championnes du monde de l’entrepreneuriat : ainsi, près d’une Africaine en âge de travailler sur quatre (24%) est impliquée dans la création d’entreprises, selon une étude du cabinet Roland Berger pour Women in Africa. Les femmes d’Afrique sont donc plus de deux fois plus nombreuses à se lancer dans l’aventure entrepreneuriale que leurs consoeurs d’Asie du Sud-Est (11%), région qui figure pourtant parmi les plus dynamiques au monde en la matière. Et cet engagement se traduit de manière très concrète et bénéfique pour l’ensemble du continent : l’entrepreneuriat féminin engendrerait ainsi entre 250 et 300 milliards de dollars, soit entre 12% et 14 % du PIB africain.

Le microcrédit pour « l’empowerment » de la femme africaine

Si la volonté ne leur fait pas défaut, de nombreux obstacles jalonnent cependant le parcours des entrepreneuses africaines : sexisme ordinaire, normes et cultures patriarcales, domination masculine des milieux d’affaires, moindre accès à l’éducation, déficit de formations adéquates, tâches domestiques et familiales se superposant à leurs responsabilités professionnelles, etc. Une autre difficulté, et non des moindres, réside dans l’accès aux financements, indispensable pour qui souhaite lancer une entreprise. A l’image de tout ce qu’elles entreprennent, les femmes doivent se battre davantage que les hommes pour obtenir les fonds nécessaires au démarrage de leur activité, et se voient, souvent, refuser des crédits par les institutions financières traditionnelles.

C’est pour remédier à cette injustice que de très nombreux organismes de microcrédit ont vu le jour. Inventé par le professeur d’économie Muhammad Yunus au cours des années 1980, le microcrédit consiste à prêter de faibles sommes d’argent à une clientèle que les banques classiques considèrent habituellement comme non solvable. « L’argent, estime M. Yunus, quand il est utilisé par une femme dans un ménage, profite davantage à l’ensemble de la famille que lorsqu’il est utilisé par un homme ».

Ces micro-prêts permettent à leurs bénéficiaires de débuter une petite activité professionnelle génératrice de revenus. Ils sont synonymes d’émancipation et d’autonomisation, l’indépendance économique des femmes demeurant l’un des piliers d’un développement plus juste et plus durable. Mais la pauvreté est un phénomène éminemment sexiste : si les microcrédits permettent bien « l’empowerment » des femmes dans les pays en développement, leurs taux d’intérêts restent très élevés, frôlant, parfois, les 20%. Ainsi, si les taux usuriers et abus en tout genre demeurent minoritaires, ces dérives n’entachent pas moins l’ensemble du secteur de la microfinance. Elles représentent autant de freins à l’émancipation des femmes africaines.

Les taux réduits, un gage de succès du microcrédit

Lever ces freins, c’est précisément le but qu’avec mon époux, le président Alassane Ouattara, nous nous sommes fixé lorsqu’il m’a aidé à créer le Fonds d’Appui aux Femmes de Côte d’Ivoire (FAFCI). Fondé en 2012, ce dispositif innovant vise à permettre aux Ivoiriennes les plus vulnérables et non bancarisées d’accéder à des ressources financières en vue de créer ou de renforcer des activités génératrices de revenus. Et ceci, à coût réduit, le taux d’intérêts du FAFCI n’étant que de 1%. Je crois fermement que le fait de pratiquer les taux les plus bas possibles est un gage de succès, comme en témoigne l’extraordinaire taux de remboursement des crédits accordés par le FAFCI aux femmes de Côte d’Ivoire, taux qui atteint les 98%.

Depuis son lancement, le FAFCI est venu en aide à plus de 215 000 Ivoiriennes. Autant de femmes dynamiques, déterminées, courageuses, qui font face à l’adversité et mettent toutes leurs forces au service de leurs familles et communautés. Autant de femmes que je suis particulièrement fière de soutenir avec le FACFI et que je suis, à chaque occasion, honorée de rencontrer – à l’image de ces cultivatrices, couturières et ménagères de la commune d’Anyama, à Abidjan, auprès desquelles je me suis rendue en mars dernier. Autant de femmes qui, par leur travail, participent pleinement au développement et au rayonnement de la Côte d’Ivoire et de l’Afrique toute entière.

Les remises migratoires accusent un repli sans précédent

CFA économie Afrique
CFA économie Afrique

Plombés par la crise économique induite par la pandémie de COVID-19 et les mesures de confinement, les envois de fonds des migrants dans le monde devraient chuter d’environ 20 % en 2020. Ce déclin attendu, le plus brusque de l’histoire récente, est à imputer largement à un fléchissement des salaires et de l’emploi des travailleurs migrants, souvent particulièrement exposés aux pertes de revenu et d’emploi en cas de crise économique dans leur pays d’accueil. Les remises migratoires vers les pays à revenu faible et intermédiaire devraient chuter de 19,7 %, à 445 milliards de dollars, avec à la clé la disparition d’une planche de salut financière vitale pour de nombreux ménages vulnérables.

Des études ont démontré l’impact positif des transferts d’argent dans les pays à revenu faible et intermédiaire : allégement de la pauvreté, amélioration de la situation nutritionnelle, hausse des dépenses d’éducation et diminution du travail des enfants dans les familles défavorisées. Une chute de ces envois affecte la capacité des familles à assumer ces dépenses puisqu’une part accrue de leur budget sera consacrée à éviter les pénuries alimentaires et subvenir aux besoins immédiats du ménage.

« Les remises migratoires sont une source vitale de revenus pour les pays en développement. La récession économique causée par la pandémie de COVID-19 met sérieusement à mal la capacité des migrants à envoyer de l’argent chez eux et rend d’autant plus importante la nécessité d’accélérer la vitesse de rétablissement des économies avancées, indique David Malpass, président du Groupe de la Banque mondialeLes envois de fonds des migrants aident les familles à assurer leurs dépenses alimentaires et de santé et à subvenir à leurs besoins essentiels. Alors que le Groupe de la Banque mondiale déploie des mesures rapides et d’envergure pour soutenir les pays, nous nous efforçons de maintenir les canaux de circulation de ces fonds pour préserver l’accès des communautés les plus démunies à ces biens vitaux. »

La Banque mondiale aide ses États membres à suivre l’évolution des flux d’envois de fonds, des coûts et des difficultés liées au transfert d’argent et de l’impact des réglementations visant à protéger l’intégrité financière. Elle collabore avec les pays du G20 et la communauté internationale en vue de réduire les coûts des transferts et d’améliorer l’inclusion financière au profit des populations pauvres.

Les envois de fonds devraient chuter dans toutes les régions où œuvre le Groupe de la Banque mondiale, avec un recul particulièrement marqué en Europe et en Asie centrale (27,5 %), devant l’Afrique subsaharienne (23,1 %), l’Asie du Sud (22,1 %), le Moyen-Orient et l’Afrique du Nord (19,6 %), l’Amérique latine et les Caraïbes (19,3 %) et l’Asie de l’Est et le Pacifique (13 %).

Cet effondrement attendu en 2020 intervient alors que les transferts d’argent vers les pays à revenu faible et intermédiaire avaient atteint un niveau record de 554 milliards de dollars en 2019. Malgré tout, les remises migratoires devraient constituer une source encore plus importante de financement extérieur pour ces pays, face à un repli plus marqué (plus de 35 %) des investissements directs étrangers (IDE). En 2019, elles ont dépassé les IDE, marquant une étape importante dans le suivi des flux de capitaux vers les pays en développement.

Pour 2021, la Banque mondiale table sur un redressement des transferts d’argent, pour atteindre 470 milliards de dollars, soit une progression de 5,6 %. Faute d’éléments précis pour mesurer l’impact de la pandémie de COVID-19 sur les perspectives de la croissance mondiale et des mesures prises pour enrayer la propagation du virus, l’évolution des envois de fonds est difficile à anticiper. D’habitude, ces flux ont tendance à être contracycliques, les travailleurs émigrés envoyant davantage d’argent en période de crise et de difficultés chez eux. Mais cette fois-ci, parce qu’elle touche toute la planète, la pandémie crée des incertitudes supplémentaires.

« Des systèmes efficaces de protection sociale sont indispensables pour protéger les pauvres et les personnes vulnérables pendant cette crise, dans les pays en développement comme dans les économies avancées. Dans les pays d’accueil, les mesures sociales doivent couvrir également les migrants », souligne Michal Rutkowski, directeur mondial du pôle Protection sociale et emploi de la Banque mondiale.

À l’échelle mondiale, le coût moyen d’un transfert de 200 dollars reste élevé, à 6,8 % au premier trimestre de 2020, soit à peine moins qu’un an auparavant. L’Afrique subsaharienne continue d’être la région la plus chère, avec un coût moyen d’environ 9 %, alors que les migrants intrarégionaux constituent les deux tiers de toutes les migrations internationales en provenance de la région.

« Des mesures rapides pour faciliter l’envoi et la réception de cet argent pourraient apporter une aide particulièrement bienvenue aux migrants et à leurs familles. Cela implique notamment de considérer les services de transfert comme essentiels et de les rendre plus accessibles aux migrants », rappelle Dilip Ratha, auteur principal de la note et chef du programme KNOMAD.

Tendances régionales

Les envois de fonds vers la région de l’Asie de l’Est et Pacifique ont progressé de 2,6 % en 2019, pour atteindre 147 milliards de dollars, soit une baisse d’environ 4,3 points de pourcentage par rapport au rythme de croissance de 2018. Ils devraient chuter de 13 % en 2020. Ce ralentissement sera dû à un repli des transferts en provenance des États-Unis, la principale source de remises migratoires pour la région. Dans plusieurs pays dépendants de ces flux, à l’instar des îles du Pacifique, la survie des ménages pourrait être menacée par ce fléchissement, avant le redressement attendu en 2021, à 7,5 %. Coûts des transferts : le tarif moyen pour l’envoi de 200 dollars vers la région a baissé pour se situer à 7,13 % au premier trimestre 2020 par rapport à la même période en 2019. Les cinq couloirs de transfert les moins coûteux affichent un taux moyen de 2,6 %, contrairement aux cinq couloirs les plus onéreux, avec un taux moyen de 15,4 % (au quatrième trimestre de 2019).

Les remises migratoires vers la région Europe et Asie centrale sont restées solides en 2019, progressant d’environ 6 %, à 65 milliards de dollars. L’Ukraine reste le premier pays bénéficiaire de ces transferts, atteignant un nouveau record de pratiquement 16 milliards de dollars en 2019. D’autres pays moins dépendants, comme l’Ouzbékistan, la République kirghize et le Tadjikistan, ont surtout profité du rebond de l’économie russe. En 2020, les envois de fonds devraient chuter d’environ 28 %, plombés par l’effet conjugué de la pandémie de coronavirus et du repli des cours pétroliers. Coûts des transferts : le tarif moyen pour l’envoi de 200 dollars vers la région a légèrement reculé au premier trimestre 2020, à 6,48 %, contre 6,67 % un an auparavant. Les écarts d’un couloir à l’autre sont importants : les opérations les plus coûteuses concernent l’envoi d’argent depuis la Turquie vers la Bulgarie, contrairement aux envois depuis la Russie vers l’Azerbaïdjan, les moins coûteux.

Les envois de fonds vers la région Amérique latine et Caraïbes ont augmenté de 7,4 % en 2019, à 96 milliards de dollars, mais avec une hausse inégale selon les pays : le Brésil, le Guatemala et le Honduras ont connu une progression des remises migratoires supérieure à 12 %, devant la Colombie, l’Équateur, le Nicaragua et le Panama (+ de 6 %), tandis que ces flux ont reculé de respectivement 3,8 et 2,2 % en Bolivie et au Paraguay. Les transferts d’argent devraient chuter de 19,3 % en 2020. Coûts des transferts :le tarif moyen pour l’envoi de 200 dollars vers la région est ressorti à 5,97 % au premier trimestre de 2020. Dans un contexte marqué par la crise du coronavirus, le coût des transferts d’argent vers la région pourrait augmenter du fait des difficultés opérationnelles des prestataires de services (fermeture des bureaux, arrêt de l’activité des agents, accès aux liquidités, taux de change, sécurité) et du respect de la réglementation en matière de lutte contre le blanchiment des capitaux et le financement du terrorisme (LAB/CFT).

Les transferts d’argent vers le Moyen-Orient et l’Afrique du Nord devraient chuter de 19,6 % en 2020, pour atteindre 47 milliards de dollars, après la hausse de 2,6 % enregistrée en 2019. Ce repli anticipé est autant dû au ralentissement de l’économie mondiale qu’à l’impact de la baisse des prix du pétrole dans les pays du Conseil de coopération du Golfe (CCG). Les envois de fonds depuis les pays de la zone euro devraient également être pénalisés par le ralentissement préalable à la pandémie de COVID-19 et la dépréciation de leur monnaie par rapport au dollar américain. En 2021, les remises migratoires vers la région devraient se rétablir mais à un rythme plus faible, d’environ 1,6 %, sous l’effet de la croissance modeste anticipée dans la zone euro et de l’affaiblissement des transferts provenant des pays du CCG. Coûts des transferts :le tarif moyen pour l’envoi de 200 dollars vers la région ressort à 7 %, pratiquement identique au taux de l’année précédente. Les écarts d’un couloir à l’autre sont très importants : les opérations provenant des pays de l’OCDE à revenu élevé vers le Liban continuent de dépasser la barre des 10 %. Les envois depuis les pays du CCG vers l’Égypte et la Jordanie peuvent atteindre entre 3 et 5 % selon les couloirs. Avec l’atténuation de la crise en Syrie, le coût des transferts depuis l’Arabie saoudite a fortement diminué.

Les envois de fonds vers l’Asie du Sud devraient chuter de 22 % en 2020, à 109 milliards de dollars, après la hausse de 6,1 % enregistrée en 2019. Ce recul s’explique par le ralentissement de l’économie mondiale dû à la pandémie de coronavirus ainsi que par le déclin des cours du pétrole. Le coup de frein économique devrait directement retentir sur les remises migratoires en provenance des États-Unis, du Royaume-Uni et des pays de l’Union européenne. La baisse des prix du pétrole pénalisera les envois de fonds des pays du CCG et de la Malaisie. Coûts des transferts : l’Asie du Sud affiche le taux moyen pour l’envoi de fonds le plus faible du monde, à 4,95 %. Certains de ces couloirs bon marché pratiquent des coûts inférieurs à la cible de 3 % fixée par les Objectifs de développement durable (ODD), probablement à la faveur de l’importance des volumes, de la compétitivité des marchés et du déploiement de technologies. Mais dans les couloirs les plus coûteux, ces tarifs sont nettement supérieurs à 10 %, faute de volume et de concurrence suffisants mais aussi du fait de contraintes réglementaires. Les directives bancaires découlant des normes LAB/CFT augmentent le profil de risque des prestataires de services et, partant, le coût de ces transferts dans certains pays bénéficiaires, comme l’Afghanistan, et certains pays d’origine, comme le Pakistan.

Les envois de fonds vers l’Afrique subsaharienne ont connu un léger repli de 0,5 % en 2019, à 48 milliards de dollars. En raison de la crise du coronavirus, ce déclin devrait être nettement plus marqué en 2020, à 23,1 %, pour atteindre 37 milliards de dollars, avant un redressement de 4 % attendu en 2021. La baisse prévue est à imputer à une conjugaison de facteurs liés à l’impact de l’épidémie dans les pays où résident les migrants originaires d’Afrique, à savoir la zone euro, les États-Unis, le Moyen-Orient et la Chine. Ces grandes économies accueillent une part importante des migrants subsahariens et représentent, ensemble, pratiquement un quart des remises migratoires totales vers la région. En plus des conséquences de la pandémie, de nombreux pays d’Afrique de l’Est sont victimes d’une invasion majeure de criquets pèlerins, qui attaquent les cultures et menacent la sécurité alimentaire des habitants. Coûts des transferts : le tarif moyen pour l’envoi de 200 dollars vers la région ressort en moyenne à 8,9 % au premier trimestre 2020, contre 9,25 % un an auparavant. Les couloirs les plus chers se situent essentiellement en Afrique australe, le tarif pouvant grimper jusqu’à 20 %. À l’autre extrémité du spectre, le coût moyen observé est inférieur à 3,6 %.

Pour consulter la note d’information et les données les plus récentes sur les migrations et les envois de fonds des migrants, rendez-vous sur knomad.org (a). Il est aussi possible de communiquer avec des spécialistes des questions de migration sur le blog : http://blogs.worldbank.org/peoplemove/

Covid-19 une aubaine géopolitique pour terroristes et trafiquants

Le professeur Pierre RAZOUX, de l’IRSEM, juge qu’au Moyen-Orient, les gagnants de la crise du Covid sont les terroristes, les trafiquants et les régimes autocratiques. Laissant le champ libre à la Chine, avec une Europe absente, la crise sanitaire fragilise de nombreux pays, dont le Liban, la Jordanie, l’Egypte ou l’Algérie. Les sénateurs appellent l’Europe à réinvestir cette zone cruciale pour sa sécurité.

Le tableau saisissant d’un Moyen-Orient sous pression sanitaire et stratégique a été dressé au Sénat par le professeur Pierre Razoux, Directeur de recherche à l’IRSEM et Directeur-associé de recherche à la Fondation méditerranéenne d’études stratégiques. La crise du Covid-19 est une aubaine pour les acteurs les plus résilients : trafiquants en Méditerranée, mouvances djihadistes dans l’ensemble de la zone, régimes autocratiques.

Cette crise aura des conséquences géopolitiques durables. Dans la compétition pour écrire le monde d’après, le retrait américain et l’absence européenne laissent le champ libre à la Chine. L’Europe, face aux grand acteurs décomplexés (Chine, Russie) et aux ambitions des acteurs régionaux (Iran, Turquie), n’a ni approche coordonnée, ni plan global.

Les sénateurs ont fait part de leurs inquiétudes sur la situation très préoccupante du Liban, la cessation de paiement affaiblissant considérablement un pays où l’influence de l’Iran ne cesse de se renforcer. Le professeur Razoux a indiqué combien la Jordanie, l’Egypte et l’Irak étaient fragilisés, mais aussi l’Algérie, notamment par la baisse des cours du pétrole.

Dans ce contexte troublé, les regards se tournent vers les Etats-Unis, où l’élection présidentielle du 5 novembre prochain pourrait rebattre les cartes.

A l’issue de l’audition, Christian Cambon (Les Républicains, Val‑de‑Marne), Président de la commission des affaires étrangères et de la défense du Sénat, a rappelé l’importance de cette zone pour la France : « La rive sud de la Méditerranée et le Proche et Moyen-Orient sont notre voisinage direct : ce qui s’y passe a nécessairement des conséquences politiques, économiques et de sécurité pour l’Europe et pour la France. Mais la crise du Covid-19 illustre à nouveau que nous sommes en retard pour définir une approche globale et concertée rassemblant les efforts de tous les pays européens. Si nous n’arrivons pas à définir rapidement des actions communes dans cette région si sensible, nous ne pourrons pas défendre nos intérêts face aux acteurs mondiaux ».

La vidéo de cette audition peut être consultée sur le site du Sénat 

Pour un partenariat euro-africain de l’intelligence artificielle

Intelligence Artificielle en Afrique
Intelligence Artificielle en Afrique

En matière d’investissement dans le domaine du numérique, la Chine poursuit son expansion en Afrique, devenant le premier partenaire commercial du continent, devant la France et les États-Unis. Plusieurs groupes industriels et start-ups chinois spécialisés dans les télécoms ou les smartphones ont signé des accords avec certains gouvernements africains. La Chine n’exporte pas seulement ses technologies, elle diffuse également ses standards et son modèle de société. Les réactions outre-Atlantique ne se sont pas fait attendre, avec la contre-offensive des géants américains du numérique que sont les GAFAM. Ainsi, Google a récemment lancé son premier centre de recherche sur l’IA à Accra, dans la capitale ghanéenne.

Selon le rapport Villani remis au Gouvernement français en mars 2018, les mastodontes actuels de l’intelligence artificielle (États-Unis et Chine) et les pays émergents de la discipline (Israël, Canada et Royaume-Uni notamment) se développent ou se sont développés sur des modèles parfois radicalement différents. Ce n’est pas forcément grâce à un « Google européen» que l’Europe pourrait se faire une place sur la scène mondiale de l’IA. Elle doit inventer un modèle spécifique. Ce modèle pourrait-il consister en des partenariats stratégiques et géopolitiques autour des données et de l’intelligence artificielle ?

Si l’on en croit Nicolas Miailhe, au milieu de la bataille pour le leadership numérique mondial qui oppose aujourd’hui les Etats-Unis à la Chine qui disposent d’industries mondiales que n’a pas l’Europe, l’on pourrait imaginer une troisième voie : « la solution pour l’Afrique, mais aussi pour l’Europe, ne peut que passer par un partenariat stratégique. L’Afrique y a intérêt pour s’offrir un modèle de développement qui lui ressemble. L’Europe aussi, car si nous laissons les Américains ou les Chinois prendre en main le cyberespace africain, nous leur donnons les clés du destin de l’Europe »

Ces questions paraissent pertinentes et opportunes, notamment dans le contexte actuel de négociations d’un nouvel accord entre l’Afrique, les Caraïbes et le pacifique (ACP) et l’Union européenne (UE), vingt ans après l’adoption de l’accord de Cotonou, signé en 2000. Plus précisément, dans le cadre du Partenariat Afrique-UE, cadre officiel de dialogue, de travail et de coopération entre l’Union européenne (UE) et le continent africain, qui vise à « rapprocher l’Afrique et l’Europe en renforçant la coopération économique et en promouvant le développement durable ainsi que la coexistence des deux continents dans la paix, la sécurité, la démocratie, la prospérité, la solidarité et la dignité humaine »

Dans ce contexte, n’y aurait-il pas matière pour l’Europe et l’Afrique de tracer une voie originale, celle d’un partenariat euro africain de l’intelligence artificielle, afin de promouvoir des solutions innovantes et originales, notamment en matière de santé, d’éducation, d’immigration, de changement climatique, de sécurité globale et de réalisation des objectifs de développement durable (ODD) ?

Dr. Eric ADJA
Président chez Afria – Agence francophone pour l’intelligence artificielle

24 pays supplémentaires pour le centre d’information Facebook

Centre information coronavirus Facebook
Centre information coronavirus Facebook

Facebook étend son Centre d’information sur le coronavirus à 24 pays de plus en Afrique

Le Centre d’information sur le coronavirus (COVID-19), déjà en place depuis le mois d’avril dans 19 pays africains, figure en haut du fil d’actualité

Facebook étend son Centre d’information sur le coronavirus à 24 pays supplémentaires en Afrique sub-saharienne dans le cadre de ses efforts continus pour donner au plus grand nombre l’accès en temps réel à des informations précises provenant d’autorités sanitaires de confiance.

Le Centre d’information sur le coronavirus (COVID-19), déjà en place depuis le mois d’avril dans 19 pays africains, figure en haut du fil d’actualité et constitue un espace central où chacun peut se tenir informé sur le coronavirus. Il comprend des mises à jour en temps réel provenant de sources officielles nationales, mais aussi d’organisations régionales et internationales telle que le Centre africain pour le contrôle et la prévention des maladies (Africa CDC) (bit.ly/3bBmIrU) et l’Organisation mondiale de la santé. Il propose également des ressources utiles – articles, vidéos et messages – et des conseils sur la distanciation sociale et la prévention de la propagation de COVID-19.

Facebook soutient le travail de la communauté de la santé publique dans le monde entier pour tenir toutes les communautés informées pendant la pandémie de coronavirus

Les utilisateurs de Facebook peuvent s’abonner au Centre pour recevoir des notifications sur leur fil d’actualité.

Kojo Boakye, Directeur des affaires publiques de Facebook pour l’Afrique sub-saharienne a  déclaré: “Facebook soutient le travail de la communauté de la santé publique dans le monde entier pour tenir toutes les communautés informées pendant la pandémie de coronavirus. Nous sommes heureux de fournir à presque chaque pays d’Afrique subsaharienne son propre centre d’information afin que les gens de tout le continent aient un endroit central pour trouver des informations faisant autorité sur COVID-19.”

Les nouveaux pays où Facebook lance le Centre d’information sur les coronavirus sont :

  • Botswana
  • Burundi
  • République centrafricaine
  • Comores
  • Congo
  • Djibouti
  • Guinée équatoriale
  • Érythrée
  • Eswatini
  • Gambie
  • Guinée-Bissau
  • Lesotho
  • Madagascar
  • Malawi
  • Mozambique
  • Namibie
  • Rwanda
  • Sao Tomé et Principe
  • Sierra Leone
  • Sud-Soudan
  • Tanzanie
  • Ouganda
  • Zambie
  • Zimbabwe

Le Centre d’information sur le coronavirus est déjà en place dans les pays d’Afrique sub-saharienne suivants :

  • Afrique du Sud
  • Bénin
  • Burkina Faso
  • Cameroun
  • Cap-Vert
  • Côte d’Ivoire
  • Éthiopie
  • Gabon
  • Guinée
  • Kenya
  • Mali
  • Mauritanie
  • Maurice
  • Nigéria
  • République démocratique du Congo (RDC)
  • Sénégal
  • Seychelles
  • Tchad
  • Togo

3 bonnes raisons de recruter des talents africains à distance

Travail à distance - Visio conférence

Etes-vous une entreprise qui rencontre des difficultés à trouver des talents dans le pays où vous êtes basé ? Pensez à recruter des professionnels africains – à distance. Voici 3 bonnes raisons de s’y mettre. Tout d’abord, vous trouveriez les talents qu’il vous manque. Deuxièmement, vous réduiriez vos coûts. Troisièmement, vous aideriez l’Afrique à se développer.

Un marché inexploité de talents

De nombreux pays sont en développement en Afrique et le taux de chômage de la main-d’œuvre qualifiée est élevé. « Avec l’entrée de 12 millions de diplômés sur le marché du travail chaque année et trois millions d’entre eux seulement qui trouvent un emploi, le chômage des jeunes augmente chaque année », a récemment déclaré le président de la Banque africaine de développement, Akinwumi Adesina. 

C’est une bonne nouvelle pour les employeurs étrangers. Selon les statistiques, l’Afrique a la population la plus jeune au monde. Ainsi le pays et produit de plus en plus de diplômés à la recherche d’un emploi. Vous pouvez trouver les talents dont vous avez besoin en Afrique. De plus, ils apporteront plus de diversité culturelle à votre personnel, enrichissant le travail avec de nouvelles approches et perspectives.

Les coûts des salaires

Aux États-Unis, sur la base d’une journée de travail de 8 heures pour un minimum de 22 jour ouvrable, le salaire minimum mensuel aux États-Unis revient à 1 276 $US. En Europe, par exemple en France, le salaire minimum interprofessionnel (SMIC) est d’environ 1 539 € (Insee).

Cependant, dans une grande partie de l’Afrique, les niveaux de salaire minimum sont beaucoup plus faibles.
Il faut cependant relativiser par rapport au pouvoir d’achat dans chaque pays. Gagner 500-700€ à Madagascar est l’équivalent de 2500/3000 euro en France. Il n’existe pas, à ce stade, beaucoup d’informations sur les salaires minimums en Afrique mais cela se met en place.

La notion de salaire minimum se met doucement en place en Afrique


Par exemple, à Maurice, le salaire minimum mensuel imposé par le gouvernement est d’environ 217 €. Cependant, les salaires mensuels pour le travail à distance dépassent ce montant. Un ingénieur en génie informatique à Maurice – travaillant à distance – peut gagner de 800 €  à 1 800 € +charges. Un/une chargé(e) de la clientèle, autour de 600 € + charges  et un/une « Content Writer », environ 700 €  + charges.

En sus des coûts du salaire brut il faut y ajouter les charges sociales. Il y a aussi le coût des positions de travail et les outils informatiques nécessaire pour travailler, surtout à distance.

Même avec les coûts impliqués, les salaires en Afrique ont tendances à augmenter en fonction de la croissance des pays et du niveau d’éducation. A l’Ile Maurice les salaires dans l’industries des NTIC et du Service à distance ont augmenté de plus 20%. De nombreux employeurs européens, en particulier Français, sont présents à Maurice et dans d’autres pays de la région africaine. « Nous devons penser globalement parce que la main-d’œuvre est de plus en plus internationale aujourd’hui. Comment travailler en fluidité avec une équipe distribuée, les bons outils et des salariés situés sur différents continents, c’est cela l’avenir du travail », affirme la startup Talenteum Africa, une société basée à Maurice et leader du travail à distance dans toute la région africaine.

Aidez l’Afrique à se développer


Les employeurs étrangers offrant des emplois décents en Afrique recevraient certainement un nombre important de candidatures à partir desquelles choisir les meilleurs candidats. Dans son rapport sur les tendances mondiales de l’emploi en 2019, l’Organisation internationale du Travail (OIT) affirme que « la croissance de la main-d’œuvre » en Afrique, en particulier dans la région subsaharienne, « nécessite la création davantage d’emplois décents ».

Selon des sources de l’OIT et de l’ONU, « le manque d’emplois de qualité et la prévalence de la pauvreté au travail sont également des facteurs clés poussant à la migration ». Grâce au travail à distance, les employeurs étrangers peuvent offrir des possibilités internationales de travail aux talents africains et les permettront de rester dans leurs pays d’origine. Ceci aura un effet d’entraînement positif : ils ne seront plus obligés de quitter leurs familles et amis et être « coupés » de leurs cultures. En outre, ils pourront dépenser leurs salaires localement – ce qui contribuera au développement de leurs pays respectifs, plutôt que d’en entraver le progrès – en raison de la fuite des cerveaux.

11e Prix Carmignac du photojournalisme, consacré à la République démocratique du Congo

Prix Carmignac photojournalisme
Prix Carmignac photojournalisme

Le 11e Prix Carmignac du photojournalisme, consacré à la République démocratique du Congo (RDC), a été attribué au photographe canado-britannique Finbarr O’Reilly.

Le reportage de Finbarr O’Reilly a débuté en janvier, avant que la pandémie ne bouleverse nos vies et nos modes de fonctionnement. En raison de l’aggravation de la situation sanitaire internationale et de la fermeture progressive des frontières, Finbarr O’Reilly et l’équipe du Prix — en lien étroit avec les membres du jury et du pré-jury de la 11e édition — ont repensé leur mode opératoire et adapté le Prix et le reportage à la crise que nous traversons.

La Fondation Carmignac a donc l’honneur de présenter « Congo in Conversation » (Congo en conversation) de Finbarr O’Reilly, un reportage collaboratif en ligne, réalisé avec la coopération étroite de journalistes et photographes congolais (ou basés en RDC) travaillant dans le respect des consignes de sécurité, d’éthique et des standards journalistiques professionnels.

Basé sur un site Internet, créé pour l‘occasion, et relayé sur les réseaux sociaux du Prix Carmignac, « Congo in Conversation » proposera une production inédite d’écrits, de reportages photos et de vidéos. Il documentera ainsi les défis humains, sociaux et écologiques que le Congo affronte aujourd’hui, dans le contexte d’une crise sanitaire sans précédent. Suivez le lancement officiel de « Congo in Conversation » en direct sur le compte Instagram du festival Visa pour l’image, le mardi 28 avril 2020 à 18 h et sur le site : https://congoinconversation.fondationcarmignac.com/fr/

Neighbours and Red Cross safe and dignified burial workers in protective clothing gather outside the home of a family where an 11-month-old girl has died during Congo’s Ebola outbreak in the town of Rutshuru in Congo’s North Kivu Province, February 2020. Des voisins et employés de la Croix Rouge en tenue de protection se rassemblent devant le domicile d’une fillette de 11 ans décédée lors de l’épidémie d’Ebola dans la ville de Rutshuru au Nord-Kivu, février 2020

Épidémie de coronavirus : réorienter l’aide au développement pour traverser la crise

Enjeu pour l'Afrique avec le numérique
Enjeu pour l'Afrique avec le numérique

Les sénateurs de la commission des affaires étrangères et de la défense ont auditionné Pierre-Marie Girard, directeur international de l’Institut Pasteur de Paris, et Amadou Sall, directeur de l’Institut Pasteur de Dakar. Ils appellent à relever le nombre d’experts mis à disposition des Instituts Pasteur et à réorienter massivement l’aide du fonds mondial vers le Coronavirus.

L’Afrique reste aujourd’hui encore relativement peu touchée par le virus. Toutefois, la prolongation des courbes de contamination au rythme actuel conduirait à une situation critique. Les sénateurs ont cherché à évaluer avec l’Institut Pasteur le degré de gravité de l’épidémie sur le continent : la jeunesse relative de la population africaine et la précocité des mesures prises par les États africains sont des facteurs positifs ; la présence importante de comorbidités (diabète, hypertension) et la difficulté à faire respecter les mesures de distanciation sociale, des facteurs négatifs.

Selon le directeur international de l’Institut Pasteur, Pierre-Marie Girard, rien ne permet actuellement de prédire que les conditions climatiques propres à l’Afrique joueront un rôle positif pour freiner l’épidémie. M. Girard a réfuté la thèse parfois avancée d’une protection de la population africaine par l’usage antérieur de la chloroquine qui lui paraît sans fondement.

Les membres de la commission ont salué l’efficacité de la coordination pan-africaine depuis le début de la crise : le Centre africain de contrôle et de prévention des maladies (CDC) de l’Union africaine, l’Organisation ouest-africaine de la santé et l’Institut Pasteur de Dakar ont mis en place une coopération exemplaire, qui a notamment permis à 40 pays supplémentaires de réaliser des tests de détection du virus.

Cependant, les deux experts ont rappelé que l’enjeu de l’approvisionnement en matériels médicaux et en réactifs pour les tests reste crucial, appelant à une aide forte à l’Afrique dans ce domaine lorsque la situation en Europe se sera améliorée. Pour le sénateur Jean-Pierre Vial (Les Républicains, Savoie), rapporteur, « Il est nécessaire que l’aide publique au développement et en particulier les financements de l’Agence française de développement (AFD) puissent aider à renforcer les capacités locales en la matière. Les 1,2 milliard d’euros dont 150 millions de dons annoncés la semaine dernière par Jean-Baptiste Lemoyne, secrétaire d’Etat auprès du ministre des affaires étrangères, est un bon début, mais il faudra s’adapter en fonction de la progression de l’épidémie ».

Par ailleurs, Marie-Françoise Perol-Dumont, co-rapporteure (Socialiste et républicain, Haute-Vienne) a souligné qu’« Il est regrettable que l’on observe une diminution des moyens en experts techniques internationaux (ETI) mis à disposition du réseau des instituts Pasteur au cours des dernières années en Afrique et dans le monde. Il faut trouver des solutions pour préserver cet atout de l’expertise française ».

Enfin, les membres de la commission ont souhaité que le Fonds mondial réoriente plus massivement ses financements vers la lutte contre le coronavirus et le renforcement des systèmes de santé en Afrique.

Coronavirus en Afrique : une checklist pour les droits humains

Human Rights Watch
Human Rights Watch

Human Rights Watch surveille activement les dimensions des droits humains dans les réponses à la pandémie de COVID-19. Nos recherches ont permis d’identifier 40 questions destinées à orienter la formulation de stratégies respectueuses des droits des groupes les vulnérables face à la crise.

Il s’agit notamment des personnes vivant dans la pauvreté, des minorités ethniques et religieuses, des femmes, des personnes en situation de handicap, des personnes âgées, des lesbiennes, gays, bisexuels et transgenres (LGBT), des migrants, des réfugiés et des enfants. Nous avons également identifié diverses réponses déjà apportées à la crise, certaines positives, d’autres problématiques. Les exemples « positifs » ne sont pas cités en tant que modèles exacts de mesures que les gouvernements devraient adopter, mais plutôt comme des options à la disposition des gouvernements soucieux de s’acquitter de leurs obligations en matière de droits humains. En outre, les exemples cités ci-dessous (positifs ou négatifs) ne doivent pas être interprétés comme ayant valeur d’approbation ou de critique de l’approche globale de tel ou tel gouvernement face à la pandémie, ni de son bilan global en matière de droits humains.
Sommaire

I. Prévention et soins

Sensibilisation de la population

Fournir des tests et des traitements

Protéger médecins et travailleurs les plus exposés

Réduire les risques dans les centres de détention et les prisons

Améliorer l’accès à l’eau et à l’assainissement

Apporter une aide au-delà des frontières nationales

II. Une gestion de crise respectueuse des droits humains

Utilisation des pouvoirs d’urgence et lutte contre les violations des forces de sécurité

Éviter le sacrifice d’autres droits

Faire face aux retombées économiques

III. Répondre aux conséquences négatives de la « distanciation sociale »

Soutien psychosocial

Assurer la continuité pédagogique

Lutter contre les violences domestiques et les violences contre les minorités

I. Prévention et soins

Sensibilisation de la population

• Votre gouvernement fournit-il au public, en temps opportun, des informations exactes et accessibles sur la propagation de la pandémie ?

• Votre gouvernement se mobilise-t-il contre le déni du COVID-19 et s’oppose-t-il activement aux poursuites judiciaires ouvertes contre des journalistes, des lanceurs d’alerte et autres qui ont soulevé des préoccupations légitimes à propos du coronavirus ?

Des responsables gouvernementaux au Bélarus, au Brésil, au Burundi, en Chine, au Mexique, au Myanmar, au Turkménistan, aux États-Unis et au Zimbabwe ont manifesté un déni préoccupant à propos du COVID-19, privant leur population d’informations précises relatives à la pandémie. En Inde, les autorités n’ont pas fait grand-chose pour mettre un frein à une désinformation virale qui attribue à la minorité musulmane la propagation délibérée du coronavirus.

En revanche, les forces de police du Royaume-Uni auraient ouvert des enquêtes sur des accusations similaires visant les musulmans du pays. Au Bangladesh, au Cambodge, en Chine, en Égypte, en Éthiopie, en Turquie et au Venezuela, des journalistes et d’autres personnes ont été arrêtés et détenus pour avoir dénoncé le COVID-19 ou exprimé leurs opinions à ce sujet sur les réseaux sociaux. L’Égypte et la Chine ont expulsé des journalistes. En Bolivie, les autorités ont instrumentalisé la pandémie pour menacer des opposants politiques, certains ayant été condamnés jusqu’à 10 ans de prison pour « désinformation ». En Chine, l’indignation suscitée par la condamnation d’un lanceur d’alerte décédé du coronavirus a conduit à de rares excuses de la part de la police locale.

• Votre gouvernement a-t-il levé tous les blocages à l’Internet ou les restrictions générales d’accès à l’information en ligne ?

L’Éthiopie a levé une interdiction générale des services téléphoniques et de l’Internet dans la région d’Oromia, mettant fin à un blocage de trois mois, à la suite des critiques selon lesquelles les restrictions entraveraient la réponse au COVID-19. Cependant, dans les camps de réfugiés rohingyas au Bangladesh et dans les régions touchées par le conflit au Myanmar, les gens ne peuvent toujours pas accéder à des informations vitales en raison des coupures d’Internet imposées par le gouvernement. Au Cachemire, le gouvernement indien a recouru à de faibles débits, comme le réseau 2G, pour museler l’Internet et réduire l’accès aux protocoles de traitement qui aideraient les médecins à lutter contre le COVID-19. En réponse à la crise, les Émirats arabes unis (EAU) et Oman ont assoupli leurs restrictions de longue date sur certains logiciels de voix sur IP (VoIP) pour faciliter l’apprentissage à distance, comme Zoom et Microsoft Teams. Cependant, les Émirats arabes unis et Oman, ainsi que le Qatar, ont maintenu l’interdiction d’autres applications permettant aux gens de passer des appels vocaux et vidéo tels que WhatsApp, Skype et FaceTime.

• Votre gouvernement prend-il des mesures en vue de réduire la fracture numérique en élargissant l’accès à l’Internet et en abaissant le coût de la connexion, en particulier dans les lieux où le confinement a rendu obligatoires le télétravail, l’éducation à distance et l’information publique sur le COVID-19 ?

Au Pérou, le gouvernement a adopté une ordonnance qui garantit la continuité des services Internet même si les utilisateurs ne sont pas en mesure de s’acquitter de leurs factures pendant la crise du COVID-19. En Inde, le gouvernement rembourse la consommation des données pour les écoliers. Certains opérateurs de télécommunications en Afrique excluent la consultation de sites Web « essentiels » des plafonds d’utilisation fixés aux données pour rendre l’accès à Internet plus abordable pendant la pandémie.

Fournir des tests et des traitements

• Des soins de santé abordables et de qualité sont-ils accessibles à tous dans votre pays, sans discrimination ?

Au Portugal, le gouvernement a annoncé que, jusqu’au 30 juin, les demandeurs d’asile et les migrants dont le dossier est en cours de traitement seraient traités comme des résidents permanents, leur donnant ainsi l’égalité d’accès aux soins de santé nationaux. Son homologue italien a prorogé, jusqu’à la mi-juin, l’ensemble des permis de séjour existants parvenus à expiration, donnant à leurs détenteurs un accès aux soins de santé nationaux. Si les États-Unis ont garanti la gratuité du dépistage du COVID-19, des millions de personnes n’y sont pas assurées et ne peuvent recevoir des soins de santé pris en charge par l’État, et le coût des soins médicaux contre le virus excède de loin les moyens dont disposent beaucoup de gens, même ceux qui ont une assurance maladie, les forçant à choisir entre les soins ou la banqueroute.

• Si votre gouvernement a mis en place des lieux de quarantaine ou d’isolement face au COVID-19, fournit-il aux personnes qui s’y trouvent des soins de santé, une protection contre le risque d’infection, de la nourriture et de l’eau ?

En Chine, 10 personnes sont décédées lorsque le bâtiment où elles avaient été placées de force en quarantaine s’est effondré. Au Nigéria, un gouvernement d’un État n’a amélioré ses installations d’isolement qu’après le décès d’une femme qui n’avait pas contracté le coronavirus. Au Burundi, des lieux de quarantaine insalubres et surpeuplés ont suscité des critiques. En Ouganda, le gouvernement a facturé des sommes exorbitantes aux personnes qu’elles ont contraint à l’isolement. En Grèce et en Bosnie-Herzégovine, les autorités affirment qu’elles placent les migrants en quarantaine dans les camps en raison des risques liés au COVID-19, mais l’absence de précautions sanitaires sur place y facilite la propagation du virus. Le gouvernement du Qatar a placé en quarantaine une zone industrielle où vivent de nombreux travailleurs migrants, tout en promettant des tests, une surveillance régulière et le paiement des salaires.

• Votre gouvernement essaie-t-il de supprimer les obstacles aux soins de santé pour les personnes vivant dans la pauvreté et d’autres groupes historiquement marginalisés tels que les lesbiennes, gays, bisexuels et transgenres (LGBT), les personnes atteintes de handicap et les communautés autochtones ?

• Votre gouvernement prend-il des mesures pour faciliter l’accès en toute sécurité aux personnes qui évitent de recevoir des soins par crainte de l’application des lois en matière d’immigration ?

Pour supprimer les obstacles aux soins, un responsable pakistanais s’est publiquement engagé à venir en aide aux personnes transgenres. Le gouvernement américain a précisé qu’une nouvelle règle problématique, qui interdit aux migrants ayant bénéficié d’aides publiques de prétendre à la résidence permanente, ne s’appliquerait pas aux soins liés au COVID-19. Aux Maldives, le gouvernement a créé une nouvelle clinique dédiée au COVID-19 pour les travailleurs migrants qui sont dispensés de présenter un permis de travail. En Malaisie, les autorités ont promis de ne pas procéder à l’arrestation des migrants et des réfugiés sans-papiers qui avaient potentiellement été exposés au virus lors d’une cérémonie religieuse s’ils acceptaient d’être dépistés. En revanche, au Liban, des couvre-feux et des restrictions à la liberté de mouvement ont été imposés pour les réfugiés syriens, tandis qu’au Nigeria, les personnes atteintes de handicap mental continuent d’être enchaînées dans des établissements surpeuplés.

• Tests et ventilateurs sont-ils équitablement répartis ?

L’Union européenne a annoncé à la mi-mars qu’elle mettrait en place, au niveau régional, un nouveau « stock » de matériel médical, y compris des ventilateurs et des vaccins. L’Union africaine s’est engagée à distribuer un nombre égal de test et d’équipements à tous ses États membres malgré des besoins variables. Les tests fournis par l’Organisation mondiale de la santé (OMS) au gouvernement syrien n’ont pas été distribués équitablement dans les zones sous contrôle de l’opposition. Certaines populations autochtones des réserves amérindiennes aux États-Unis reçoivent des soins grâce à un système de santé parallèle aux capacités de dépistage limitées. Pour les deux millions de Palestiniens qui vivent à Gaza sous blocus israélien, les restrictions des importations médicales et le refus de délivrer des permis médicaux entravent la réponse locale à la crise. Au Myanmar, les Rohingyas déplacés internes qui sont regroupés dans des camps où les services de santé sont limités doivent obtenir l’agrément des autorités pour recevoir des soins urgents à l’extérieur. Les protocoles de triage qui placent les personnes atteintes de handicap en bas de la liste des patients qui doivent avoir accès à un respirateur ont conduit le gouvernement américain à déclarer inacceptable un « utilitarisme » aussi « impitoyable ».

• Votre gouvernement a-t-il cessé de mettre en œuvre des sanctions commerciales internationales qui limitent l’accès aux soins de santé ?

L’ONU a appelé à la levée des sanctions sectorielles, en faisant observer qu’« entraver les efforts médicaux dans un pays augmente le risque pour tous » comme cela est apparu évident en Iran, où les mesures imposées ont affaibli les capacités du pays à faire face au COVID-19.

Protéger médecins et travailleurs les plus exposés

• Des équipements de protection adéquats sont-ils fournis aux personnels de santé ?

• Le gouvernement prend-il des mesures pour protéger les soignants des représailles les visant en raison de leur exposition potentielle au coronavirus ?

Les personnels de santé les plus exposés, dont 70% sont des femmes, sont soumis à des horaires contraignants, ce qui augmente les risques d’infection et d’épuisement professionnel. La Croix-Rouge italienne tient une permanence téléphonique pour celles et ceux d’entre eux qui souhaitent obtenir des conseils. Les médecins britanniques se plaignent des pressions exercées pour que les agents de santé ne prennent pas la parole, cependant qu’au Pakistan, des médecins ont été arrêtés pour avoir protesté contre le manque d’équipements de protection. En Italie, en Afrique du Sud, en Espagne, aux États-Unis et dans de nombreux autres pays, les travailleurs sanitaires ont été confrontés à de graves pénuries de ce type d’équipements. Dans de nombreux pays du monde, des communautés locales fabriquent des masques et des tabliers de fortune. En Inde, au Myanmar et au Royaume-Uni, des propriétaires ont expulsé des médecins et des infirmières parce qu’ils pouvaient être porteurs du virus ; le gouvernement indien a menacé de poursuites ces propriétaires.

• Les entreprises et gouvernements garantissent-ils à leurs employés qui assurent des services essentiels tels que les transports en commun, les épiceries, les livraisons et les entrepôts, les prisons et les soins à domicile une protection adéquate contre le COVID-19 et un accès aux tests de dépistage ?

Aux États-Unis, les employés de Whole Foods, Instacart et Amazon ont déclenché une grève pour demander des équipements de protection et une prime de risque. Les employés et les syndicats des prisons aux États-Unis, au Canada et au Royaume-Uni ont également exigé davantage d’équipement et de tests.

Réduire les risques dans les centres de détention et les prisons

• Votre gouvernement a-t-il réduit sa population carcérale et la détention de migrants pour faciliter la « distanciation sociale » ?

Le Comité des Nations Unies pour la prévention de la torture a appelé les gouvernements à « réduire la population carcérale… dans la mesure du possible, en mettant en œuvre des programmes de libération anticipée, provisoire ou temporaire ». En Argentine, au Brésil, en Colombie, en Iran, en Italie, au Pérou, en Thaïlande et au Venezuela, les détenus ont protesté contre la surpopulation et les mauvaises conditions d’hygiène et de santé qui les exposent à un risque accru de contracter le COVID-19. L’OMS a publié des directives à l’intention des prisons et des centres de détention pour les aider à se préparer à la pandémie, mais peu de centres de rétention administrative les respectent, comme en Australie, au Canada, en Europe, dans le Golfe et aux États-Unis, où des détenus ont dû faire grève de la faim pour obtenir du savon.

L’Afghanistan, la France, l’Indonésie, l’Iran, l’Italie, la Jordanie, le Kenya, le Pakistan, la Pologne, le Soudan et certaines juridictions américaines ont remis en liberté des détenus afin de décongestionner leurs prisons. Au Royaume-Uni et aux États-Unis, des poursuites judiciaires ont abouti à la libération de détenus de centres de rétention administrative. La Belgique, les Pays-Bas, l’Arabie saoudite et l’Espagne ont également remis en liberté un nombre limité de migrants détenus.

• Votre gouvernement remet-il en liberté des individus qui ne devraient pas être placés en détention, notamment la plupart des personnes se trouvant en détention provisoire, des personnes détenues pour des délits mineurs, des détenus non inculpés et des mineurs délinquants non violents ?

• Les autorités envisagent-elles de remettre en liberté les détenus exposés à un risque plus élevé de maladie grave en cas d’infection, notamment les personnes âgées, les personnes souffrant déjà de problèmes de santé, les personnes atteintes de handicap et les femmes enceintes ?

Au Chili et aux États-Unis, des responsables ont déclaré qu’ils envisageraient de remettre en liberté les détenus âgés. En Argentine, des personnes présentant d’importants problèmes de santé ont été identifiés comme candidats à des alternatives à la détention. Aux États-Unis, certaines femmes enceintes ont été remises en liberté. Le Brésil a relâché des mineurs placés en détention pour infractions non violentes. La Jordanie a libéré des personnes en détention provisoire. En Russie, à Moscou, les responsables de l’application des lois ont déclaré qu’ils envisageraient des alternatives à la détention provisoire. Aux États-Unis, les remises en liberté décidées au niveau fédéral s’appuient sur un algorithme discriminatoire vis-à-vis des minorités.

• Votre gouvernement a-t-il remis en liberté des prisonniers politiques et d’autres personnes emprisonnées à tort ou arbitrairement, y compris des défenseurs des droits humains, des journalistes et des militants politiques ?

Bahreïn, l’Égypte et l’Iran ont remis en liberté certains prisonniers politiques et des figures de l’opposition politique, mais pas d’autres détenus de premier plan. La Turquie a annoncé l’adoption d’une loi autorisant la libération de nombreux prisonniers, mais par les journalistes, les activistes des droits humains et les prisonniers politiques visés par des accusations mensongères de terrorisme. Les prisonniers politiques restent derrière les barreaux au Kirghizistan, au Myanmar et dans de nombreux autres pays, et la libération de personnes se trouvant en détention arbitraire au Cambodge, au Cameroun, en Libye, au Soudan du Sud, en Syrie et au Yémen se fait encore plus urgente en raison du risque posé par le COVID-19. La Chine devrait également mettre immédiatement fin à l’internement massif des musulmans turcs au Xinjiang.

Nos recherches ont permis d’identifier 40 questions destinées à orienter la formulation de stratégies respectueuses des droits des groupes les vulnérables face à la crise
• Votre gouvernement a-t-il demandé à ses forces de police de procéder à l’arrestation de travailleuses du sexe, de délinquants non violents condamnés pour trafic ou possession de stupéfiants, de personnes arrêtées pour « crimes moraux » et d’autres personnes qui ne devraient pas faire l’objet de sanctions pénales, afin d’éviter la surpopulation carcérale ?

L’Ouganda, qui criminalise l’homosexualité, a arrêté fin mars de jeunes LGBT dans un refuge. Dans certaines villes américaines, comme Miami, Philadelphie, Phoenix et Tucson, les forces de police ont déclaré qu’elles ne procéderaient pas à des arrestations pour des violations « de faible gravité », comme la possession de stupéfiants et la prostitution. À Baltimore, la procureure de l’État du Maryland a déclaré qu’elle ouvrirait aucune poursuite pour de tels crimes. Cependant, d’autres villes américaines, comme la Nouvelle-Orléans, continuent d’arrêter les suspects de délits mineurs.

Améliorer l’accès à l’eau et à l’assainissement

• Votre gouvernement recourt-il aux meilleures normes humanitaires vis-à-vis des réfugiés, des demandeurs d’asile, des personnes déplacées et des migrants vivant dans des camps surpeuplés sur son territoire ?

Dans les pays où des réfugiés, des migrants, des demandeurs d’asile et des personnes déplacées vivent dans des camps, tels que le Bangladesh, le Liban, le Myanmar, le Nigéria, le Soudan et le Soudan du Sud, le risque de flambées dévastatrices de COVID-19 est élevé en raison de la surpopulation, des mauvaises conditions d’hygiène et de l’insuffisance des services de santé. En Italie, des dizaines de milliers de demandeurs d’asile vivent dans de vastes centres d’accueil, souvent dans des chambres et des cafétérias communes. Au Liban, le Haut-Commissariat des Nations Unies pour les réfugiés sensibilise les réfugiés aux informations cruciales relatives à l’hygiène. La Grèce a imposé une quarantaine de 14 jours dans un camp près d’Athènes, où des dizaines de cas de COVID-19 avaient été recensés. Human Rights Watch a exhorté le gouvernement à déplacer les résidents des camps surpeuplés des îles grecques, en donnant la priorité aux plus menacés. Face aux dangers posés par la pandémie, L’ONU recherche à obtenir une aide d’un montant de deux milliards de dollars destinée à aider les pays pauvres, dont beaucoup ont des populations de réfugiés.

• Votre gouvernement prend-il des mesures proactives pour garantir un accès continu à l’eau potable pour tous, y compris en suspendant les coupures d’eau ?

Une bonne hygiène, notamment se laver les mains, est une mesure essentielle de santé publique pour répondre à la pandémie. Au Libéria, au Kenya et en Indonésie, des stations pour se laver les mains ont été installées dans les zones urbaines. La Commission africaine des droits de l’homme et des peuples a appelé à « une prolongation du délai de paiement pour… les factures d’eau ». L’Espagne et l’Argentine ont garanti que l’eau ne serait pas coupée. Le Japon et le Kosovo ont reporté les paiements des charges. Dix experts indépendants des Nations Unies sur les droits de l’homme jugent vitale la fourniture gratuite, par les gouvernements, « de l’eau pendant toute la durée de la crise aux personnes vivant dans la pauvreté ». En Bolivie, le gouvernement paie 50% des factures d’eau ; son homologue à Bahreïn, la totalité. En Afrique du Sud, le gouvernement a appelé les municipalités à cesser de couper l’eau pour non-paiement des factures et, dans les implantations sauvages et autres communautés dans le besoin, distribue l’eau à l’aide de navires-citernes. Dans le nord-est de la Syrie, les fréquentes restrictions imposées par les autorités turques à l’approvisionnement en eau risquent d’empêcher la population locale de ne pas pouvoir se laver les mains correctement.

Apporter une aide au-delà des frontières nationales

• Votre gouvernement contribue-t-il aux efforts internationaux de collecte de fonds pour aider d’autres pays à faire face à la pandémie de COVID-19 ?

Les États-Unis, le Canada, l’Union européenne, la Banque mondiale et la Banque africaine de développement ont tous récemment approuvé un financement d’urgence pour l’aide humanitaire afin d’appuyer la réponse des pays en développement au COVID-19. La Russie a fourni du matériel médical aux États-Unis à un coût inférieur à celui du marché. Le gouvernement chinois a distribué dans le monde entier des matériaux servant à la production de tests, bien que certains destinataires aient été contraints de retirer du marché des tests et des masques défectueux. Plusieurs multinationales ont annoncé qu’elles apporteraient une aide.

II. Une gestion de crise respectueuse des droits humains

Utilisation des pouvoirs d’urgence et lutte contre les violations des forces de sécurité

• Les pouvoirs d’urgence sont-ils utilisés de manière légale, nécessaire et raisonnable ?

• Les pouvoirs d’urgence sont-ils limités dans le temps et contrôlés sur les plans législatif ou judiciaire ?

• Votre gouvernement signale-t-il ses dérogations (suspension temporaire de l’exécution de ses obligations en matière de droits humains) aux organes de traité pertinents ?

Au moins 82 pays ont imposé des politiques et des mesures d’urgence en raison de la crise du COVID-19, mais selon le Haut-Commissaire des Nations Unies aux droits de l’homme, seuls 40 ont notifié l’ONU de leurs dérogations à leurs obligations en matière de droits humains. La Bolivie, la France et le Maroc ont imposé des urgences « sanitaires » sans notifier ces dérogations officiellement aux organes de traité pertinents. Certains pays, dont l’Argentine, l’Éthiopie et le Portugal, ont inclus des dates d’expiration claires aux pouvoirs d’urgence, autorisant un débat autour de leur renouvellement. La Hongrie a adopté une loi sur l’état d’urgence qui donne au gouvernement des pouvoirs illimités pour une durée indéterminée, et le Cambodge est sur le point de le faire. En Israël, une tentative de suspension effective de la Knesset a été critiquée comme un abus de pouvoir. En Thaïlande et en Bolivie, de nouvelles lois et décrets d’urgence semblent ouvrir la voie à une vaste censure, qui met en péril la liberté d’expression. La loi d’urgence britannique sur le coronavirus affaiblit les protections contre la détention de personnes atteintes de troubles et de handicaps mentaux et compromet les soins sociaux pour les personnes âgées.

• Si les forces de sécurité de l’État imposent une « distanciation sociale » ou fournissent des articles médicaux, les fonctionnaires prennent-ils des mesures pour prévenir les abus et tenir les responsables pour comptables de leurs actes ?

En République démocratique du Congo, en France, au Kenya, aux Philippines, en Afrique du Sud et en Ouganda, les abus infligés par la police à des personnes qui enfreignent le couvre-feu ou les ordonnances de confinement ont suscité des critiques. Au Panama, une femme transgenre a été arrêtée pour s’être rendue à l’extérieur un jour réservé aux « femmes » dans le cadre d’un programme qui permet aux femmes et aux hommes de quitter leur domicile en alternance. En Ouganda, où des femmes ont été contraintes de se déshabiller lors d’un incident caractérisé par des abus policiers, et en Afrique du Sud, où des enfants ont été blessés alors qu’un homme a été abattu devant son domicile, les autorités ont promis d’ouvrir des poursuites et de sanctionner les officiers responsables.

Éviter le sacrifice d’autres droits

• Dans le cadre de sa réponse à la pandémie, le recours de votre gouvernement aux technologies de surveillance numérique est-il étroitement adapté à la protection de la vie privée, et des libertés de réunion et d’expression ?

• Les technologies utilisées remplissent-elles les huit conditions de surveillance numérique définies par plus de 100 organisations de la société civile en avril ?

La surveillance numérique est déployée, entre autres, pour assurer le suivi des contacts, imposer les quarantaines, évaluer les modalités de propagation du virus, ou déterminer l’efficacité de la « distanciation sociale ». Dans leur réponse au COVID-19, la Chine, l’Iran et la Russie recourent à des mesures de surveillance numérique qui menacent le droit à la vie privée et les libertés d’expression et de réunion. L’Arménie et Israël ont adopté des lois radicales qui menacent la vie privée en contraignant les entreprises de télécommunications à remettre aux autorités l’historique des appels téléphoniques et les données de localisation. En Corée du Sud, de nouvelles réglementations autorisent les autorités à divulguer publiquement des informations anonymes relatives aux mouvements de personnes, mais les mises à jour contiennent suffisamment de détails pour susciter des craintes quant à leur privée. Si les garanties de protection des données varient d’un pays à l’autre, la France, l’Allemagne, l’Inde, l’Italie, la Pologne, Singapour, le Royaume-Uni et les États-Unis explorent ou utilisent déjà des données de localisation de téléphonie mobile ou la reconnaissance faciale.

L’ONU a prévenu que de solides cadres de gouvernance des données sont nécessaires pour empêcher les acteurs de « profiter de la crise pour violer les droits humains ou mettre en place des systèmes de surveillance de masse ». Plus de 100 groupes indépendants ont identifié huit conditions pour l’utilisation des technologies de surveillance. Le caractère bénévole et participatif des efforts déployés à Taiwan pour recourir à la technologie a dissipé certaines craintes. Les efforts pour assurer une traçabilité de proximité à l’aide de la technologie Bluetooth anonyme et cryptée, sur une base bénévole et décentralisée, reflètent une approche plus mesurée et respectueuse de la confidentialité des données.

• Si votre gouvernement ferme les frontières, permet-il aux demandeurs d’asile de déposer leur dossier ?

Le Brésil, la Hongrie et l’Ouganda ont fermé leurs frontières aux demandeurs d’asile. Les États-Unis expulsent sommairement des migrants qui traversent illégalement leurs frontières terrestres sans leur permettre de déposer une demande d’asile. Le Canada a temporairement fermé sa frontière sud, entraînant le retour de demandeurs d’asile aux États-Unis. Le Haut-Commissariat des Nations Unies pour les réfugiés a clairement indiqué que le COVID-19 ne justifie pas de telles mesures. Après avoir suspendu pour un mois les demandes d’asile, la Grèce a levé cette interdiction en avril. La Commission européenne a déclaré que les fermetures temporaires des frontières extérieures de l’UE ne devraient pas s’appliquer aux personnes ayant besoin d’une protection internationale ou d’autres besoins humanitaires. Néanmoins, l’Italie a publié un décret fermant ses ports aux opérations de recherche et de sauvetage, invoquant le coronavirus.

• Votre gouvernement veille-t-il à ce que les restrictions de la liberté de mouvement et l’interdiction des procédures médicales « non essentielles » ne portent pas atteinte au droit à l’avortement ?

• La contraception et des soins de santé maternelle adéquats sont-ils toujours disponibles ?

Aux États-Unis, certains États ont déclaré que les avortements ne sont pas des interventions chirurgicales essentielles et ne devraient pas être pratiqués pendant la pandémie, violant les protections juridiques internationales relatives à la santé sexuelle et génésique. L’Irlande a approuvé l’utilisation de la télémédecine pour les consultations pré-avortement. Au Royaume-Uni, les autorités sanitaires d’Angleterre et d’Écosse ont désormais autorisé la prescription à domicile d’une pilule abortive précoce pendant la quarantaine, mais les Irlandaises du Nord sont confrontées à des restrictions draconiennes. En France, les sénateurs ont bloqué une motion visant à prolonger le délai légal pendant lequel l’avortement peut être pratiqué, ce qui aurait pu permettre de garantir l’accès aux soins liés à l’avortement après la levée des restrictions à la liberté de mouvement. Les hôpitaux italiens considèrent de plus en plus les avortements comme des procédures qui peuvent être « différées » et repoussent ce type d’interventions.

En raison de perturbations dans la chaîne d’approvisionnement, les prestataires de santé au Myanmar, en Ouganda, au Zimbabwe et dans de nombreux autres pays sont confrontés à des ruptures de stock pour les articles de santé reproductive. Après le tollé suscité par la décision d’hôpitaux privés d’interdire aux partenaires des femmes enceintes d’assister aux accouchements, le gouverneur de l’État de New York leur a ordonné d’autoriser à nouveau leur présence.

Faire face aux retombées économiques

• Votre gouvernement envisage-t-il d’atténuer les dégâts économiques causés par le COVID-19 en garantissant à tous des droits économiques fondamentaux, notamment pour les travailleurs à faible revenu, sans papiers et non déclarés ?

En Inde, au Liban, au Pakistan et en Afrique du Sud, les mesures de confinement ont particulièrement porté atteinte aux travailleurs à faibles revenus de l’économie informelle. Au Moyen-Orient, les employés de maison risquent d’être contraints de travailler 24 heures sur 24. Sans le soutien du gouvernement aux familles pauvres victimes de la crise économique, le travail des enfants et le mariage d’enfants ont toutes les raisons de croître. Aux États-Unis, le plan de relance économique exclut plus de huit millions de sans-papiers qui paient pourtant des impôts et ne garantit de congés-maladie qu’à certains professionnels. Les États-Unis interdisent spécifiquement à ceux dont les revenus proviennent d’activité « de nature sexuelle lubrique » d’avoir accès aux prêts à taux préférentiel offerts aux petites entreprises, ce qui empêcherait les professionnel(le)s du sexe légaux et les membres de compagnies de danse et de productions théâtrales d’y avoir accès. En Inde, un dispositif d’aide d’un montant de 1,7 billion de roupies (environ 22,5 milliards de dollars) permettra de fournir gratuitement des vivres et d’assurer des transferts monétaires aux populations pauvres et vulnérables ainsi qu’une assurance aux agents de santé. L’Ouganda a promis de distribuer des vivres aux populations vulnérables, dont les femmes qui allaitent et les journaliers, et le Rwanda a promis à 20 000 familles la livraison de produits alimentaires au « porte à porte ». Mais dans ces deux pays, de nombreuses autres personnes vivant dans la pauvreté ne seront pas couvertes par ces programmes.

• Votre gouvernement prend-il des mesures pour empêcher les gens de perdre un logement décent ?

• Votre gouvernement fournit-il des services aux travailleurs migrants dont le domicile est éloigné des lieux de travail et aux sans-abris ou aux personnes vivant dans des établissements humains informels ?

Conscientes du rôle du logement dans la réponse à la crise, l’Argentine, l’Australie, l’Irlande et de nombreux autres pays ont annoncé des mesures pour mettre fin aux expulsions. Le Royaume-Uni et l’Afrique du Sud ont promis que tous les sans-abris auraient un logement. À Berlin, en Allemagne, le gouvernement régional a mis à disposition une ancienne auberge de jeunesse pour des centaines de sans-abris, avec accès à des sanitaires. En Italie, les appels aux autorités locales se multiplient pour fournir des logements et des installations sanitaires aux travailleurs agricoles migrants établis dans des camps de fortune. L’Inde s’est engagée à soutenir des centaines de travailleurs migrants népalais à la frontière qui tentent de rentrer dans leur pays.

• Votre gouvernement mobilise-t-il un soutien supplémentaire pour les enfants pauvres qui dépendent de l’école pour les repas ?

Aux États-Unis, des repas à emporter sont disponibles dans certaines écoles publiques tandis que des programmes de livraison de nourriture par la Poste ont été instaurés dans un certain nombre de zones rurales. Le Royaume-Uni remplace les repas scolaires gratuits par des bons d’achat valables en supermarchés dans certaines régions, de la nourriture à emporter dans d’autres et des virements de fonds ailleurs. Le Cap-Vert a annoncé une aide alimentaire d’un mois pour les familles et les enfants à faible revenu qui dépendaient du programme de repas scolaires. L’Afrique du Sud n’a lancé aucun programme d’alimentation pour les élèves pendant la période de confinement.

• Votre gouvernement soutient-il les femmes susceptibles de s’occuper de manière disproportionnée de leurs enfants en raison de la fermeture des écoles et des restrictions à la liberté de mouvement ?

Avec plus d’un milliard d’élèves coincés à la maison, la charge de travail supplémentaire occasionnée par leur déscolarisation incombera probablement davantage aux femmes, lesquelles en font déjà trois fois plus que les hommes à cet égard. Un nouveau document présenté par un groupe d’économistes des États-Unis et d’Allemagne prévoit que le COVID-19 aura un « effet négatif disproportionné sur les femmes et leurs opportunités professionnelles ». En Australie, le gouvernement a rendu les services de garde d’enfants gratuits pour les parents qui travaillent, tandis que le Japon subventionne les entreprises pour qu’elles accordent des congés payés à ceux qui ne peuvent travailler en raison de leurs responsabilités familiales.

III. Répondre aux conséquences négatives de la « distanciation sociale »

Soutien psychosocial

• Votre gouvernement met-il des services de santé mentale à la disposition de sa population, compte tenu des conséquences psychologiques de la « distanciation sociale », de l’impact économique et de la perte de proches causée par le COVID-19 ?

La ville de New York, épicentre de l’épidémie aux États-Unis, s’est engagée à fournir gratuitement des conseils psychosociaux par téléphone à tous ses résidents. En Italie, épicentre de l’épidémie en Europe, le gouvernement a lancé un programme national de soutien psychologique. En Australie, une « ligne d’assistance dédiée au bien-être » a été annoncée pour aider à faire face au coronavirus.

Assurer la continuité pédagogique

• Si votre gouvernement a fermé les écoles, prend-il des mesures pour que tous les enfants puissent suivre leur cursus scolaire à domicile ?

Plus de 1,5 milliard d’élèves – plus de 90% des inscrits dans le monde – ne sont plus scolarisés en raison de la fermeture de leurs établissements dans au moins 188 pays. Au Canada, certaines provinces envoient des copies physiques des devoirs à faire à domicile aux élèves, pour venir en aide à ceux qui n’ont pas d’ordinateur, au lieu de se fier entièrement à un cursus scolaire informatisé. L’Italie a dégagé mi-mars 85 millions d’euros pour soutenir l’enseignement à distance, notamment en formant les enseignants et en envoyant des ordinateurs aux étudiants.

• Votre gouvernement rend-il les systèmes d’enseignement à distance accessibles aux communautés historiquement marginalisées, notamment les enfants atteints de handicap ?

Les écoles libanaises n’ont pas mis à la disposition des enfants handicapés des ressources qui leur permettraient de bénéficier de l’apprentissage à distance, tandis qu’en Argentine, les services pour ces élèves ont été temporairement suspendus jusqu’à la levée de la quarantaine.

Lutter contre les violences domestiques et les violences contre les minorités

• Les autorités de l’État luttent-elles contre les discours de haine xénophobes et anti-migrants ?

La discrimination et des crimes haineux en relation avec le COVID-19 ont visé les Asiatiques au Moyen-Orient, en Europe et aux États-Unis, ainsi que les étrangers et les membres de la diaspora en visite au Cameroun, les Indiens du nord-est du pays, les musulmans du Cambodge et les membres d’une secte religieuse sud-coréenne. Aux États-Unis, la rhétorique visant à qualifier le virus de « chinois » ou à le présenter comme étant en provenance de « Wuhan » a coïncidé avec une hausse des actes anti-asiatiques. Le leader hongrois Viktor Orbán a instrumentalisé le coronavirus pour s’en prendre aux migrants et alimenter la xénophobie.

• Votre gouvernement mobilise-t-il des ressources pour soutenir les victimes de violences domestiques ?

ONU-Femmes a averti que le confinement peut entraîner une hausse des violences domestiques, comme cela a déjà été observé au Brésil, en Chine, en France, au Kenya, au Kirghizistan et en Afrique du Sud. Les personnes LGBT sont également confrontées à des risques accrus de telles violences. La France a annoncé le financement de 20 000 nuitées d’hôtel pour les femmes victimes de violences conjugales, ainsi que la possibilité pour ces dernières de donner discrètement l’alerte dans les pharmacies à l’aide d’un code. En Italie, les autorités locales ont été autorisées à réquisitionner des hôtels pour héberger les victimes de violence domestiques en fuite. En Inde, le gouvernement d’un État a mis en place un numéro spécial contre la violence domestique. Le rapporteur spécial des Nations Unies sur la violence à l’égard des femmes a suggéré de fournir des services de chat et de SMS en ligne réservés aux victimes.

Les enseignants étant souvent les mieux placés pour l’identifier et demander une intervention adéquate, la maltraitance des enfants peut passer inaperçue avec la fermeture des écoles. En Allemagne, les enfants « à risque » ne seront pas contrôlés aussi régulièrement par les services de protection de l’enfance, qui fonctionnent à capacité réduite. Pour lutter contre la propagation du COVID-19, certaines maisons de retraite aux États-Unis et en Australie interdisent les visites. Mais de telles mesures réduisent également la surveillance importante que les visiteurs externes peuvent exercer vis-à-vis des abus éventuels commis sur place.

Vaccins en Afrique une étude présente les contours de la polémique

Cartographie resserrée des 5 500 comptes les plus influents, classée et regroupée par proximité conversationnelle et relationnelle.
Cartographie resserrée des 5 500 comptes les plus influents, classée et regroupée par proximité conversationnelle et relationnelle.

35°Nord, agence de conseil en stratégie de communication dédiée au continent africain et Afriques Connectées, laboratoire d’analyse des phénomènes viraux en œuvre sur les réseaux sociaux en Afrique, présentent les résultats d’une étude sur la polémique sur les réseaux sociaux après des déclarations de chercheurs français sur l’antenne de LCI, le 1er avril, au sujet de tests de vaccins en Afrique pour lutter contre la crise du Covid-19.

Déjà mobilisée à travers son partenariat avec le site Covid Africa et la publication d’un bulletin quotidien sur la pandémie en Afrique, notamment disponible sur un site dédié et ses chaînes WhatsApp et Telegram, 35°Nord confirme son engagement pour permettre à tous d’avoir une information de qualité, fiable et factuelle dans un contexte favorable aux rumeurs et désinformations

Réalisée après l’analyse de plus de 212 000 publications (Twitter et Facebook) entre le 1er et le 9 avril 2020, cette étude repose sur le décryptage des schémas de diffusion de l’information et des leviers de visibilité ayant permis de générer ce bad buzz. Concernant la temporalité de cette crise, le pic du sujet intervient 48h après la première vidéo amateur (émission de LCI filmée via smartphone) diffusée sur Twitter.

Sur ce réseau social, 120 000 personnes ont pris part à la polémique et ont engendré près de 210 000 tweets entre le 1er et le 9 avril. Ces publications ont généré plus de 430 millions d’impressions potentielles (en comparaison, le sujet sur le Franc CFA en janvier 2019 avait généré 119 millions d’impressions). Parmi ces twittos, l’étude montre de façon très claire que l’ampleur de la crise a été portée par quelques comptes Twitter de personnalités internationales du sport ou de la musique, françaises ou des diasporas africaines. Il est à noter que c’est le rappeur français Booba qui a été le premier à relayer la vidéo dans la nuit du 1er au 2 avril. Dans la foulée, plusieurs footballeurs africains comme Didier Drogba, Demba Ba ou Samuel Eto’o (ce dernier sur Facebook) se sont exprimés à leur tour sur le sujet, amplifiant la mobilisation dans certains pays du continent comme en Côte d’Ivoire et au Sénégal.

Ces mobilisations ont également été portées par certains chefs d’État (Mali, Burkina Faso) ou ministres. A titre d’exemple, le ministre de la Santé du Sénégal, Monsieur Abdoulaye Diouf Sarr, a tweeté la vidéo de sa déclaration sur la chaîne ITV Sénégal, le 3 avril. Son tweet « L’Afrique n’est le dépotoir de personne » a été le 4ème le plus retweeté au Sénégal.
Des institutions internationales telles que l’Organisation Mondiale de la Santé, l’Africa Center for Disease Control and Prevention ou encore l’agence de développement de l’Union africaine AUDA-NEPAD ont également réagi.

Cette étude réalisée avec Afriques Connectées montre également les mécanismes de propagation et de viralisation, notamment sur Twitter :

  1. Les stars internationales avec plus de 100 000 followers ont mobilisé le grand public
  2. Les petits comptes suivis par moins de 500 followers, auteurs de 70 % des 210 000 tweets, ont amplifié le phénomène.


Enfin sur Facebook, la colère, la méfiance et le rejet sont les trois principales réactions qui ressortent de l’analyse. Avec près de 10 % du total des réactions, l’emoji correspondant à la colère a été particulièrement, Facebook et son historique favorisant davantage le like ou le commentaire.


En conclusion, « cette analyse de la polémique en ligne relative aux vaccins contre le Covid-19 en Afrique a confirmé la force des réseaux sociaux pour propager en quelques heures au niveau mondial un contenu d’abord uniquement visible dans une émission de télévision française. Si les prises de parole de stars ont suscité des taux d’engagement considérables, la polémique a été aussi et surtout amplifiée par un fort volume de publications « d’expressions citoyennes » malgré une audience restreinte de leurs auteurs », explique Romain Grandjean, associé chez 35°Nord.

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Cartographie resserrée des 5 500 comptes les plus influents, classée et regroupée par proximité conversationnelle et relationnelle.
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#CORONAVIRUS : le Groupe de la Banque mondiale se mobilise

Banque Mondiale COVID-19 coronavirus
Banque Mondiale COVID-19 coronavirus
  • Le Groupe de la Banque mondiale propose une première série d’opérations de soutien d’urgence pour aider les pays à affronter les conséquences immédiates de la COVID-19.
  • Un programme économique de plus grande envergure pourrait mobiliser jusqu’à 160 milliards de dollars au cours des 15 prochains mois

De nombreux pays à revenu faible et intermédiaire n’en sont encore qu’aux premiers stades de la pandémie de Covid-19, mais son impact se fait déjà sentir. Les systèmes de santé en Éthiopie et au Yémen sont mis à rude épreuve, Haïti et la Mongolie manquent de personnel médical et, au Pakistan, les millions d’enfants qui ne peuvent plus aller à l’école n’ont aucune solution d’enseignement à distance. Les risques engendrés par le coronavirus sont particulièrement critiques pour les millions de personnes qui vivent dans la pauvreté ou qui n’en sont sorties que récemment. 

Le Groupe de la Banque mondiale agit sans délai pour renforcer son soutien et aider les pays à faire face à la crise sanitaire causée par la pandémie de Covid-19 et à ses multiples conséquences, notamment le risque de récession mondiale.

À la suite du feu vert donné aujourd’hui par ses Administrateurs, la Banque lance immédiatement une aide d’urgence au profit de projets répartis dans l’ensemble du monde. Et ce soutien d’urgence aux gouvernements et aux entreprises n’est que le début d’un effort plus vaste. Compte tenu des défis sans précédent que pose la pandémie de Covid-19, le Groupe de la Banque mondiale prévoit de fournir jusqu’à 160 milliards d’engagements au cours des 15 prochains mois, afin d’aider les pays à protéger les populations pauvres et vulnérables, soutenir les entreprises et favoriser le redressement de l’économie. 

En soulignant le rôle capital de l’ensemble des institutions du Groupe, le président David Malpass a déclaré que « les pays les plus pauvres et vulnérables risquent d’être les plus durement touchés ».

« Le Groupe de la Banque mondiale prend des mesures rapides et de grande envergure pour réduire la propagation de COVID-19 et nous avons déjà des opérations d’intervention sanitaire en cours dans plus de 65 pays. »

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David Malpass Président du Groupe de la Banque mondiale

Des dispositions spéciales de financement accéléré permettent à une première série de projets de démarrer rapidement dans 25 pays, pour un montant global de 1,9 milliard de dollars. Mais ce n’es Les équipes de la Banque mondiale travaillent avec les pays clients pour déployer au plus vite un montant de 1,7 milliard de dollars supplémentaires à travers des projets existants pour lutter contre la pandémie et au relèvement des pays.,

Aider les systèmes de santé à relever les défis immédiats de la pandémie est au cœur de ces premières mesures. Par exemple, dans des pays comme l’Afghanistan, Haïti, l’Inde, la Mongolie ou le Tadjikistan, les fonds permettront de renforcer les équipes médicales et d’assurer qu’elles sont bien formées et équipées pour dispenser des soins d’urgence. Dans d’autres pays tels que l’Équateur et la République kirghize, ils contribueront à sensibiliser le public en transmettant aux citoyens des messages forts de prévention et de protection à court et moyen terme. Et à Djibouti, en Éthiopie et au Yémen, entre autres, l’augmentation des ressources pour lutter contre la pandémie viendra également en appui aux mesures de long terme pour développer et renforcer les capacités des systèmes nationaux de santé.

Le cas de la République démocratique du Congo illustre l’éventail de l’aide qu’apporteront les projets de la Banque mondiale : dépistage précoce du virus et recherche des personnes contacts, mise en place d’un cordon sanitaire pour limiter la propagation à partir de la capitale du pays, ou encore déploiement à grande échelle de campagnes d’information. Les nouveaux financements permettront aussi de rénover et équiper les principaux centres de soins primaires afin qu’ils puissent fonctionner dans le respect indispensable des normes de lutte contre la pandémie. 

Outre les projets menés par la Banque mondiale, l’aide d’urgence comprend aussi une enveloppe de 8 milliards de dollars de la Société financière internationale (IFC), qui se mobilise actuellement pour aider le secteur privé à faire face à la pandémie. En effet, l’expérience de chocs antérieurs montre que le maintien de la solvabilité des entreprises est essentiel pour sauver des emplois et limiter les pertes économiques. IFC s’emploie à lancer de nouveaux investissements, tout en intensifiant ses financements de crédits commerciaux et de fonds de roulement au profit de ses clients. De nombreuses activités du Groupe de la Banque mondiale continueront aussi à cibler les petites entreprises pour qu’elles puissent poursuivre leur contribution essentielle à la croissance et à l’emploi dans de nombreux pays clients.

En complément de l’aide directe aux gouvernements et aux entreprises privées, le Groupe s’efforce de remédier aux perturbations des chaînes d’approvisionnement dans le monde, afin que les pays reçoivent des fournitures médicales indispensables. Ainsi, la Banque mondiale intervient auprès des fournisseurs pour le compte des gouvernements afin de s’assurer qu’ils sont en mesure de fournir ces produits tout au long de la situation d’urgence mondiale.

Enfin, le Groupe de la Banque mondiale progresse rapidement dans la mise au point d’un programme économique plus large visant à fournir jusqu’à 160 milliards de dollars de soutien aux pays clients au cours des 15 prochains mois. L’un des premiers volets de ce programme sera le déblocage par la MIGA de 6 milliards de dollars d’émissions accélérées de garanties de prêts. Cette initiative permettra d’acheter des équipements médicaux d’urgence, de procurer des liquidités aux entreprises, notamment les plus petites, et aussi de répondre aux besoins de financement à court terme des gouvernements.

Au travers de ses financements et d’une large palette d’interventions d’assistance technique, le Groupe de la Banque mondiale aidera les pays à accélérer leur rétablissement et à jeter les bases de leur croissance future. Et dans toutes les actions qu’il mènera pour lutter contre la pandémie de Covid-19, il s’attachera, en priorité, à trouver des solutions qui aideront les pays à protéger leurs populations les plus pauvres et les plus vulnérables et à restaurer leurs moyens de subsistance.

AFIDBA 2020 pour les startup digitale et à fort impact

AFIDBA - AFD For Inclusive & Digital Business in Africa
AFIDBA - AFD For Inclusive & Digital Business in Africa

AFIDBA AFD For Inclusive & Digital Business in Africa

Les startup qui agissent en Afrique dans les différentes thématiques du numérique et qui misent sur un fort impact peuvent postuler à l’appel à candidature de AFIDBA 2020.

L’appel à candidature est prolongé jusqu’au 24 avril 2020

AFIDBA

Les startup doivent avoir un impact important dans les thématiques du développement : santé, éducation, agriculture, énergie, entrepreneuriat, mobilité, services, etc..

AFIDBA est un programme d’accompagnement dédié aux entreprises digitales et inclusives en phase de croissance, actives au Burkina Faso, au Ghana, au Maroc ou au Sénégal. Ces entreprises intègrent dans leur modèle des populations vulnérables à très faible revenu, ayant peu ou pas accès aux services et biens essentiels.

Vous êtes un entrepreneur engagé, visionnaire et dirigeant une entreprise à impact ?

Votre entreprise génère des revenus et vous souhaitez passer à la vitesse supérieure ?EVous cherchez à booster vos activités et à développer votre entreprise ?

Vous collaborez étroitement avec des communautés vulnérables ?

Vous participez à l’amélioration des conditions de vie de populations en situation de précarité ?

Vous êtes disponible à raison de 1 à 2 rendez-vous par semaine pour suivre le programme d’accélération AFIDBA pendant 6 mois ?

Le site AFIDBA pour candidater

AFIDBA
AFIDBA

Le Conseil Présidentiel pour l’Afrique (CPA) réagit à l’interview d’Emmanuel Macron

Conseil Présidentiel pour l'Afrique
Conseil Présidentiel pour l'Afrique

Le Président de la République française, Emmanuel Macron, a plaidé, sur les ondes de Radio France Internationale, pour un partenariat renforcé avec les pays africains, à l’aune de la pandémie de Covid-19 qui n’épargne aucun continent. En exprimant son soutien au programme structuré autour des quatre axes définis par la task force opérationnelle de l’Union africaine, il a réitéré sa volonté d’accompagner l’Afrique et d’appuyer les efforts de ses dirigeants pour lutter contre la pandémie et ses conséquences économiques et humaines.

Ce devoir de solidarité doit d’abord s’exprimer à travers la mise à disposition immédiate d’équipements de santé, et de traitements et de vaccins lorsqu’ils auront été découverts. Il a pris l’engagement d’assurer un développement synchrone des traitements et vaccins, afin que ces derniers soient accessibles en même temps en Europe et en Afrique.Il y a urgence : selon une étude récente du cabinet McKinsey, même si le nombre de cas déclarés reste relativement faible à date, il devrait augmenter sensiblement dans les 100 jours à venir. Même s’il est très difficile de prédire avec certitude l’évolution de cette pandémie en Afrique, la responsabilité collective impose de prévoir

Les gouvernements, les médecins, les communautés scientifiques ainsi que les sociétés civiles africaines se mobilisent. L’Union africaine s’est elle-même mobilisée en nommant quatre envoyés spéciaux d’une « task force » chargée de coordonner l’effort de la communauté internationale pour la lutte contre cette pandémie tant sur le plan sanitaire qu’économique.

La France a appuyé la demande exprimée par la task force concernant la mise en place d’un moratoire sur la dette des pays africains. Au-delà, la France soutient l’idée que ce moratoire, décrété à l’issue de la réunion du G20 Finance, puisse être la première étape d’un processus de restructuration de la dette africaine pouvant mener à l’effacement de certaines créances, notamment pour les pays les plus fragiles.

Le Conseil présidentiel pour l’Afrique (CPA) considère essentielle la concrétisation rapide et sans faille de ces engagements. Les défis sanitaires, économiques et sociaux engendrés par cette crise constituent une épreuve de vérité dans notre volonté partagée de refonder le partenariat et la relation entre l’Afrique et la France. Les efforts de la communauté internationale doivent également se traduire de manière efficace et transparente au bénéfice des populations.

Aussi, attentif à l’évolution de la crise liée à la pandémie de Covid-19 et aux réponses qui lui seront apportées, le CPA poursuit ses quatre missions : transmettre, éclairer, formuler et développer.

Le CPA relaie ainsi au Président de la République, sans filtre, les inquiétudes du continent africain et de ses diasporas. Qu’il s’agisse des questions relatives à la dette des pays africains ou des craintes légitimes de ceux dont les proches vivent en Afrique.

Convaincu de leur rôle central dans la capacité de résilience du continent, le CPA souhaite mettre en lumière et soutenir les initiatives endogènes et innovantes portées par les sociétés civiles africaines face à la crise, dans la continuité de son projetCarnets de santé. Partout sur le continent, la tech africaine et son écosystème créent des outils pour diffuser des informations fiables et des ressources utiles, ou offrir des solutions de télémédecine. Des femmes et des hommes s’engagent pour sensibiliser les populations aux gestes barrière, tandis que des capacités artisanales ou industrielles sont mobilisées pour produire les gels, masques, respirateurs et tests nécessaires aux systèmes de santé africains.

Au-delà du nécessaire appui financier de la communauté internationale aux États africains, soutenir les actions des forces vives des sociétés civiles (collectifs citoyens, médecins, associations, entrepreneurs, artistes, etc.) est ainsi indispensable pour formuler des réponses rapides et pragmatiques à la crise.

Face à une crise mondiale s’impose enfin la nécessité d’accompagner les plans de riposte africains et les initiatives de la société civile dans un esprit de partenariat équilibré, afin de développer des synergies au service de tous.

Le Président Emmanuel Macron a ainsi exprimé la volonté que puisse s’articuler « un réseau de compétences, d’expertises, qui permette à la fois de mutualiser le savoir entre ce que l’Asie, l’Europe, les États-Unis ont vécu (…) et que [ce savoir] se diffuse dans la communauté académique, de recherche, mais aussi de cliniques en Afrique.»

Fidèles à l’esprit du discours de Ouagadougou, ces partenariats essentiels pour répondre à l’urgence permettront aussi, en sortie de crise, de renforcer l’engagement commun de l’Afrique et de la France en matière de santé mondiale.

Le site du Conseil Présidentiel pour l’Afrique

Avec 35° Nord

Conseil Présidentiel pour l'Afrique CPA
Conseil Présidentiel pour l’Afrique CPA

Africarena : rapport sur l’état de l’innovation technologique en Afrique

Africarena Startup Summit
Africarena Startup Summit

Nous avons oeuvré au cours des 3 dernières années à identifier certaines des meilleures startups à travers l’Afrique, à eur offrir une visibilité auprès de grandes entreprises et d’investisseurs mais également en s’engageant pour faciliter l’investissement dans la tech. C’est donc un grand plaisir de pouvoir annoncer notre nouveau rapport sur l’état de l’innovation technologique en Afrique.

En tirant parti des connaissances de notre communauté et en complétant l’excellent travail d’autres acteurs clé, nous avons dressé un portrait des secteurs les plus innovants, de l’état de l’investissement, nous couvrons le rôle des incubateurs et des accélérateurs, les stratégies d’open innovation des entreprises, l’accès aux talents et bien plus encore.


Nous présenterons les éléments clés de ce rapport le mardi 21 avril à 16h GMT + 2 et cela sera suivi d’une discussion avec des acteurs clés de l’écosystème technologique africain. Pour s’enregistrer c’est par ici.

Désinformation, cyberattaques et fake news l’autre guerre contre le coronavirus

Désinformation cyberattaques fake news cybercriminalité coronavirus
Désinformation cyberattaques fake news cybercriminalité coronavirus

Dans une étude publiée aujourd’hui, des sénateurs appellent le Gouvernement à mettre en place une force de réaction « cyber » pour lutter contre les « fausses nouvelles » et réagir au déploiement de stratégies ambiguës d’influence en ligne par certaines puissances étrangères.

La crise sanitaire, course au « tout digital », a considérablement accru l’exposition au risque informatique. Elle impose la protection des systèmes d’information du secteur social, de diffuser plus largement les « gestes barrière numériques », et de communiquer sur les cyber-crimes les plus fréquemment constatés pour faire face à l’explosion de la cybermalveillance et au risque d’espionnage informatique.

Dans leur étude, les sénateurs estiment que la crise permet le déploiement de stratégies d’influence ambiguës, voire agressives de puissances étrangères comme la Chine, pouvant utiliser des informations inexactes ou tronquées afin de valoriser son modèle social comme clef du succès de la lutte contre la pandémie, pour montrer son caractère indispensable pour apporter les produits sanitaires nécessaires à la lutte contre le virus, critiquer ouvertement les mesures mises en œuvre par les autres États et faire pression sur tous ceux qui dévoilent les objectifs de cette forme de communication. Il est clair qu’une guerre de la communication a été enclenchée, destinée à réécrire l’histoire et à dénigrer les démocraties pour préparer la reconfiguration du paysage géopolitique de l’après-crise. Le 14 avril, le Ministre de l’Europe et des affaires étrangères a convoqué, à juste titre, l’ambassadeur de Chine, pour lui exprimer sa désapprobation.

Les sénateurs estiment que les systèmes d’information des acteurs de la santé doivent être mieux protégés : ils sont vulnérables (18 attaques par rançongiciels en 2019 d’après l’ANSSI), conséquence d’un sous-investissement chronique en dépense de sécurité informatique. Depuis le début de la crise sanitaire des attaques par déni de service ont eu lieu contre l’AP-HP (Paris) le 22 mars dernier et contre l’AP-HM (Marseille) et une attaque par rançongiciel contre l’établissement public de santé de Lomagne (Gers).

En quelques jours, 8 millions de Français ont basculé la totalité de leur activité en télétravail. Des compromis ont été faits avec la sécurité. Les cyber-attaquants ont tout de suite exploité l’inquiétude ambiante en multipliant les opérations d’hameçonnage. Les sites de vente en ligne proposant médicaments, masques, gels hydro-alcooliques et autres produits de santé ont proliféré, avec pour objectif, outre une escroquerie à la vente, de récupérer des numéros de cartes bancaires. Désormais les attaques par « rançongiciel » se développent (déblocage contre rançon des systèmes d’information d’une entreprise) ce qui pourra s’avérer fatal pour des entreprises déjà fragilisées par la réduction de l’activité économique. Tout laisse à penser également que cette vulnérabilité accrue facilite des actions d’espionnage économique.

Les rapporteurs concluent leur étude par plusieurs recommandations concrètes :

–   Mettre en œuvre une force de réaction cyber afin de répondre aux fausses informations dans le domaine sanitaire, aux attaques contre les valeurs démocratiques et pour lutter contre les campagnes de désinformation ou d’influence de certains acteurs étrangers ;

–   Investir dans la sécurité informatique des acteurs de la santé ;

–   Lancer sans tarder une campagne de communication à grande échelle pour promouvoir la plateforme « cybermalveillance.fr» et diffuser les « gestes barrière numériques » ;

–   Initier une communication régulière, au travers des médias, d’un top 10 des cyber-crimes constatés sur le territoire ;

–   Unifier la chaîne de recueil et de traitement des plaintes en ligne, aujourd’hui de la compétence des autorités de police et de gendarmerie locales ;

Point sur la Pandémie du Covid19 et des Mesures de Confinement en Afrique

Depuis son apparition à Wuhan en novembre 2019, la pandémie du COVID19, a fait au moment de l‘écriture de ces lignes plus de 120.000 victimes sur les 1.930.780 de personnes testées positifs au virus.

C’est de mémoire, la pire crise sanitaire que le monde a connu depuis ces trois dernières décennies avec plus de 232 pays et territoires touchés par la pandémie. Aux Etats-Unis, épicentre actuel de la pandémie, ce sont environs 1500 personnes qui en meurent chaque jour. A New York, Hart Island est devenu le symbole macabre de la crise que traverse le pays : alors qu’en temps normal ce sont 25 enterrements qui s’y effectuent par semaine, ce nombre d’enterrement est désormais le quota quotidien.

La pandémie du COVID19 a mis en mal les systèmes de santé des pays, même les plus développés, et contraints au confinement plus de la moitié de la population de la planète

En effet, Bien que les coronavirus ne soient pas nouveaux comme pathogène (Epidémie du SARS 2001 en Chine, le MERS au Moyen orient), il n’existe à ce jour pas de vaccin ou d’antiviraux pour traiter les humains d’une infection de coronavirus.

Le seul rempart dont nous disposons aujourd’hui contre le virus, est la mise en place de mesures de confinement visant à ralentir la propagation du virus, pour éviter un effondrement de nos systèmes de santé, et nous donner le temps d’élaborer un vaccin. Il mérite d’être mentionné que pour certains scientifiques les mesures de confinements sont exagérées, et qu’étant donné que seule 1 personne sur 6 développe un cas de pneumonie sévère en cas d’infection du COVID19, un seuil d’immunité grégaire peut être atteint au bout de quelques mois. Toutefois, le manque de données suffisantes, notamment sur la contagiosité exacte de la maladie et son seuil d’immunité grégaire ne plaident pas en faveur de telles hypothèses.

Pour l’heure, l’Afrique semble être la moins touchée par la pandémie avec un peu plus de 10 000 cas, mais reste de loin l’objet d’énormes inquiétudes

Avec des systèmes de santé déjà sous pression dans la vaste majorité des pays, encore plus dans les pays touchés par l’épidémie à virus Ebola (RDC, Guinée, Sierra-Leone), il est de l’avis de nombreux experts internationaux et de l’OMS que l’Afrique est une bombe à retardement, et que ce n’est qu’une question de temps avant que la crise sanitaire qui secoue le reste du monde ne touche le continent. Outre le système de santé, la dynamique de propagation du virus (Des pays du Nord vers les pays du Sud), qui a entrainé nombreux africains à croire que le COVID19 serait une maladie des Toubabs persiste et pause en soit un risque de sous-évaluation du danger que représente le virus.

Une autre inquiétude, concerne les capacités économique, infra structurelle et technologique des pays africains à appliquer un confinement de leur population, comme l’ont fait la quasi-totalité des pays touchés. Déjà des pays comme le Bénin, ont dit ne pas avoir de plan de confinement de leur population, parce que selon le président Patrice Talon : le pays n’en a « pas les moyens”, “Si nous prenons des mesures qui affament tout le monde, elles finiront très vite par être bravées et bafouées », estime-t-il. Plus de 38% de l’économie des pays africain est informelle, ce qui voudrait dire que pour une très grande partie de la population, il faut bouger et se battre au jour le jour pour pouvoir manger.

En dépit de leurs conséquences économiques sévères, les mesures de confinement restent à défaut de vaccin et de remède la seule option à même d’endiguer la contagion et stopper la transmission de la maladie comme le démontre l’expérience dans de la Chine, la France, l’Italie et l’Espagne pour ne citer que ces pays. A l’inverse, une négligence ou un retard dans la prise de mesures adéquates mènerais à une certaine désastreuse issue.

Le danger il est réel, et les conséquences d’une non mitigation de la propagation pourraient être catastrophiques.

Depuis mars déjà, à travers le continent, de nombreux pays ont pris des mesures allant dans le sens d’un confinement souple, à travers l’interdiction de regroupement de masse, la fermeture des établissements éducatifs et des frontières, mais aussi la recommandation pour ceux qui peuvent de télé-travailler. Ces mesures pour être effectives doivent être appliquées et suivies, l’utilisation des nouvelles technologies de suivi et de communications entre les services de santé, les institutions d’urgences et les populations sous quarantaines, comme le Système de Messagerie d’Urgence de l’entreprise Freshvale, pourrait permettre une meilleure gestion de la quarantaine, et une définition des foyers de contagion, ainsi que l’utilisation des données récupérées pour une prédiction de nouveaux foyers.

Aussi, L’utilisation des drones, telle que fait par la France et la Chine, pourrait accroître les capacités de contrôle de l’application des consignes de confinement. Enfin, des campagnes d’information et de sensibilisation des populations doivent être lancées, pour les éduquer face à la maladie, mais aussi pour lutter contre la prolifération d’informations fausses, qui ne rendent que plus dure une tâche déjà pénible.

Le New Deal Technologique pour la transformation numérique du Sénégal

Ce lundi 24 février 2025, au Centre international de conférences Abdou Diouf (Cicad), à Diamniadio, le gouvernement sénégalais a dévoilé la nouvelle stratégie numérique...